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Pourquoi est-ce que je joue encore au poker ?

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« Pourquoi est-ce que je joue encore au poker ? » : c’est une question que je me suis posé plusieurs centaines de fois ces dernières années. Pour la plupart d’entre vous la réponse est facile : l’argent ou la passion du jeu.

Ce n’est ni l’un ni l’autre en ce qui me concerne. Non pas que je sois devenu riche, mais comme beaucoup de joueurs français, je suis dans l’attente du résultat d’un contrôle fiscal injuste qui pourrait tout me faire perdre. Et puis je pense que l’argent n’est pas vraiment une fin en soi dans la vie.

Pour ce qui est de la passion, le terme peut renvoyer au besoin de joueur au poker, à l’addiction au jeu, ce qui ne m’a jamais atteint. La passion pour moi est cette envie d’explorer toutes les facettes d’un domaine, de maitriser un maximum de données et d’essayer de comprendre le raisonnement de tous les joueurs que je croise. 

Si l’on utilise cette seconde définition, alors oui, la passion est encore une des raisons pour lesquelles je joue au poker, mais ce n’est plus la principale. J’ai passé tellement d’heures à travailler mon jeu que je ne pense  maintenant plus avoir de choses fondamentales à apprendre. Et quelques intenses séances de travail plusieurs fois dans l’année me suffisent à remettre mon jeu au goût du jour. Oui, je sais pertinemment que je n’ai aucune modestie, mais ne faites pas les surpris, vous le savez depuis bien longtemps !

Quel est donc le nouveau défi ?

Mon defi, c’est justement le défi. Ce serait un peu trop facile d’arrêter la, de s’endormir sur ses lauriers alors qu’en réalité je n’ai rien accompli d’incroyable. Durant les Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi, les commentateurs de la télévision française ont dû répéter une centaine de fois les formules suivantes :

« Il a fait une belle deuxième place »

« Beau parcours »

« L’important, c’est de participer »

« On y aura cru, et rien que pour ça on le remercie »

On pourrait utiliser toutes ces formules pour me qualifier. Je ne peux donc pas arrêter, je dois faire plus !

Ce qui me motive aujourd’hui, la raison pour laquelle je continue à jouer au poker, c’est cette envie d’atteindre l’excellence. Etre doué, c’est bien, mais je n’ai jamais rien fait pour l’être, seuls mes parents méritent les compliments. On m’a dit un jour que la différence entre quelqu’un de bon et quelqu’un d’excellent était une addition de détails, mais que la quantité de travail à fournir pour passer de bon a excellent était bien plus grande que pour passer de débutant à bon.

En résumé, je ne suis qu’à la moitié du chemin. Enfin un peu plus loin car je travaille à ces détails depuis maintenant plusieurs mois. Mais c’est plus dur qu’on ne croit. Il m’est tellement facile de retomber dans mes vieux travers et de me dire qu’il y aura toujours un autre tournoi, que je suis quand même le grand Ludovic Lacay et que je n’ai pas besoin de travailler mon jeu ou de bien me préparer avant une grande échance. Que ce fish qui me regarde ne comprendra de toute façon rien à rien, donc autant lui faire de suite un gros bluff. Ah, l’ego, mon meilleur ami, mon meilleur ennemi...

Toujours est-il que je vais continuer à travailler et essayer d’atteindre mes objectifs. Cela commence pour moi dans quelques heures à Monte-Carlo !