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Naples - Shakhtar : l'analyse tactique

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Le Napoli joue mardi soir sa qualification en Ligue des champions dans un match couperet face au Shakhtar Donetsk. Victor Lefaucheux livre son analyse tactique.

paulo

Battus 2-1 à l’aller, les hommes de Sarri n’ont besoin que d’une victoire 1-0 pour repasser devant, en comptant sur un succès de City en Ukraine lors de la dernière journée. Cela dit, le Shakhtar peut s’appuyer sur un match aller accompli tactiquement face au leader de Serie A.

cote naples shakthar

Une animation défensive adaptée au 4-3-3 du Napoli

Pour bâtir le succès de l’aller, Paulo Fonseca s’est d’abord appuyé sur un système défensif efficace et adapté au 4-3-3 du Napoli. L’entraineur portugais a pris le parti de ne pas aller chercher trop haut le Napoli, qui a toute la qualité de relance pour se sortir d’un pressing haut. L’avant-centre Ferreyra et le 10 Taison se sont concentrés sur Diawara, pointe basse ce soir-là, en laissant l’initiative aux centraux Koulibaly et Albiol. Les hommes de Sarri étaient maîtres du ballon, mais n’avaient que peu de solutions pour bien l’utiliser dans le camp adverse.

Les Ukrainiens sont restés très compacts latéralement, en accordant une attention particulière au côté gauche du Napoli. Celui d’Hamsik, Insigne et Ghoulam, sur lequel les Partenopei développent la majeure partie de leurs attaques.

passmap napoli

La passmap du Napoli face au Chievo (0-0) est explicite : le jeu penche à gauche, d’où le focus du Shakhtar sur le côté d’Hamsik et Insigne.

Bernard (ailier gauche) se comportait comme un milieu axial, laissant une certaine liberté à Hysaj à droite, pour resserrer sur Zielinksi. De l’autre côté, Marlos restait proche du bloc, prêt à sortir sur Ghoulam sur le temps de passe.

animation défensive

L’animation défensive du Shakhtar face au Napoli à l’aller : un bloc compact qui blinde le côté (gauche) fort du Napoli.

Derrière, Fred était quasiment en individuel sur Hamsik et le chargeait avec agressivité pour l’empêcher de se retourner et de se mettre face au jeu. A ses côtés, Stepanenko pouvait rester plus en retrait, pour protéger sa défense de façon optimale.

Avec Stepanenko plus bas, les Ukrainiens se trouvaient dans une situation de 5 contre 3 face aux attaquants napolitains. Etant donné la propension d’Hamsik et Ghoulam à se projeter verticalement, ce gros avantage numérique (+2 joueurs) leur permettait de gérer tranquillement ce « 4e attaquant », en restant haut, et en gérant efficacement la profondeur. Face à Mertens, plus enclin à décrocher que Milik, la capacité de Stepanenko à récupérer le marquage du Belge sera primordiale.

Le Shakhtar avait également posé de gros problèmes à City grâce à son organisation défensive rigoureuse. Les Ukrainiens peuvent-il viser le clean sheet au San Paolo ?

cage inviolée

Le pressing du Napoli transpercé

Si le Shakhtar s’est montré prudent dans son animation défensive, le Napoli presse toujours très haut. Organisés en 4-3-3 en phase offensive, les Napolitains basculent en 4-4-2 sans le ballon. Habituellement, ce système leur permet d’aller presser les 2 défenseurs adverses, avec 2 attaquants, en sachant qu’un milieu axial peut les aider pour presser le « Busquets » de l’adversaire.

pressing haut napoli

Le pressing haut du Napoli : le relayeur droit du Napoli (Zielinski ou Allan) monte d’un cran pour charger un éventuel milieu adverse qui décroche.

Lors du match aller, ce joueur était Zielinski, qui est sorti très haut sur Stepanenko.

Problème pour Naples, le Shakhtar s’appuie sur un double pivot. Avec Fred et les 2 centraux également très bas, tous les joueurs offensifs du Napoli ont été aspirés par les 4 relanceurs du Shakhtar. Derrière Zielinski, Diawara s’est trouvé esseulé entre Taison et Marlos, offrant aux relanceurs du Shakhtar – plutôt habiles techniquement - l’opportunité d’aller chercher Marlos ou Taison dans la zone de Diawara.

quatuor

Le quatuor Stepanenko – Fred – Ratitskiy – Ordets a surpassé le pressing napolitain à l’aller.

Grâce à leurs latéraux très haut, les Ukrainiens pouvaient ensuite s’installer dans le camp adverse pour poser leurs attaques.

En plus des latéraux, la position de l’avant-centre Ferreyra – toujours à la limite du hors-jeu, voire carrément hors-jeu – faisait planer la menace dans la profondeur, forçant ainsi la défense à reculer, et augmentant l’espace entre les lignes italiennes, pour mieux permettre au Shakhtar de connecter et de s’installer dans le camp adverse. 

A l’aller, les Ukrainiens avaient systématiquement franchi le premier rideau italien. Pourront-ils s’appuyer sur cet accomplissement pour marquer un but qui les qualifierait presque pour les huitièmes de finale ?

cotes 3

Largeur et profondeur pour finir

Une fois installés dans le camp adverse grâce à leur sortie de balle, les Ukrainiens ont répété un mouvement qui a fini par payer sur l’ouverture du score : Srna, très haut, attirait Ghoulam au large, alors que Marlos plongeait en diagonale vers l’extérieur, pour emmener Koulibaly avec lui, laissant Ferreyra en 1 contre 1 face à Albiol.

En jouant en remise sur Taison, les Dombassiens profitaient du relatif manque d’agressivité de Diawara, un défaut également imputable à Jorginho, lorsqu’il évolue en tant que pointe basse dans le 4-3-3 de Sarri.

jeu de position

Le jeu de position du Shakhtar dans le camp adverse : Marlos emmène Koulibaly et Taison attaque l’espace libéré, en profitant de la passivité de Diawara.

Avec la blessure de Ghoulam, Sarri a perdu une pièce maitresse de son animation offensive. Mario Rui a un profil similaire, et s’est montré plutôt actif face au Milan, sans être forcément aussi juste techniquement. A ses côtés, Chiriches sera le remplaçant probable de Koulibaly (suspendu) et présenté également un profil de bon relanceur, avec moins d’impact. Cependant, le Napoli présentera un côté gauche défensif totalement inédit avec les absences combinées de Ghoulam et Koulibaly.

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Samedi soir, les Milanais se sont montrés assez imprudent dans leur pressing. On a souvent vu Musacchio sortir très haut sur Mertens, Montolivo étant incapable de récupérer son marquage. Ce mouvement a ouvert la profondeur à Insigne sur l’ouverture du score.

Avec la supériorité numérique garantie par Stepanenko, les Ukrainiens ont prouvé à l’aller leur capacité à contenir les projections napolitaines. Sera-ce assez pour relever le grand défi qui les attend face à l’une des plus grosses forces offensives du continent ?

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