Winamax

There's a New Kid in Town

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Quoi ? C'est une blague ? Déjà la reprise des tournois européens, un mois à peine après la conclusion (provisoire) des WSOP ? Un scandale, moi je vous le dis. Mais le circuit du poker professionnel étant ce qu'il est devenu, la trêve estivale qui existait encore il y a quelques saisons n'est plus qu'une lointaine chimère. Pas de répit pour les braves : inlassablement, les tournois prestigieux s'enchaînent, toujours plus beaux, toujours plus gros et toujours plus loin, à la recherche de nouvelles destinations exotiques. Il est donc temps de reprendre la route, sans vraiment avoir eu vraiment l'occasion de se poser. Ce n'est qu'il y a quelques jours que j'ai cessé d'entendre dans mes rêves le bruit des jetons qui s'entrechoquent dans l'Amazon Room, pour vous dire.

Mais qu'importe. Vous êtes surement déjà au courant : l'European Poker Tour devait entamer sa sixième saison avec une étape flambant neuve à Moscou, programmée trois semaines avant celle de Barcelone, ville de départ historique de l'EPT depuis sa création... Les autorités Russes en ont décidé autrement, avec une décision de justice rendant illégal le poker sur tout leur territoire, mis à part quelques zones bien délimitées et toutes situées à des milliers de kilomètres de la capitale. Jamais à court de ressources après l'annonce de cette triste nouvelle (à quelques jours du départ programmé de l'épreuve), les organisateurs de l'EPT ont programmé en un temps record une étape de remplacement non loin de là, en Ukraine. Un exode assez ironique si l'on considère les tensions politiques actuelles entre les deux pays.

Après Varsovie, Prague et Budapest, l'EPT poursuit donc sa visite des capitales de l'Est, et pose ses bagages à Kiev le temps d'une semaine. Je suis arrivé en fin d'après-midi dans cette ville que je ne connais absolument pas, après que moi et mes compagnons de voyage aient subi la quasi-totalité des bad-beats aériens au programme : retard de l'avion, file d'attente dantesque à l'immigration, bagages égarés et pas encore retrouvés, et chauffeurs de taxi à l'éthique professionnelle pour le moins douteuse.

Malgré tout, je suis assez excité. J'ai toujours aimé la rentrée des classes. On retrouve les copains qu'on a pas vu depuis la fin des classes (à Monte Carlo ou Vegas, c'est selon), on découvre de nouvelles salles de classe (Kiev, le Portugal dans un mois, le WPT à Marrakech, etc), on se demande si les cancres de l'année dernière seront toujours aussi nuls (pas de noms !), et si le surdoués vont continuer sur leur lancée. Et pis, on accueille les petits nouveaux. Et là, je crois qu'on en tient un pas mal.

Le jeune prodige Tristan Clémençon a en effet rejoint officiellement le Team Winamax la semaine dernière, et fera ses débuts aux couleurs de l'équipe la plus titrée du poker francophone ici même, à Kiev, en compagnie d'Arnaud Mattern et Nicolas Levi. Gageons que ces « aînés » accueilleront comme il se doit la recrue toute fraîche pour premier tournoi en W. « On ne pouvait rêver mieux comme nouvelle recrue dans le Team », a commenté le Team Manager Julien « Yuestud » Brécard. « Avec son talent, sa motivation, sa personnalité et ses résultats, Tristan va venir compléter admirablement une équipe déjà sensationnelle ».

Si j'emploie les termes « petit » et « nouveau » à propos de Tristan, cela est purement symbolique, car le bordelais est loin d'être un « bleu », malgré son jeune âge (19 ans, 20 le mois prochain). Une consultation de son palmarès sur la base de données Hendon Mob suffit pour s'en convaincre : Tristan Clémençon a beau n'être arrivé sur le circuit live qu'il y a un peu plus d'un an, il est là pour durer. C'est bien simple : depuis le printemps 2008, celui qui se surnomme « Superroger47 » sur le Net (là où il s'est formé avec succès) a fait autant de places payées qu'il n'a disputé de tournois, ou presque. Regardons ses stats parisiennes, par exemple : six ITM à l'Aviation Club de France, dont cinq finales, et une victoire. Ou encore l'EPT : quatre places payées durant la saison 5 (la seule que Tristan a disputée), dont son résultat le plus mémorable à ce jour, une troisième place durant l'étape de Deauville. Tout cela nous donne un total de gains de plus d'un demi-million de gains en seulement 18 mois de présence sur le circuit. Bref, sans doute l'une des plus belles arrivées en « boulet de canon » observées dans le paysage du poker francophone ces dernières années.

Au délà des considérations comptables, je me réjouis de l'arrivée de Tristan dans le Team, parce qu'en plus de posséder un talent véritable (voire même un véritable talent), c'est aussi et surtout une personnalité infiniment sympathique, relax, marrant, et pas le moins du monde affublé d'une grosse tête. Cela faisait plus d'un an qu'on le suivait à chaque tournoi, de Budapest à Deauville, de Prague à Monte Carlo. Petit à petit, les membres du Team et du staff Winamax ont sympathisé avec le garçon (je me souviens de quelques soirées mémorables à Dublin pour l'European Deep Stack Championship) : désormais, Tristan sera des nôtres. Une nouvelle qu'il a acceuilli de son côté avec le même enthousiasme : « Je suis très heureux de rejoindre le Team Winamax. Je m'entends très bien avec tous ses membres. C'est une équipe prestigieuse. L'ambiance y est excellente, et au niveau du poker, on y trouve des profils très variés : des joueurs de cash-game, des experts en Omaha, en Hold'em, de très bons joueurs de MTT et SNG. J'aurai beaucoup à apprendre des joueurs du Team. »

Mercredi, Tristan fera ses débuts aux couleurs du Team Winamax pour le Day 1B de l'European Poker Tour ukrainien. Son objectif ? Un titre majeur européen. C'est pour cela qu'on le retrouvera autour d'un maximum de compétitions du Vieux Continent (âge obligé, les Etats-Unis lui sont interdits avant 2011) : EPT, WSOP Europe, Partouche Poker Tour... Mais, avant tout, Tristan cherchera surtout à « continuer à prendre du plaisir à jouer. » C'est tout le mal qu'on lui souhaite. Mais de ce côté, on ne se fait pas trop de souçis.

Soyez au rendez-vous dès mardi à midi, heure de Kiev (onze heures en France) pour notre premier reportage d'une saison 2009/2010 qui va nous réserver de belles surprises, entre le France Poker Tour, l'EPT, les WSOP-Europe et quelques tournois hors-série. Tristan n'est pas le seul petit nouveau chez Winamax en cette rentrée : je serai très prochainement rejoint par un second reporter (qui ? mystère, pour encore quelques jours), qui viendra m'aider sur les gros tournois, et aussi en couvrir d'autres en solo. Bref, les mois qui viennent s'annoncent chargés, très chargés, avec toujours plus de beaux reportages autour du circuit, d'articles en tout genre, et d'anecdotes qui croustillent sous la dent... Pour votre plaisir à tous, amis lecteurs.


Benjo DiMeo

Triple vainqueur VSOP à Cognac.

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