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La Vuelta : tout ce qu'il faut savoir

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Profil des étapes principales, favoris et grosses cotes : retrouvez les pronostics de La Grosse Boucle, la référence du cyclisme sur Twitter !

À peine un mois de break et le cyclisme repart déjà pour un autre grand tour ! Après la victoire étriquée de Chris Froome au Tour de France, c’est une véritable dream team qui va s’affronter sur les routes espagnoles : Froome, Contador, Barguil, Nibali, Aru, Bardet, Zakarin… C’est bien simple, tous les cadors sont là à l’exception de Dumoulin, Quintana et Pinot, respectivement vainqueur, troisième et quatrième du Giro. Cette Vuelta, c’est une sorte de gigantesque battle royale entre Chris Froome, qui vise le doublé Tour-Vuelta, et tous les vaincus revanchards à ses trousses. Ça promet !

Le parcours

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Cette année, la spécificité du parcours est le départ. La Vuelta, comme le Giro 2016 et le dernier Tour, ne partira pas de son propre pays. C’est à Nîmes qu’aura lieu le grand départ de cette édition 2017 : le tour d’Espagne ne s’éternisera pas pour autant en France puisque seules trois étapes se dérouleront sur le territoire français, avec une arrivée à Andorre pour la troisième. Pour le reste, cela se déroulera sur la côte méditerranéenne durant une grande partie de la course avant de remonter sur la façade nord. Au menu, de la montagne, des arrivées pour puncheurs, encore de la montagne, des gros cols de malade, et aussi de la montagne !

Les étapes à suivre

Globalement, il devrait se passer des choses sur quasiment toutes les étapes de cette Vuelta. Les journées de plat complet sont très rares, et nombreuses sont les arrivées façon Amstel avec une côte sèche à un kilomètre de l’arrivée. Comme souvent, la Vuelta sera le royaume des grimpeurs et des puncheurs. Pour ne pas faire dans l’indigestion, prenons-en 4 parmi les 21 de la compétition.

Troisième étape : Prades Conflent Canigo – Andorre la Vieille

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Contrairement au Tour de France, la Vuelta ne laissera aucun temps de mise en route pour les coureurs. Après un contre-la-montre plat et une étape pour sprinteurs sur le littoral montpelliérain, le tour d’Espagne envoie du lourd dès le troisième jour avec de la grosse montagne qui tache : deux cols de 1ère, une bosse de 2e et une arrivée à Andorre qui devrait déjà donner le ton pour le classement général. Dès lundi, il faudra avoir les yeux grands ouverts du côté des favoris.

Onzième étape : Lorca – Observatoire de Calar Alto

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Suite à l’étape d’Andorre, le général devrait se stabiliser à peu près pendant une semaine. Les étapes 4 à 10 devraient normalement se jouer entre sprinteurs et puncheurs, avec des écarts en théorie plutôt faibles sur les arrivées en bosse. Les choses sérieuses reprendront le mercredi 30 août, avec une première arrivée au sommet à l’Observatoire de Calar Alto, à 2 120 mètres d’altitude. Cette étape, qui sera très calme jusqu’au kilomètre 144, ne laissera ensuite aucun répit : 13,2 kilomètres à 8.6 %, puis 15 kilomètres à 6 % avec des pourcentages qui monteront jusqu’à 15 % sur certaines portions. La première vraie grande bagarre aura lieu ce jour-là !

Quinzième étape : Alcala la Real – Sierra Nevada Alto Hoya de la Mora Monarchil

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Cette 15e étape de la Vuelta sera probablement l’étape reine de l’édition 2017, et ce pour plusieurs raisons. La première, c'est sa distance : 129 kilomètres, c’est court, très court, et il n’y aura probablement aucun répit du départ à l’arrivée. La seconde, c’est son profil. Si le premier col, l’Hazallanas, est déjà un sacré morceau (16 kilomètres à 5.5 %), c’est bien le final qui nous intéresse : deux montées coup sur coup, sans descente ou presque, pour un total de 35 km en enfer. Après le violent Purche, les coureurs devront immédiatement enchainer avec Alto Hoya de la Mora et ses pentes régulières mais interminables. Il devrait y avoir de la bataille à l’avant entre favoris, mais également à l’arrière pour accrocher les délais !

Vingtième étape : Corvera de Asturias - Angliru

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Le fameux Angliru ! 12 kilomètres à près de 10 %, et son fameux passage à 23 % qui avait laissé sur place Wiggins et Froome en 2011, incapables de décoller de leurs selles. Ce col mythique interviendra cette année juste avant l’arrivée, avec la prestigieuse étiquette de dernier juge de paix de cette Vuelta. En 2013, un Français s’était imposé en haut du monstre, au nez et à la barbe des favoris : Kenny Elissonde, alors chez la FDJ, avait levé les bras devant le vainqueur final Chris Horner et Alejandro Valverde. De quoi inspirer Warren Barguil ou Romain Bardet ?

Les favoris pour le général

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Froome est le grand favori pour le classement général et ce n’est pas une surprise : après une victoire sans grand panache sur le Tour de France, le Britannique de la Sky fait office d’épouvantail sur cette Vuelta, avec une équipe encore une fois monstrueuse (Poels, Lopez, Nieve, Rosa…).

Dans son sillage, on distingue deux grands outsiders. Vincenzo Nibali, battu sur le Giro, est frais et dispose de toutes les armes pour rivaliser avec l’Anglais. L’Italien n’a couru qu’une seule course depuis le Tour d’Italie et s’est préparé au mieux pour ce dernier grand rendez-vous montagneux de l’année.

Enfin, impossible de ne pas mentionner Alberto Contador. À domicile pour sa dernière course professionnelle, El Pistolero donnera tout pour s’offrir au moins un dernier podium. Trop juste sur les routes du Tour de France, l’Espagnol s’est reposé au mieux pour tenter de se payer un dernier moment de gloire avant la retraite !

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Les outsiders

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Les prétendants sont très nombreux pour le classement général. Derrière les trois monstres annoncés, on retrouve ainsi une superbe brochette d’outsiders. On citera tout d’abord Ilnur Zakarin, cinquième du dernier Giro, qui comme d'autres arrivera frais pour affronter les 21 étapes de cette Vuelta.

Après un Tour de France catastrophique, on miserait bien aussi une petite pièce sur Esteban Chaves, 3e l’an dernier et 5e en 2015. Le Colombien, souffrant pendant le Tour, aura à cœur de sauver sa saison sur un parcours qui lui convient parfaitement.

Enfin, difficile de ne pas mentionner l’infatigable Romain Bardet, qui sera bien là sur les routes espagnoles. Impérial en montagne sur le Tour de France, l’Auvergnat trouvera en Espagne un terrain de jeu parfaitement adapté à ses qualités. Les deux contre-la-montre devraient malheureusement avoir la peau de ses ambitions en ce qui concerne la victoire finale.

Pariez sur Romain Bardet

Les grosses cotes

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Parmi les grosses cotes de cette Vuelta, on pense évidemment à Warren Barguil, auteur de deux dernières semaines exceptionnelles sur le Tour de France, et tout bonnement imbattable dans la haute montagne. Avec autant d’arrivées en bosse et de cols difficiles, le Breton devrait avoir son mot à dire.

On citera également son leader à la Sunweb, Wilco Kelderman, dont la forme reste un point d’interrogation, mais qui a prouvé par le passé qu’il pouvait être un trouble-fête crédible.

Et puis, en cas de défaillance de Chris Froome, on pourra compter sur l’infernal Wout Poels pour prendre le relais. Le Néerlandais n’attend que ça !

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Les sprinteurs

La Vuelta n’est pas et n’a jamais vraiment été le royaume des sprinteurs. La preuve : Kittel, Gaviria, Ewan, Démare, Sagan, Greipel, tous manquent à l’appel. Le parcours de ce Tour d’Espagne a pourtant de quoi séduire les quelques rares sprinteurs de haut niveau présents au départ. Au total, on peut compter sept étapes propices à un sprint massif  (étapes 2, 4, 6, 7, 13, 19 et 21). S'il est fort probable qu’une partie de ces étapes seront promises à une échappée, il y a tout de même de quoi se bagarrer sur la ligne pour les plus rapides du peloton. Parmi les têtes d’affiche du sprint, on citera Magnus Cort Nielsen, double vainqueur l’an dernier et potentiellement le plus rapide parmi les sprinteurs de cette édition 2017. Derrière, ils sont trois ou quatre à pouvoir se disputer les miettes : Edward Theuns, en bonne forme au Binck Bank Tour, Jempy Drucker, lui aussi en vue un peu plus tôt au Tour du Luxembourg, et enfin Sacha Modolo, vainqueur du Tour de Pologne et sur le GP du Canton d’Argovie cette année. Citons également Daniel Hoelgaard de la FDJ, Adam Blythe et Juan Jose Lobato pour la forme.

Les coureurs français à suivre

Un petit point chauvin ? Allez ! Les tricolores ne sont pas très nombreux à prendre le départ, mais on retrouve parmi eux quelques belles têtes d’affiche. En mettant de côté Romain Bardet et Warren Barguil que l’on a déjà cités, impossible de passer à côté du retour de Julian Alaphilippe ! Cette Vuelta semble même avoir été dessinée pour lui. Avec pas moins de cinq arrivées idéales pour le tricolore, et sans la présence d’Alejandro Valverde pour lui damer le pion, le puncheur de la Quick Step possède là une occasion en or de rafler une voire plusieurs victoires d’étape sur un Grand Tour.

Dans un style totalement différent, on gardera un œil sur Alexis Gougeard. Dans un style à la Thomas De Gendt, le baroudeur d’AG2R s’est fait une réputation à force de refuser constamment de rester dans le peloton. On devrait souvent le retrouver à l’avant !

Pour conclure, sur des parcours accidentés avec beaucoup d’étapes promises à des échappés, Anthony Roux semble avoir une carte à jouer. Costaud sur tous les terrains et rapide au sprint, le polyvalent coureur de la FDJ a tapé un podium à Tirreno, un podium sur le Tour de Suisse, et un joli Top 10 sur la Clasica San Sebastian. Nul doute qu’on devrait lui aussi le retrouver à l’avant durant ces trois semaines !


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