João Vieira au sommet
Par Tournois Online
dansÀ la une de Card Player et n°1 de la All-Time Money List en ligne : c'est sur le toit de la planète poker que Naza114 a fêté son 32ᵉ anniversaire.
Dans les années 70, pour savoir si un groupe de rock ou de pop anglo-saxon était arrivé au sommet de la célébrité, il existait un baromètre bien plus fiable que les ventes de disques, le nombre de dates jouées pendant la tournée ou la taille de la limousine qui attendait les musiciens à l'aéroport. C'était simple : un artiste n'existait pas tant qu'il n'avait pas fait la couverture de la bible musicale de l'époque, Rolling Stone Magazine.
Chez nous dans le poker, c'est un peu pareil : un joueur pro n'est pas arrivé au sommet tant que son visage n'est pas apparu en première page de Card Player. Fondé en 1988, il est le plus ancien magazine papier en circulation entièrement dédié à notre jeu préféré. À l'ère de l'immédiateté d'Internet et des réseaux sociaux, on le lit peut-être avec moins d'assiduité que jadis, mais le symbole n'a pas perdu de son importance : faire la une de Card Player reste un marqueur indélébile pour tout compétiteur qui respecte l'histoire du poker et souhaite y graver son nom. Et vous le savez, João Vieira est de ceux-là.
Cette première place est amplement méritée pour celui qui a rejoint le Team Winamax en février 2018 avec une réputation de grand bosseur. Au fil des années, cet authentique touche-à-tout a travaillé absolument tous les compartiments du jeu moderne, que ce soit en No-Limit Hold'em, en Omaha, toutes les formes de Stud, le Deuce to Seven, et d'autres variantes encore plus pointues. Son acharnement a fini par payer en live au cours de l'été 2019, avec un prestigieux bracelet WSOP décroché devant les caméras de Dans la Tête d'un Pro.
En attendant les prochains succès de João sur le circuit live (forcément, ils se font attendre un peu plus qu'on n'aurait pu le prévoir), jetez-vous sur ce très complet portrait, librement consultable en anglais sur le site de Card Player, et découvrez ci-dessous les déclarations les plus marquantes de l'entretien.
Sur les habitants de Madère, l'île où il a grandi
"On a un peu une mentalité d'outsiders. On a cette réputation de peuple téméraire, travailleur, humble. Tous les habitants de l'île ont cette mentalité, à cause de l'océan qui nous entoure. On ne peut se fier qu'à nous-mêmes et à nos proches. Cela nous rend encore plus compétitifs."
Sur les MTT vs le cash-game
"Quand on a l'esprit de compétition, les tournois sont plus intéressants. Dans un tournoi, quelqu'un va gagner. Quelqu'un va perdre. Quelqu'un va terminer deuxième, troisième, quatrième. Tu peux suivre tes résultats à la trace. En cash-game, ça ne marche pas comme ça. Il n'y a pas de fin. [...] C'est pour ça que je ne me suis jamais installé en cash-game. Il n'y a pas de classement."
Sur l'apprentissage du poker
"On peut apprendre beaucoup des vidéos, mais une fois arrivé à un certain niveau, tu dois devenir ton propre professeur. Aujourd'hui, le gros de mon apprentissage, je le fais seul. Les meilleurs joueurs ne vont pas te servir sur un plateau les méthodes pour réussir au plus haut niveau. Ces leçons-là ne sont pas vraiment disponibles sur demande. Un joueur high-stakes gagnant peut très bien publier des vidéos, mais il va quand même garder deux ou trois trucs pour lui."
Sur les variantes exotiques
"Si tu joues au poker, tu dois jouer à tout, pas juste au No-Limit Hold'em. Il n'y a que très peu de joueurs qui peuvent à la fois jouer un Super High-Roller à 100 000 $ et le Poker Players Championship à 50 000 $."
Sur les meilleurs joueurs "old school"
"Impossible de ne pas citer Shaun Deeb. Calvin Anderson aussi, il joue à tout. Jason Mercier et Stephen Chidwick. Ces mecs-là, ils gagnaient tout à l'époque où personne ne savait rien, ils ont dû tout découvrir par eux-mêmes."
Sur l'edge en high-stakes
"Les différences entre les joueurs high-stakes d'aujourd'hui sont très minces. Il y a entre 30 et 50 joueurs qui sont juste très, très bons au poker. Live et online. C'est très dur de les différencier."
Sur le jeu GTO
"[Davidi Kitai] m'a dit un jour : 'Cela n'a pas vraiment d'importance de savoir quelles fréquences GTO je suis censé appliquer si je peux regarder le mec droit dans les yeux et savoir s'il a du jeu ou pas. S'il n'a pas de jeu, il n'a pas de jeu. On s'en fout que je sois censé mixer ma stratégie 30% du temps sur ce spot. S'il n'a pas de jeu, j'aurai raison 100% du temps."
À lire : l'interview de João Vieira dans Card Player
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