Les pires clims
Par Paris sportifs
dansPanasonic, Toshiba, Jonathan Rowe : ces climatiseurs très puissants ont fait des dégâts dans le Rhône ces derniers jours. Mais ce ne sont pas les seuls dans l’histoire du football.
Championnat de France, Ligue des champions, sélections nationales… Les clims sont partout, et, spoiler, elles font souvent mal. Voici un petit florilège des pires (ou des meilleurs) scénarios de l’histoire.
1993 : France - Bulgarie
Après un Euro 1992 décevant, qui a vu Michel Platini quitter ses fonctions de sélectionneur, l’équipe de France démarre sa campagne de qualification pour la Coupe du Monde 1994 avec beaucoup d’ambitions : sur le papier, l’équipe de Gérard Houllier donne envie. Bernard Lama, Marcel Desailly, Laurent Blanc, Didier Deschamps, Eric Cantona ou encore le Ballon d’or 1991 Jean-Pierre Papin forment le noyau dur d’une formation normalement capable d’aller loin aux États-Unis.
Avant le dernier match de qualification face à la Bulgarie, les Bleus n’ont besoin que d’un point pour valider leur participation au mondial 94, qu’ils entrevoient rapidement, grâce à Eric Cantona, qui ouvre le score à la 32e minute. Dans la foulée, Kostadinov égalise, mais plus rien ne se passe jusqu’à la toute fin de la rencontre. Au lieu de gagner du temps, Ginola centre et perd le ballon. Sur le contre, Kostadinov envoie une frappe imparable dans la lucarne. La Bulgarie s’impose (1-2) contre toute attente, et prive la France d’un voyage aux USA.
2000 : France - Italie
En finale de l’Euro 2000, la France retrouve l’Italie, deux ans après l’avoir éliminée en quarts de finale de la Coupe du Monde 1998. Mais tout ne se passe pas comme prévu : l’Italie domine toute la rencontre, et mène logiquement 1-0. Sur le banc, le staff de la Squadra commence déjà à ouvrir le champagne… mais à la dernière seconde, sur un long dégagement de Fabien Barthez, David Trezeguet dévie un ballon de la tête vers Sylvain Wiltord, qui égalise d’une frappe croisée. La fête est finie pour les Italiens, qui ne sentiront pas l’odeur du trophée, après le but en or de Trezeguet.
2009 : Chelsea - Barcelone
À l’été 2008, le FC Barcelone décide de faire monter en grade l'entraineur de sa réserve, un certain Pep Guardiola, pour sa première expérience sur un banc de touche de première division. L’effet est immédiat : quelques mois plus tard, le Barça remporte la Liga et la Copa del Rey sans aucune concurrence, grâce à l'avènement du nouveau meilleur joueur du monde, Lionel Messi, 21 ans. En Ligue des champions, les Blaugranas se déplacent à Chelsea en demi-finale. Une confrontation qui s’annonce plus compliquée que prévue : à l’aller au Camp Nou, les Catalans n’ont pas su concrétiser leur domination, et n’ont pu faire mieux qu’un 0-0.
Barcelone arrive donc à Stamford Bridge avec l’obligation d’obtenir un résultat. Malheureusement, dès la 9e minute de jeu, Michael Essien envoie une volée de 20 mètres dans la lucarne de Victor Valdès. Chelsea ferme la boutique et attend patiemment les contres. Sur l’un d’eux, Eric Abidal commet une faute en qualité de dernier défenseur et est logiquement expulsé. À 11 contre 10, Chelsea n’a plus qu’à gérer son avantage pour créer l’exploit et retrouver Manchester United en finale. C’est sans compter sur Andrés Iniesta : à quelques secondes du coup de sifflet final, le milieu espagnol est à la réception d’une passe en retrait de Messi. À l’entrée de la surface, sa frappe de l’extérieur du pied prend un effet fuyant, que Petr Cech ne peut repousser. Chelsea est éliminé après avoir mené tout le match.
2017-2018 : la double clim marseillaise
La saison 2017-2018 marque le vrai début de l’ère McCourt : après une saison de transition, l’OM investit massivement lors du mercato d’été avec l’objectif de retrouver la Ligue des champions et de rivaliser avec les meilleurs, dont le PSG. Et lors du premier Clasico, Marseille est à deux doigts d’y parvenir : Luiz Gustavo ouvre le score en première mi-temps, et, malgré l’égalisation de Neymar, l’OM reprend les devants en fin de rencontre grâce à Florian Thauvin. Les esprits s’échauffent, Neymar est expulsé et on voit mal comment Paris pourrait revenir au score. Et pourtant… Le PSG obtient le coup-franc de la dernière chance à la 93e minute. En l’absence de Neymar, c’est Edinson Cavani qui s’en charge. Sa frappe termine sous la barre d’un Steve Mandanda impuissant. Le Vélodrome est réduit au silence.
Le calvaire ne s’arrête pas là pour les Marseillais : en avril, les Phocéens possèdent 5 points d’avance sur Lyon avant leur réception, et sont bien partis pour terminer sur le podium. C’est en tout cas ce que l’on croit lorsque Kostas Mitroglou surgit de nulle part pour égaliser à 2-2 à la 85e minute de cet Olympico. Mais sur un coup-franc lointain, Mariano Diaz dévie le ballon pour Memphis Depay, qui redonne l’avantage aux Rhodaniens. Une défaite 2-3 qui scellera les espoirs de Ligue des champions de Dimitri Payet et de ses coéquipiers.
2019 : les travaux de Tottenham
10 ans après son premier sacre européen avec le FC Barcelone, Pep Guardiola cherche à reconquérir l’Europe, et c’est à Manchester City qu’il a posé ses valises depuis maintenant trois ans. Les Cityzens dominent la Premier League, mais peinent toujours à remporter la C1. Mais cette fois-ci, tout semble sourire à Sergio Agüero et ses coéquipiers : en quart de finale, ils affrontent Tottenham, une équipe habituée à subir la domination des Skyblues en championnat. Pourtant, à l’aller, City se fait surprendre : un penalty raté et une défaite 1-0, qui n’inquiète pas une équipe sûre de sa force, qui n’aura pas de difficulté à remonter le score au retour. Et pourtant… À quelques secondes du terme d’un match complètement fou, Manchester City mène 4-3, et est pour l’instant éliminé, jusqu’au but de Raheem Sterling. L’Etihad Stadium est en fusion, et le triplé de l’Anglais lui permet de se qualifier en demi-finale. Jusqu’à l’intervention de la VAR : le but est annulé pour un hors-jeu d’Agüero, et Tottenham poursuit son parcours.
En demi-finale, les Spurs retrouvent sur leur parcours la surprise de la compétition, l’Ajax Amsterdam, qui émerveille l’Europe avec son jeu spectaculaire et ses jeunes cracks. À l’aller, Tottenham s’incline (0-1) sur sa pelouse, et doit aller chercher une victoire à la Johan Cruyff Arena pour se qualifier. Mais l’Ajax confirme sa domination, et mène 2-0 à la mi-temps. La confrontation semble pliée : il y a 3-0 sur l’ensemble des deux rencontres et il reste seulement 45 minutes à jouer. C’est le moment choisi par Lucas Moura pour faire le match de sa vie : à la toute dernière seconde, il complète son hat-trick et fait taire d’un coup les 68 000 spectateurs qui célébraient déjà leurs joueurs.
2022 : Algérie - Cameroun
En mars 2022, l’Algérie reçoit le Cameroun dans le cadre des éliminatoires pour la Coupe du Monde 2022. Après une victoire en terre camerounaise (0-1) au match aller, les Algériens n’ont plus qu’à terminer le travail au retour. Mais ils sont surpris en début de rencontre par Eric Maxim Choupo-Moting. La rencontre file en prolongations. Les minutes passent, et l’Algérie craint un scénario épouvantable en cas de tirs au but. À la 118e minute, les Fennecs trouvent enfin le chemin des filets grâce à Ahmed Touba. Le stade explose : l’Algérie n’est plus qu’à 2 minutes du Qatar. Mais dans les arrêts de jeu, sur le dernier ballon du match, Karl Toko Ekambi permet aux Lions indomptables de réaliser le braquage, et de récupérer le billet pour le Qatar.
Les pages à suivre