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Top 5 : c'était leur année

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12 mois de live, des titres à foison et des millions à la pelle : lors de la dernière décennie, quelques-uns des meilleurs joueurs du monde ont rasé le circuit des gros tournois. On vous raconte les saisons les plus marquantes.

Top 5 Bandeau
Gagner un beau tournoi live durant une année de poker, c’est déjà bien. Monter sur quelques podiums, c’est pas mal non plus. Une table finale, un joli deep run ? On prend aussi. Mais cumuler le tout en une seule année calendaire, et ce sur les plus gros tournois de la planète ? C'est une performance exceptionnelle.

Depuis l'avènement du poker, seule une poignée de joueurs peut ainsi se targuer d’avoir repoussé les limites sur les tables en dur, enquillant TF et gains à sept chiffres comme des perles. Résultat ? Des bilans effarants en terme de gains bruts, et des runs passés à la postérité dans le monde du poker live. De Fedor Holz à un certain Adrián Mateos, on vous retrace ces années fastes dans notre nouveau Top 5.

2016 : Fedor Holz, quand l’impossible devient possible

Gains bruts : 16 093 401 $
Places payées : 24
Tables finales : 14
Titres : 6

Holz 1Le run de Fedor Holz version 2016, c’est celui qui a dépassé les frontières du réel. C’est l’escalade vers des sommets que l’on pensait inatteignables en terme de gains en live, à l’époque en tout cas : on se disait que les résultats chiffrés de Dan Colman en 2014 ou d'Erik Seidel en 2011 (voir plus bas) ne pourraient jamais être égalés - avant la polifération des Super High Rollers. Mais tout de même : ce qu’a réussi Fedor en cette fameuse année 2016 dépasse l’entendement.

Parlons chiffres, tout d’abord : cette année-là, l'Allemand termine avec 16 093 401 $ de gains bruts en tournois live, selon Hendon Mob. Un record à l’époque, tout du moins pour une année sans tournoi à 1 million de dollars l'entrée au calendrier, et ce même si Fedor concèdera ensuite qu’il n’a finalement touché qu’une petite partie de cette somme. Ensuite, voyons les titres : Fedor a soulevé six trophées en cette époque bénite, et pas n’importe lesquels : ça commence dès le 3 janvier avec le Triton Super High Roller Series du WPT National Philippines, pour plus de 3 millions de dollars. Suivent un Side Event à l’EPT Monaco, pas moins de trois Super High Roller en juin à l’Aria pour 637 000, 393 000 et 276 000 $, et enfin l’apothéose de son année : le 111 111 $ One Drop des WSOP, pour presque 5 millions de dollars de gains, et le Super High Roller de l’EPT Barcelone, pour 1,3 million d’euros. Après cet été caliente, Fedor Holz ne signera qu’une seule autre place payée lors des derniers mois de l'année. Le travail avait déjà été fait, et bien fait.

Holz 2Sept mois pleins pour 16 millions de gains donc - avec certes la moitié gagnée en deux tournois uniques : de quoi ringardiser ses collègues high-stakes allemands de l’époque, les Rainer Kempe, Ole Schemion et autres Tobias Reinkemeier, pourtant considérés comme les meilleurs. Et de quoi mettre à la mode une approche jusqu’ici confidentielle concernant l’edge au poker, souvent cantonné à la technique : le travail mental, dont "CrownUpGuy" sera le grand précurseur, affirmant à l’époque que c'est le principal ingrédient de ses succès. Bref, avec cette incroyable année, qui sera suivie par deux autres très productives avant la pandémie et une retraite anticipée, Fedor Holz a tout simplement prouvé qu’il était possible de tout gagner dans les sphères des tournois de poker high-stakes. Inspirant pour certains…

2018 : Justin Bonomo, au presque parfait

Gains bruts : 25 421 034 $
Places payées : 28
Tables finales : 23
Titres : 10

Bonomo 1Gagner les trois tournois les mieux dotés de l’année, hors Main Event WSOP ? C’est l’impensable performance réussie par Justin Bonomo en 2018. Jugez plutôt : le Super High Roller Bowl à Macao, pour 4,8 millions de dollars ; la version vegassienne du tournoi, pour 5 millions ; et enfin le Big One for One Drop des WSOP, pour 10 millions, après avoir battu en heads-up un certain Fedor Holz, et en devenant le premier joueur à franchir la barre des 40 millions de dollars de gains sur le circuit live. N’en jetez plus : à ce jour, seul un joueur (voir ci-après) a gagné plus d’argent brut sur une année de tournois live que Justin dans l’histoire du poker. Car au-delà de ses victoires, l'Américain a enchainé les tables finales comme jamais personne ne l’avait fait sur le circuit high-stakes : 23 très précisément (pour… 28 places payées !), avec des gains à six chiffres en pagaille, un second bracelet WSOP sans oublier une seconde place à un million de dollars au PCA.

Bonomo 2Une année plutôt rentable - et même un semestre - comme le chiffrera Pokernews en juillet, même si là aussi on imagine qu'il n'avait pas toujours 100% de son action : 125 987 $ gagnés par jour, 5 249 $ par heure, 87,49 $ par minute, et un gain moyen par tournoi de plus d’un million de dollars ! Non, on ne parle pas de Neymar au PSG, et ce sont des chiffres publiés seulement à la mi-juillet, la fin d'année étant plus anecdotique pour "ZeeJustin". "J'ai la conviction d'être un excellent joueur bien sûr, mais pour être honnête, ce qui se passe en ce moment dépasse totalement mes attentes" concèdera l’intéressé peu avant de remporter le One Drop. Le résultat d’un mode de vie différent de la majorité de ses congénères ? Peut-être, tant Justin n’a jamais caché des convictions bien affirmées sur la vie de joueur, qu'il ne voit pas si chronophage. Peut-être aussi grâce à sa pokerface, l'une des meilleures du circuit. Une année qui le propulsera en tout cas vers les sommets de la All-Time Money List : il délogera du trône la légende Daniel Negreanu, qui tenait la tête depuis quatre ans. Une nouvelle confirmation de la bascule entre les premières stars du poker mondial et une génération de joueurs high-rollers encore plus vorace et talentueuse. À l'heure où sont tapées ces lignes, Justin occupe la seconde place avec 65 millions de dollars de gains.

2019 : Bryn Kenney, un tournoi pour un record

Gains bruts : 30 321 411 $
Places payées : 16
Tables finales : 9
Titres : 5

Kenney 1Et le premier nom de cette liste, c'est un certain Bryn Kenney. Le tout, grâce en partie à une année 2019 magique, à l'issue de laquelle il demeure le seul joueur à avoir franchi la barre des 30 millions de dollars de gains bruts sur une année de tournois live. Mais il convient de nuançer la perf' : les deux tiers de cette somme ont été banqués sur un tournoi à plus d'un million de livres sterling de droit d'entrée, le Triton Million for Charity à Londres. Et encore, Bryn n’a même pas gagné, s’octroyant tout de même 16 890 509 £, soit environ 20 millions de dollars après un deal en sa faveur avec le futur champion Aaron Shu.

Mais avant cela, Bryn vivait déjà la meilleure année de sa carrière, ayant notamment braqué le jeune circuit Triton, dont il fut l'un des premiers fers de lance : une seconde place à 3 millions de dollars à Jeju, suivie deux mois plus tard de deux énormes titres coup sur coup au Monténégro, pour 4,1 millions de plus. Sans oublier une prestigieuse victoire sur le Main Event des Aussie Millions en début d'année, l’un des festivals les plus mythiques de l’histoire du poker. Et souvent en toute décontraction, correspondant à l'image qu'il pouvait renvoyer à table et comme il l'expliquait après son dernier titre de l'année sur le High Roller du Rock ‘N’ Roll Poker Open : "Je me suis bien amusé. J'étais à New York pour Thanksgiving et je suis arrivé le matin même du tournoi. Deux jours de jeu, 45 joueurs, une belle ville. Un temps superbe... C'est l'heure d'aller à la plage maintenant."

Kenney 2En tout cas, que de chemin parcouru pour ce petit génie des cartes, qu'on se souvient avoir croisé sur les tournois européens il y a une douzaine d'années alors qu'il se faisait un nom sur le circuit, et après avoir réalisé son premier cash live en 2007. Après deux dernières années à sept millions de dollars de gains sur le circuit, Bryn Kenney cumule désormais 73 041 916 $ de gains bruts en tournois live.

2023 : Isaac Haxton, son année dans la lumière

Gains bruts : 16 961 907 $
Places payées : 37
Tables finales : 28
Titres : 7

Haxton 1Lui aussi en a fait du chemin, depuis qu’il s’était révélé en 2007 en terminant runner-up du PCA, cheveux au vent. Depuis lors, Isaac Haxton est tout simplement devenu l’un des meilleurs joueurs de la planète. Unanimement reconnu par ses pairs, ce joueur qui a tracé sa route relativement discrètement par rapport à d’autres cracks de sa génération n’a cependant pas pu éviter les feux des projecteurs en 2023. Il faut dire que commencer l’année par trois victoires en un mois, en l'occurrence la PokerGO Cup (598 000 $) et deux Super High Rollers au PCA (pour 1,082m. et 1,555m.), ça marque les esprits.

Et ce d’autant plus que le reste de son année sera au diapason. Accrochez-vous : son premier bracelet WSOP remporté à Vegas sur le High Roller à 25 000 $ pour 1,6 million, une 4e place sur le Main Event des Triton Super High Roller de Londres (1,5m.), le titre sur un Super High Roller Bowl pour 2,76 millions (pour la seconde fois de sa carrière), un autre sur ce même circuit à Monte-Carlo pour un nouveau million, une 4e place sur le Big One for One Drop à un million de dollars du WPT World Championship (1,124m. exactement)... Sans oublier pléthore de gains à six chiffres et de places d’honneur, avec carrément 28 tables finales jouées pour 37 places payées, plus d’une toutes les deux semaines en moyenne ! Bref, une véritable razzia, couronnant une régularité sans faille au milieu des meilleurs joueurs du monde et validant une année à presque 17 millions de dollars de gains, de très loin la meilleure de sa carrière.

Haxton 2Pourtant, Isaac n'a jamais semblé spécialement attaché aux chiffres, comme lorsqu'il était intérrogé par Poker Pro après son titre à l'US Poker Open cette année-là : "À ce stade, si je terminai breakeven pendant les cinq prochaines années, et que d'autres joueurs arrêtaient de jouer, je leur passerai quand même devant à la All-Time Money-List, qui récompense surtout ceux qui jouent le plus." Son secret, c'est davantage le challenge : "Ce que j'apprécie le plus dans ces tournois, c'est l'esprit de compétition et le défi que ça représente, expliquait-il à PokerGO. Il n'y a pas de petites manigances, avec des joueurs qui assurent qu'ils sont là pour s'amuser ou se détendre. Tout le monde est là pour gagner et personne ne fait semblant." On veut bien te croire, Isaac...

2024 : Adrián Mateos, la machine de guerre

Gains bruts : 13 108 928 $
Places payées : 35
Tables finales : 22
Titres : 3

MateosOn ne pouvait pas terminer ce top 5 sans mentionner Adrián Mateos. En 2024, le pro Winamax a ainsi réalisé la meilleure année de sa carrière live sur le plan statistique : plus de 13 millions de dollars de gains - personne n'a fait mieux l'an passé - et trois nouveaux titres, sans oublier de nombreux et lucratifs podiums, ainsi que 22 tables finales pour 35 places payées. Le Madrilène a atteint tous ses objectifs, comme il l’a lui-même confirmé dans son dernier blog, entrer dans le Top 10 de la All-Time Money List étant le plus important. De quoi lui permettre de terminer l’année numéro 1 mondial au classement GPI, ce qui veut tout dire... Un accomplissement ô combien mérité pour un joueur qui a envoyé beaucoup de volume, comme à son habitude : dès qu’un gros festival se poker se jouait, l’Espagnol n’était jamais bien loin. Mais surtout, Adri est rentré très rarement bredouille de ses voyages : que ce soit sur les Tritons, les EPT, les WSOP ou d'autres festivals high-stakes, Amadi_17 a souvent ajouté des lignes Hendon Mob à son palmarès.

Mateos 2Des chiffres qui ne sont que le reflet du travail acharné qu’abat l’Espagnol pour se démarquer dans les fields toujours très relevés au sein desquels il évolue, comme l'expliquait en octobre le coach du Team Stéphane Matheu : "Il bosse comme un dingue, il joue, il progresse et s'améliore en permanence. Il est arrivé à un état d'ultra-performance et d'excellence où plus rien n'est laissé au hasard, grâce aussi à toute cette expérience accumulée sur le circuit. Je pense qu'il est incontestable qu'aujourd'hui, il a un edge sur tout le monde, y compris sur les Super High Rollers, même si comme il le reconnait lui-même, il y a une part de good run. Pour moi, il fait preuve d'un mindset parfait de champion absolu." De quoi confirmer l'évidence : Adrián Mateos est sans doute aujourd’hui le meilleur joueur de tournoi live du monde, et son année 2024 n'a fait qu'augmenter sa soif de titres pour 2025. Celui qui veut écrire l'histoire du poker parviendra t-il à faire encore mieux ? On vous tiendra au courant, ne vous inquiétez pas. Mais restez connectés : ses premières perfs pourraient bien ne pas traîner...

Ils méritent aussi une mention dans cet article, ayant également signé des années monstrueuses :

2011 : Erik Seidel

SeidelLes légendes ne meurent jamais, et l’Américain l’avait prouvé en 2011 lors d’une année à 6 530 153 $, à une époque où les tournois à plus de 20 000 $ l'entrée se comptaient sur les doigts d'une seule main. Son palmarès cette année-là : vainqueur du Super High Roller des Aussie Millions pour 2,4 millions de dollars (et une 3e place sur le tournoi à 100k), champion du Super High Roller du WPT Five Diamond, et lauréat du NBC National Heads-up Championship, entre autres.

2014 : Dan Colman

ColmanVainqueur du Big One for One Drop des WSOP pour 15 millions de dollars, Daniel ne s'était pas contenté de gagner le tournoi le plus cher de l'année : l'Américain avait aussi remporté le Super High Roller de l’EPT Monte-Carlo - et terminé second du même tournoi à Barcelone -, le Seminole Hard Rock Poker Open, pour une année à 22 389 481 $ de gains bruts en seulement 11 places payées. Vous avez dit rentable ?

2024 : Patrik Antonius

AntoniusDerrière Adrián Mateos, il est le joueur ayant gagné le plus d’argent sur les tournois live en 2024 : 12 488 048 $. Patrik Antonius s’est notamment imposé sur le Triton Invitational de Monte-Carlo pour 5,13 millions de dollars, et a gagné le Super High Roller de l’EPT Monte-Carlo pour presque deux millions d’euros, sans oublier une 4e place à 1 697 000 $ à Jeju et un paquet de cashes à six chiffres. Inamovible.

Et vous, quel est le run qui vous a le plus marqué ? Réagissez sur nos réseaux !

Crédit photos créa et texte :
Antonius et Mateos : Triton Poker
Haxton : Poker Central
Bonomo : WSOP, Drew Amato/Poker Central

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