Top 5 : Ce que vous ne saviez pas sur... Davidi Kitai

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Top 5 : Ce que vous ne saviez pas sur... Davidi Kitai

Vous pensiez tout connaître sur votre belge préféré ? On sort du placard quelques dossiers croustillants.

Pour cette première édition de "Ce que vous ne saviez pas sur..." (la première d'une longue série, on l'espère !), nous nous sommes penchés sur celui qui fait désormais figure de patriarche au sein du Team Winamax. Vous verrez : même après treize ans de carrière, des perfs sur tous les continents, des centaines d'interviews et des dizaines d'épisodes de Dans la Tête d'un Pro, Davidi Kitai a encore des choses à nous cacher...

Il n’est pas le premier joueur pro de la famille Kitai

Le talent aux cartes, un don héréditaire ? On connaît tous l’exemple de Todd Brunson : le rejeton de Doyle a réussi au fil des années à sortir de l’ombre de sa légende de papa – pas une mince affaire, vous en conviendrez. Davidi Kitai n’a lui non plus pas eu à chercher bien loin pour se trouver une vocation : avec trente ans de décalage, un certain Mordechai Kitai a embrassé cette carrière ô combien atypique qu’est celle du joueur pro. « Mon père joue au poker et au backgammon depuis plus de 40 ans. Ce qui nous amené à tous partir vivre à Los Angeles à la fin des années 70, car à l’époque, il ne se passait pas grand-chose en Europe. En Californie, il pouvait chasser les parties privées, et foncer à Vegas le week-end. Il a tenté le rêve Américain, en somme… » 

Davidi Mickael MordechaiLa légende familiale prétend même que Davidi est parvenu à faire hurler une machine à sous dès l’âge de… 2 ans ! « C’est ma mère qui racontait ça : pendant un séjour à Las Vegas, ils nous laissaient appuyer sur les boutons avec mon frère. On a fait tomber un jackpot ! » L’aventure américaine a duré quatre ans. Une fois devenu adulte, Davidi retournera vivre à LA  pour apprendre l’anglais… et au passage attraper le virus du poker. Lorsqu’il décidera de franchir le pas, l’expérience de son père ne manquera pas de l’influencer. « Il ne m’a jamais encouragé à devenir pro, mais il m’a conseillé, et mis en garde contre les pièges. Les jeux de hasard, notamment… » Un Kitai peut en cacher un autre : le 22 juin 2008, lorsque Davidi a reçu la récompense suprême des joueurs de poker, le bracelet de Champion du Monde, Mordechai était au premier rang. Fier et ému, forcément.

Il a failli devenir Jeff Bezos

DavidiEntre les pros du poker et les entrepreneurs, on retrouve pas mal de caractéristiques similaires : l’un comme l’autre doivent calculer habilement leurs prises de risque, gérer leur capital/bankroll avec soin, accepter les échecs sans baisser les bras, penser sur le long terme, et surtout rêver le plus gros possible. Pas étonnant, donc, qu’un self made man comme Davidi Kitai ait dans sa jeunesse tenté l’aventure de la start-up. Les faits remontent à 2003, à la fin de ses études : Davidi est de retour de Los Angeles, et la pression familiale se fait sentir. « Il me fallait maintenant trouver du boulot ! Autour de moi, je voyais des gens partir dans la finance, les banques… Moi, je sortais de l’Université de Sciences Economiques, mais je ne me voyais pas travailler dans un bureau pour le même salaire tous les mois. Trop monotone ! Je voulais bosser pour moi… » Avec ses deux meilleurs amis, Davidi se met donc en quête d’une idée géniale. « En 2003, la vente sur Internet n’était pas très développée : beaucoup de magasins n’avaient pas encore de vrai site web. » D’où ce concept : créer un portail unique vendant les produits de tout un tas de magasins différents. Cela ne vous rappelle rien ? C’est exactement ce qui a mis en orbite Amazon et son gourou Jeff Bezos trois ans plus tard ! « On a déposé le domaine Machou.be. On vendait un peu de tout, de la veste en cuir au lit à eau en passant par livres, DVD et paires de lunettes. Quand tu cliquais sur les produits, la page du magasin correspondant s’affichait. Cela leur faisait comme un mini-site. » Histoire de garder un pied dans le réel, le trio ouvrira une boutique « en dur » dans le centre de Bruxelles. Mais la sauce ne prendra pas. « On avait beaucoup de curieux, mais les gens repartaient sans acheter. » Au bout de 18 mois, l’aventure s’arrête. Comment Davidi analyse-t-il cet insuccès ? « Le concept était bon, on était pile au bon moment, mais je pense qu’outre nos moyens limités, on a eu un problème de culture. Notre site parlait aux jeunes, et en Belgique à cette époque, c’était difficile d’obtenir une carte bleue avant d’être dans la vie active. » Heureusement pour Davidi, le poker occupait déjà une place de choix dans sa vie, lui permettant d’assumer comme un homme la défaite... et une perte de 40 000 €. « J’ai refusé de passer par la case faillite, je ne voulais pas que ce soit le point de départ de ma carrière. J’avais déjà une bonne bankroll : elle a servi pour éponger les dettes ! »

Le poker n'est pas sa spécialité

Qui est-ce ?OK, cela vous le saviez déjà si vous faites partie des fans de la première heure, car Davidi en avait parlé sur le blog du Team dès 2008 : son meilleur jeu, ce n’est pas le poker, mais… Qui est-ce ? Hein ? Le jeu de société pour enfants ? Oui monsieur ! Davidi est proprement imbattable à ce jeu de devinettes, ayant écœuré des générations successives de coéquipiers au sein du Team. Et son affection pour ce jeu a des bases bien concrètes : « Dans Qui est-ce ?, il faut faire preuve des mêmes talents qu’au poker, il y a de l’intuition, du bluff, de l’observation, de la psychologie… » Sur sa Hendon Mob Qui est-ce ?, Davidi affiche au moins un high-score de marque : « J’avais emmené le jeu aux Bahamas en 2009. Johny001 [Guillaume de la Gorce, NDLR] se foutait de moi, du genre ‘C’est pour les gosses, ce n'est pas possible d'avoir un edge’ Je lui ai pris 3K, il a rage quit ! » Et en 2016, lorsque les machines de l’Université du Colorado analyseront son cerveau dans le but de percer les secrets des pros du poker, la boîte de jeu sera aussi du voyage. « J’ai défié le chercheur en chef, je voulais lui montrer que dans ce jeu, on pouvait retrouver toutes mes qualités. En une seule question, j’ai trouvé son personnage ! » Pour ce faire, Davidi a bien évidemment breveté quelques méthodes infaillibles . « J’ai mes questions pièges. » Mais encore ? « Il faut toujours demander à l'adversaire ‘Est-ce qu’il y a du jaune sur l’image ?’. Je n’en dirai pas plus… »

Il a failli être banal

Davidi MariageTous ceux qui étaient présents pour célébrer le mariage de Davidi à la fin de l’été 2017 ont gardé la scène en mémoire : le beau et drôle discours de Chantal, fière maman du Génie, révélant à l’assistance, entre autres scoops, que son deuxième fils devait initialement s’appeler… Sébastien. Éclats de rires tandis que Chantal résume en une phrase le sentiment général : « Au final, nous avons préféré quelque chose de plus original, et nous avons bien fait ! Car pour notre plus grand bonheur, Davidi s’est révélé être la personne la moins ordinaire qui soit. » Dans la traditionnelle bataille pré-naissance pour le choix du petit nom, c’est de fait le papa qui l’a emporté, en optant pour un prénom on ne peut plus inattendu… forcément, puisqu’il n’en était pas vraiment un ! « C’est mon père qui souhaitait m'appeler Davidi », confirme le principal intéressé. « Historiquement, Davidi c’est plutôt un nom de famille. Mais il lui plaisait beaucoup... » Maman Kitai a raison : c’était la meilleure décision. Un Sébastien Kitai tentant un énorme bluff rivière en heads up pour un bracelet ou un EPT se serait sûrement fait snap call.

Il a eu une vie avant les tournois de No-Limit

DavidiLa chose est entendue, c’est sur le terrain du MTT live que Davidi Kitai a construit sa légende : treize ans après le début de sa carrière, le total de ses perfs va très bientôt franchir la barre des dix millions de dollars. Ce que l’on sait moins, c’est que le belge a débuté son parcours sur un tout autre format : le Limit Hold’em en cash-game. Il faut dire qu’avant de tomber en relative désuétude, la variante était très populaire en ligne durant les années de formation de Davidi. « Entre 2003 et 2005, je ne jouais qu’à ça sur Party Poker, en 5$/10$ et en 10$/20$ », se souvient-il. Avec des gains réguliers, tombant comme un salaire pépère. « Tous les mois, je prenais mon billet de 5K. J’avais débuté par un premier dépôt de 500$. Je n’ai jamais eu à en faire un deuxième. » Une période tranquille dans l’anonymat des tables d’Internet, mais surprenante quand on sait que le jeu en Limit, très rigide et cadré, ne permet pas vraiment les fantaisies qui sont devenues ensuite sa marque de fabrique. Mais il se trouve que Davidi avait, déjà, inventé sa propre façon de jouer : « J’étais giga ultra agressif ! C’est simple, je n’utilisais jamais le bouton  ‘call’, dès que j’étais dans un coup c’était pour relancer ou sur-relancer, sans arrêt. Même sur la rivière, je n’hésitais pas à bluffer, alors que l’on ne peut pas miser gros. » C’est grâce à cette stratégie que Davidi a trouvé le pseudo online qui est encore aujourd’hui le sien : « J’étais tellement fou que dans le chat, ils m’appelaient ‘pitbull’ ! » Il n’a eu qu’à changer la première lettre par celle de son état civil, et le tour était joué.

De nos jours, ses premières amours l'intéressent moins. « Mathématiquement, le Limit Hold'em est résolu, mais je ne dis pas non à un tournoi de temps en temps si c'est en 6-max, car sur Internet, les cash-game étaient souvent en short-handed. » Si Davidi a eu une vie avant les tournois, qu'on ne s'y trompe pas : ce sont bien eux qui ont véritablement allumé la flamme en lui. « Quand je jouais en cash-game, c’était pour gagner de l’argent, je me disais que cela allait servir ensuite pour investir, lancer un nouveau projet. Ce sont les MTT qui m’ont transformé en un vrai passionné. Avec eux, je suis tombé amoureux de la compétition, j’ai eu envie de gagner des titres, et pour la première fois je me suis dit ‘Oui, c’est quelque chose que je pourrais faire à plein temps’… »

Un truc que vous saviez déjà sur Davidi : il est fort au poker. Et en plus, il est opé pour vous partager ses trucs. Jetez-vous sur sa dernière vidéo stratégique !

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Benjo DiMeo

Triple vainqueur VSOP à Cognac.

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