Sattu Rodrigues : le génie derrière les affiches du WPO
dansAprès dix ans de collaboration, nous avons enfin rencontré l'artiste brésilien responsable de la folie visuelle du Winamax Poker Open.
Tout commence en 2014. Au moment d'organiser la cinquième édition du Winamax Poker Open, la marque au W rouge cherche une nouvelle identité visuelle pour promouvoir son rendez-vous annuel à Dublin. Avec ce constat : les affiches réalisées à l'occasion des éditions précédentes – ni belles ni moches, simplement banales – ne reflètent pas vraiment la folie et la magie propres au rendez-vous annuel irlandais de Winamax, qui ont fait du WPO un festival unique dans le monde du poker live.
Avance-rapide jusqu'en septembre 2024. Les centaines de joueurs de poker débarquant à Bratislava, désormais hôte d'un Winamax Poker Open relocalisé en Slovaquie, ne manquent pas de sursauter en pénétrant dans le Crowne Plaza. Car le lobby de l'hôtel est le théâtre d'une scène inhabituelle : devant une gigantesque toile vierge se tient debout un artiste qui s'affaire, palette et pinceaux en main. En jetant un œil à l'œuvre en cours de création, les habitués du WPO ne tarderont pas à reconnaître l'homme, alors qu'ils ne l'ont jamais vu : il s'agit de Sattu Rodrigues, artiste officiel du festival depuis dix ans.
Le talent du Brésilien, on le connaissait déjà par cœur, en particulier sa façon bien à lui de voir les choses en grand, via des fresques de taille XXL où l'on peut se perdre des heures à la recherche du détail qui tue. Lui qui a si bien su capturer l'ambiance du WPO sur ses toiles, faisant d'elles un élément fondamental de la communication de Winamax, ne l'avait pourtant jamais visité en personne. Ce fut chose faite à Bratislava. Enfin !Directeur de la création et de la marque Winamax, Mathieu Porri se rappelle des circonstances qui nous ont amené à faire appel à Sattu. "On cherchait quelque chose qui se démarquait de ce que font les concurrents. Nos évènements proposent du poker différent, en 6-max, et une ambiance différente, plus détendue et fun. On voulait que cela se reflète dans nos affiches, qu'on puisse y voir l'ADN de Winamax." Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on a été servis. Le travail de Sattu transpire la folie douce : couleurs vives, détails qui fourmillent, et un chaos visuel très bien organisé. Exactement comme un WPO, quoi ! "Sattu a parfaitement saisi ce que l'on voulait, appuie Mathieu. C'était la pièce manquante de notre puzzle : dès le début, son travail a fonctionné. Dix ans après, il continue. Les joueurs commentent toujours les affiches. Certains pensent même se reconnaître dans tel ou tel personnage. C'est la cerise sur le gâteau, car c'est exactement ce que l'on cherchait !"
Pour Sattu, ce projet était cependant plus qu'un job de commande pour une marque : ce fut aussi l'occasion de libérer sa créativité débordante. "J'ai reçu la proposition de Winamax en 2014. En voyant le croquis préliminaire, j'ai su que je voulais le faire, avant même de discuter finances. J'ai adoré l'idée. Et je ne pensais pas que le projet se poursuivrait... mais nous voilà, des années plus tard, toujours en train de collaborer ! La première peinture que j'ai faite reste l'une de mes préférées. L'équipe de Winamax avait vu mon travail pour Rock in Rio [un très gros festival de musique au Brésil, voir ci-contre, NDLR]. Ils voulaient quelque chose dans ce style, une sorte de joyeux bordel. C'est ce que nous avons essayé de reproduire."
La première affiche du WPO a connu un succès immédiat. "Elle comportait beaucoup de détails humoristiques et de doubles sens. Par exemple, dans une des scènes, un homme fait sauter une bouteille de champagne et, si vous regardez bien, un ballon voisin semble avoir une forme... suggestive. La juxtaposition des deux crée une illusion d'optique comique et provocatrice. Ce genre de gags visuels, c'est ce qui nous a permis de collaborer durablement", analyse Sattu.
Malgré son nom de famille typiquement brésilien, Rodrigues n'était pas totalement convaincu que son prénom aiderait sa carrière d'artiste. Il voulait quelque chose de plus magique, plus "samba". "Je m'appelle Saturnino. J'ai raccourci pour obtenir mon pseudo, mais j'ai ajouté un "T", parce que "Satu" avec un seul T paraissait trop commun, cela faisait penser à « Sato », un nom de famille au Japon. Avec le deuxième T, le pseudo prend plus de poids. En outre, les deux T symbolisent ma femme et moi, car nous travaillons ensemble, en compagnie de notre fils. Nous sommes une entreprise familiale. Sans elle, je ne serais probablement pas là. C'est elle qui gère ma carrière et ma vie."
L'un des talents les plus remarquables de Sattu est la façon dont il remplit ses œuvres d'une quantité incroyable de détails. "Beaucoup de gens s'identifient aux personnages, même s'ils ne sont aucunement basés sur des personnes réelles. Il y a des années, j'ai réalisé une fresque murale dans mon église natale à Itaipé. Bien que je n'aie pas pensé à un visage en particulier, de nombreuses personnes ont cru reconnaître quelqu'un ! Il en va de même pour le travail que je réalise pour Winamax. Les personnages semblent prendre vie et refléter ceux qui les voient", résume l'artiste. Avec tout de même une exception notable : sur l'affiche du WPO Dublin 2018, les pros du Team Winamax se sont amusés comme des petits fous en essayant de se retrouver dans la clinique "Poker Therapy" imaginée par Sattu : tous ou presque y étaient, plus vrais que nature.
Bien qu'il soit expert en dessin 3D, Sattu n'utilise pas d'IA pour créer ses œuvres : tout est fait à la main. "En fonction du projet, je peux commencer sur papier, avant de passer à l'ordinateur. Parfois, je mélange les techniques. Si j'ai besoin d'un angle compliqué, j'utilise la 3D pour simuler la perspective. J'ai toujours aimé mélanger les styles : dessins animés et peintures réalistes, volumes et couleurs vives."
Il est intéressant de noter que, bien qu'il travaille avec Winamax depuis dix ans, et que le poker en live est très répandu dans son pays, Sattu n'avait jamais, avant Bratislava, goûté à l'ambiance d'un tournoi de poker. Pendant longtemps, il n'en connaissait même pas les règles ! "Je ne connais pas grand-chose au poker. Mais mon fils y joue, il m'a un peu appris." Ce qui ne l'a aucunement empêché de capturer l'esprit du WPO à la perfection. Depuis la délirante "Leisure Room" des années Dublin, méticuleusement décrite jusqu'aux détails les moins avouables, jusqu'à l'emblématique ligne de tramways rouges traversant le centre-ville de Bratislava en face de l'hôtel, bourrée de joueurs déchaînés, en passant par le dédale de salles et escaliers du Crowne Plaza, qui aurait fait la fierté de M. C. Escher, Sattu a su représenter toutes les époques du WPO... sans jamais y mettre les pieds.La collaboration de l'artiste avec Winamax a franchi un nouveau cap cette année, en allant au-delà de la platitude des affiches. « Pour célébrer notre dixième anniversaire de collaboration, nous avons lancé un projet différent. Nous avons eu l'idée de fabriquer des figurines de collection, basées sur les personnages des cartes à jouer que j'avais conçues il y a quelques années. Nous y travaillons en ce moment. » Les visiteurs du WPO ont pu en découvrir un avant-goût. Ces objets collector seront disponibles au printemps 2025 en quantité limitée, en pré-commande puis sur les évènements live de Winamax et dans notre boutique en ligne.
Tandis que l'on discute, un fan nous interrompt pour faire l'éloge du travail de Sattu et lui remettre un cadeau. "Travailler pour Winamax est une grande responsabilité. La France est le berceau de l'art : savoir que mon travail est bien accueilli ici est incroyable. J'en suis très heureux et reconnaissant."
Travaillée six journées d'affilée sous le regard des joueurs du WPO Bratislava, la toile "live" de Sattu a aujourd'hui trouvé un foyer dans les locaux parisiens de Winamax. Pour que ses prochaines affiches restent aussi inspirées, on a besoin de vous : continuez d'être complètement cinglés sur chacun de nos rendez-vous !
Sattu Rodrigues et le WPO : dix ans de folie graphique
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Dublin, 2014
Dublin, 2016
Dublin, 2017
Dublin, 2018
Dublin, 2019
Madrid, 2022
Bratislava, 2022 (affiche teaser)
Bratislava, 2022
Bratislava, 2023
Bratislava, 2024
Article original en espagnol par Renato, traduction et adaptation par Benjo et Henri