[ITW Deepstack] Jonathan Therme : ‘Aller chercher la Triple Crown’
Par dans Général
Après avoir marqué les esprits lors du Main Event WSOP, le Bordelais vise plus haut, sans chambouler ses habitudes pour autant. Interview d'une vraie référence du poker tricolore.
Il est l’une des valeurs sûres du poker français. À 34 ans, fort d'une expérience sur le circuit qu’il considère comme l’un de ses principaux atouts, et après un deeprun de patron sur le dernier Main Event des WSOP, Jonathan Therme compte bien poursuivre sur sa lancée. Histoire, pour ce vieil ami de Romain Lewis, d’ajouter à son bracelet gagné online d’autres titres prestigieux. Rencontre avec un joueur qui a toujours fait dans l’efficacité.
Les dernières fois où les reporters Winamax ont suivi tes exploits, c’était à Vegas. L'été dernier, tu a ainsi fini 71e du Main Event des WSOP pour 109 400 $, avant de tenter ta chance au WPT World Championship fin décembre. Question simple : qu'as-tu fait entre tes deux voyages à Sin City ?
J’ai passé pas mal de temps à Bordeaux. J’ai pris pas mal de repos, j’ai profité des amis, de la famille et de la France pendant l’été. Après les WSOP, j’ai pris un bon mois off sans jouer au poker, j’étais vraiment fatigué. Je me suis remis dans le rythme fin août, en jouant online et en live à l’EPT Barcelone, même si je suis rentré très rapidement après avoir joué le Main Event. Puis j’ai fait les championnats de France à Aix-en-Provence, où ça s'est très bien passé pour moi : j’ai gagné le tournoi de PLO et terminé second du 6-max. Vraiment un très bon week-end, pile au bon moment. Ma victoire m’a aussi permis de me qualifier pour le WPT World Championship, où je comptais aller de toute façon. Puis j’ai bossé en jouant online à fond pendant deux mois, afin d'être affuté pour ce second voyage à Vegas. C’était le deuxième plus gros tournoi de l’année, ca donnait envie de donner le meilleur de soi-même, c’était le moment de bien finir ! [Interwiew réalisée juste avant le départ de John à Vegas, où il a signé deux min-cashs]
Que retiens-tu de ce fameux Event WSOP, où tu as atteint le Day 6 ?
Je ne suis pas du tout déçu du résultat. Arriver jusque-là, c'est déjà magnifique, cela nécessite pas mal de chance. Avoir eu ce spot d’arriver à 100 joueurs restants du Main et se donner les chances d’aller au bout, c’est vrai que ca n’arrive pas tous les ans, alors il faut profiter du moment. C’est ce que j’ai essayé de faire pendant tout le tournoi, pour ne pas avoir de regrets. Je suis content de mon tournoi, et assez excité pour l’avenir : ça me fait de l’expérience pour les prochaines années, car c’est vraiment un tournoi qui me tient à cœur.
Ce résultat est-il une forme de déclic pour toi, puisque tu n'avais pas encore réussi de perf' à six chiffres en live ?
C’est plutôt le résultat de ma préparation ces dernières années, une forme de continuité. Je veux juste m’écouter à fond, et mettre toutes les chances de mon côté, être à 100 % ingame. Cela fait déjà un petit moment que je me sens bien dans le jeu, capable de faire des gros deepruns en live.
Comment on "deeprun" le plus beau tournoi du monde ? Tu as des tips à nous donner ?
Ce tournoi-là, je le prépare d’une certaine manière. J’essaye de me mettre dans la tête que tous les coups sont importants, qu’il ne faut jamais rien lâcher. Le tournoi dure très longtemps, les petites erreurs de fatigue sont vite arrivées : il faut rester dans le jeu le plus possible, être très bien préparé. J’essaie d’observer au maximum, de prendre le temps pour mes décisions. Je n’hésite pas à réfléchir cinq minutes sur la river s’il le faut.
Durant ce tournoi, tu as réalisé deux superbes hero calls, l’un en payant avec hauteur As pour ton tapis sur la river, l’autre avec seconde paire pour ta survie au turn. Peux-tu revenir sur ces deux coups d’anthologie ? On commence par le premier…
Pour le premier, il y a eu plusieurs phases dans ma tête. Au bout de cinq secondes, après que mon adversaire a fait tapis river, je me suis dit : “Je crois qu’il faut que je paye ici contre lui. Mais je vais vraiment me retrouver à payer all-in hauteur As river à ce moment-là ?” J’ai refait l’action dans ma tête : est-ce qu’il pouvait avoir des bluffs qui étaient devant moi ? Cela peut arriver. Mais j’avais en tête qu’il bluffait très souvent ce spot-là, et comparé à tous les bluffs sur lequel je le mettais, ça n’arrivait pas assez souvent qu’il bluffe avec la meilleure main. Ça aurait été horrible de bust contre As-2, mais j’ai accepté sur le moment que ça puisse arriver. Mais franchement, j’étais sûr à 95% qu’il bluffait. Vu sa line, ses sizings, ses timings, j’avais assez d’infos sur ce joueur pour être assez serein sur le fait que j’étais assez souvent devant. Et je me suis fait confiance. Je me suis dit : “Si je bust sur ce coup-là, je n’aurai pas de regrets de m’être suivi à fond.” C’est ce que j’essaie de faire dans mes tournois, suivre mes reads. Ça fait partie de l’expérience que j’ai, ce sont des choses que j’ai déjà vu. Si je ne me fais pas confiance à ce moment-là, je ne me fais jamais confiance.
Sur le deuxième hero call, quel était ton thinking process ?
Je l’ai basé sur un tell, en gros. Jusqu’à la dernière minute, je ne savais pas si j’allais payer. Je n’avais pas une très bonne main pour le faire, car je bloquais des bluffs, mais je le connaissais un petit peu et j’avais le sentiment qu’il était un peu fou-fou. Dans les dix dernières secondes, j'ai vu sa carotide accélérer vraiment fort, et là j’ai compris qu’il était en bluff. Le plan était presque d’attendre de me faire "timer", d’attendre les dix dernières secondes pour me décider, pour voir si quelque chose me sautait aux yeux. J’avais envie de voir comment il réagissait sur les dernières secondes… et j’ai vu. Ce n’était pas évident à faire sur le moment, mais j’avais donc anticipé ma décision selon ce que je voyais durant les dernières secondes. Ce sont des situations que je connais déjà, un truc sur lequel je peux me faire confiance. Si je n'avais rien vu, j’aurai foldé au bout du time… Quoique je ne sais pas trop en fait, j’avais le feeling, mais je n’étais pas sûr à 100%. Et sur le Main Event, j’aime prendre des décisions avec des certitudes assez grandes. T’as tellement le temps d’éviter certains spots, je préfère choisir quand j’ai assez de certitudes. En vrai, si je n’avais pas eu ce tell, j’aurais sans doute passé. C’est un tournoi à part : tout le monde a la pression de l’argent sur les épaules, les gens ne jouent pas naturellement, personne n’a l’habitude de jouer ces moments-là, ce n’est facile pour personne. C’est dans ces instants de pression que tu peux voir des choses qui ressortent assez facilement.
Récemment, tu as donc gagné un tournoi de Pot-Limit Omaha aux officieux championnats de France de poker. C’est quoi ton feeling avec cette variante ? T’as envie de creuser davantage ?
Pour être honnête, je joue très peu en Omaha. Si je joue trois tournois dans l’année, c’est le max. Je n’en fait quasiment jamais online. Mais j’aime bien y jouer de temps en temps, car même si je n’ai pas trop bossé le jeu, je comprends les mécanismes. Mais c’est un peu au feeling. J'en discute aussi avec des joueurs qui ne sont pas forcément pros de PLO. Mais c’est avec des discussions comme ça que j’ai commencé en Hold’em ! C’est cool de retrouver cette fraîcheur des débuts. Peu importe ce qui se passera, je n’aurais pas à m'en vouloir si j’ai fait n’importe quoi sur un coup, car ce n’est pas ce que j’ai bossé. Mais j’aime beaucoup l’idée de changer de variante, pour sortir un peu de la routine, c’est ce que je fais à Vegas, où je peux jouer un tournoi de PLO en plein milieu de l’aprem. Mais pour l’anecdote, ma meilleure perf aux WSOP, c’était d'ailleurs en PLO ! [13e d’un 1 000 $ en 2021]. Peut être que quand j’aurai fait le tour en Hold’em, j’y penserai et je m’y pencherai un peu plus.
Les variantes, c’est donc une piste pour le futur ?
Je me dis que ça pourrait être une idée, car ça fait pas mal d’années que je fais la même chose. Tu n’a plus forcément la même envie… Alors pourquoi pas d’ici quatre ou cinq ans. C’est une idée qui me trotte dans la tête depuis un petit moment, surtout par rapport aux bracelets WSOP. J’aimerais en gagner plusieurs dans ma carrière [John a déjà gagné un bracelet WSOP Online], et peut-être que cet objectif passe par les variantes. J’aime bien le Stud de temps en temps, mais je n’y joue vraiment jamais, je connais les règles quoi.
Gagner ce bracelet, ça représente quoi pour toi ?
C’était génial. Gagner un bracelet online, ça restait un de mes objectifs, même si c’est dur de dire que ça représente autant qu’un bracelet live. Je suis très fier de ça. Je me rappelle exactement de quand j’ai joué ce tournoi. Je venais de bust de gros deepruns à côté, il ne restait que ça, et j’ai late reg juste parce que c’était un bracelet event. C’est ce qui m’a motivé à jouer, au-delà de l’argent.
Online, ça se passe comment depuis deux ans ? As-tu perfé sur Winamax récemment [John joue sous le pseudo Travala.com] ?
Je t'avoue que depuis ce bracelet, j'ai vécu une année très compliquée online, je crois que je n'ai pas fait un seul mois dans le vert ! Ce sont des périodes pas toujours faciles à gérer. Parfois je me demande pourquoi j'ai choisi de jouer en MTT... Mais ça m'a motivé pour bosser encore plus, donc d'un côté c'est un mal pour un bien. Il y a toujours quelque chose de positif à en retirer. Et puis ça m'a forgé encore plus mentalement, je sais que cela me sera très utile pour les épreuves à venir. Les futures victoires n'en seront que plus belles ! Sur Winamax, il y a eu une petite win sur un Rush Hour, un gros deep run sur le Million Event… Mais mes gros scores datent d’un an ou deux. Je joue sur Wina quatre ou cinq fois par semaine, je lance maximum quatre tables.
Pour les observateurs du poker français, tu cultives une image de joueur discret mais efficace. Ça te va comme ça ?
Ça me convient complètement ! Je ne suis pas du genre à me mettre en avant. Ça ne me dérange pas si ça arrive, mais j’essaie juste de faire ce que j’ai à faire, et de kiffer le moment. Je suis discret c’est vrai, mais ce n’est pas pour autant que je suis un mec méchant !
A contrario, racontes-nous un truc fou que tu as fait dans ta vie.
En vrai, le truc le plus fou que j'ai fait ça a été de prendre la décision d'arrêter mes études pour me mettre à fond au poker. J'étais en deuxième année de Master, tout proche de finir mes études. Je commençais à gagner un peu d’argent au poker mais j'avais peut être un truc du genre 3 000 euros de bankroll à ce moment-là. Je me rappelle que le jour où je l'ai annoncé à mes parents, ils ne l'ont pas bien pris sur le moment. Normal en même temps [rires]. En y repensant, j'étais assez inconscient de ce qui m'attendait, mais est-ce que je regrette aujourd'hui ? Absolument pas !
Chez Winamax, il y a un Team Pro que tu connais particulièrement bien : Romain Lewis, avec qui tu as débuté le poker chez PokerSphere. Tu te souviens de ses débuts ?
Quand il est arrivé à PokerSphere, en 2013, il avait 17-18 ans à l’époque. On avait un pote en commun, Pierre. Cette personne nous a mis en contact, on a très vité sympathisé, ça s'est fait naturellement. J’avais 5-6 ans de plus que lui et j’étais déjà semi-pro à l’époque : ça avait du sens que j’essaie de l'orienter et de l’aider. Je suis un peu le premier mec que Romain a rencontré dans le poker. Au final, il a explosé très vite.
Il avait déjà quelque chose en plus ?
J’avais déjà remarqué que c’était quelqu’un de très intelligent, mais surtout qui n’avait pas peur de sortir des standards. Il n’avait pas honte de ce qu’il faisait, il n’avait pas peur d’oser. Quand tu débutes, que tu oses et que tu fais des erreurs, c’est là que tu progresses, alors que si tu joues ton jeu ABC, tu ne progresses pas. J’ai capté qu’il avait du potentiel, et la possibilité de percer dans le milieu. Vu ce qui s’est passé derrière, c’est une belle histoire !
Quel regard portes-tu sur son parcours ?
Je suis très fier. Je suis son premier fan. On s’appelle très souvent, on se voit très souvent. On prend beaucoup de plaisir à se suivre l’un l’autre, à se déplacer sur des lives de temps en temps. C’est génial et ça fait plaisir de voir que le travail a payé. Des fois, on se le dit : “C’est quand même fou quand on voit où on est aujourd’hui !”
Toi-même, y-a-t-il des joueurs qui t’ont impressionné à tes débuts ?
Pedro Canali. J’avais vraiment apprécié sa présence à table, une bonne prestance, un joueur capable de faire des gros bluffs. Et après, j’ai toujours suivi ce qui se passait en live, et j’ai toujours été assez admiratif de Phil Ivey, Tom Dwan… Côté français, il y a aussi Alex Reard, que j’ai rencontré assez tôt dans ma carrière. Pour le live, il m’impressionne énormément. Il y a aussi Romain, évidemment. Ce qui est cool, c’est que les mecs que j’admire sont des potes.
Sur quels points as-tu progressé récemment, sur quoi comptes-tu progresser dans le futur ? Quelles sont tes méthodes de travail ?
J’ai toujours pas mal de points à travailler. Ces derniers mois, j’ai passé pas mal de temps à bosser avec des logiciels, ce que je faisais très peu avant et que j’essaie de faire de plus en plus. Je commençais à avoir du retard technique par rapport à d’autres joueurs, sans pour autant être largué grâce à mon expérience. Si j’ai envie de passer des steps, je dois progresser de ce côté-là, j’essaie de bosser assez régulièrement, des petits détails. Quand ça s’additionne, tu commences à faire un petit écart. J’échange aussi beaucoup avec d’autres joueurs. Je cherche les meilleures lines possibles sur les mains : je mets des mains de côté, et je réfléchis sur comment j’aurais pu mieux jouer la main.
Par exemple ? Un détail qui fait la différence ?
Les “exploits” [en anglais dans le texte]. Je travaille la théorie pour mieux en dévier derrière, sur des plays rivers notamment. Ce sont des coups importants, car la moindre erreur peut coûter assez cher. J’essaie aussi de bosser pas mal l’ICM, les ranges préflop d’ICM, les stratégies en tournois, KO, non-KO, les pots 3-bet. Il faut bosser les moments décisifs, où l'écart va se faire, table finale, demi-finales, ce que j’ai envie d’appliquer comme stratégie à tel moment. Sur le Main Event des WSOP par exemple, la stratégie c’est 90% du boulot. Choisir ses spots, essayer d’avoir le contrôle sur les cartes, ce sont des émotions et des sensations différentes pour tout le monde : il y a des informations à prendre.
Cela fait longtemps que tu vis à Londres. Est-ce toujours le paradis pour les grinders français ?
Je suis arrivé début 2020 à Londres. Fiscalement, c’est très bien c’est sûr. Et cela me permet d'être dans le bain assez régulièrement, aussi en dehors des sessions quand on échange avec d'autres joueurs. Et je me suis fait beaucoup d’amis dans le poker, j’aime bien être avec d’autres joueurs. Aujourd’hui, je suis célibataire donc je peux me permettre de le faire, ce serait dommage de passer à côté car c’est une bonne opportunité pour évoluer. Mais je me dis que j’ai peut-être envie d’un peu plus de soleil. Je réfléchis à bouger, je ne sais pas encore... Revenir à Malte par exemple. Ce n’est pas que je n'aime pas Londres, mais le côté météo est un peu déprimant de temps en temps. Si je bouge, j’irai là où je connais du monde.
Quels sont tes objectifs futurs dans le poker ?
Ce qui me motive le plus aujourd’hui, ce sont les WSOP à Vegas. Un de mes objectifs est de faire partie des Français qui ont gagné le plus de bracelets. De manière générale, c’est de gagner des titres. J’ai envie d’aller chercher la Triple Crown. Je me donne quelques années pour y arriver, c’est dans un coin de ma tête.
À l’instar de bon nombre de pros expérimentés évoluant à tes limites en tournois live, vises-tu la scène des gros Highrollers à terme ?
Faire un shot sur un 25k, j’y ai pensé. Mais ça ne fait pas vraiment partie de mes projets pour l’année. J’ai d’abord envie de gagner, de me sentir le plus à l’aise possible sur mes buy-ins actuels. Peut-être dans quelques années, mais ça dépendra vraiment de comment ça se passe, si je gagne beaucoup d’argent en live et online, si j’ai la bankroll suffisante… Aujourd’hui ce n'est pas trop le cas. On m’a déjà soumis l’idée de les jouer, mais ce n’était pas forcément le bon moment. Je ne suis pas pressé par rapport à ça. Ce ne sera pas forcément une déception si je n’en joue pas. Moi j’aime bien ces fields entre 500 $ et 3 000 $, sur lesquels tu peux vraiment aller chercher les grosses infos, ce qui serait moins le cas sur un 25k. Je me sens très à l’aise en live, mais peut-être que techniquement, contre des joueurs de Highrollers, j’aurai des lacunes. Et je n’aime pas me disperser, je préfère focus et try hard sur un truc. Peut-être plus tard !
Tu as fait partie du Team PMU en 2018, après avoir gagné la promotion Pro Dream. Intégrer de nouveau une équipe, ça te tenterait ?
Franchement, oui. Depuis 2019, je n’y avais pas du tout pensé, car je me disais qu'après avoir été chez PMU, ce serait compliqué de réintégrer une Team Pro. Mais l’expérience m’avait bien plu. Représenter une marque, c’est plutôt cool. Cela me permettait aussi d’avoir une certaine rigueur : j’ai des obligations, et à moi d’essayer de faire du mieux possible. Il y avait aussi le fait de voyager, de pouvoir échanger avec tous les autres, de revoir tout le monde à chaque fois, de faire partie d’une équipe. Pour l’avenir, je ne suis pas du tout fermé par rapport à ça. Ça me ferait kiffer !
À plus long terme, comment vois-tu la suite de ta carrière ?
Je ne me vois pas continuer sur le même rythme, me déplacer autant en live durant de nombreuses années. Je vais potentiellement continuer comme ça quatre ou cinq ans, puis ensuite ralentir un peu en faisant quelques festivals. Mais je n'arrêterai jamais de jouer en live, c’est ce que je kiffe le plus. Ce sont les rencontres, les expériences qui feront que je changerai d’optique. Mais je me vois bien continuer à jouer jusqu’à 50 ou 60 ans.
T’aurais fait quoi si tu n’étais pas devenu pro de poker ?
J’ai commencé le poker en 2013, et j’ai bossé à PokerSphere durant trois ans, à partir de 2015, et jusqu’à 2018, moment où je suis vraiment passé pro. Je gérais le bar, et la gestion des tournois, ça me plaisait. J’avais beaucoup d’amis, j’y étais de 14h à 2h du mat' mais je n’avais pas du tout l’impression de bosser ! Le contact avec les gens, le fait de pouvoir échanger, c’était cool. Sinon, avant ça, j’avais fait des études en géologie et génie civil, mais j’ai arrêté en cours de Master pour me mettre au poker.
Le Winamax Poker Tour est passé à Bordeaux il y a quelques semaines : quel conseil donnerais-tu à un joueur amateur qui envisagerait de passer pro ?
Je lui dirai d’essayer de s’entourer, de ne pas jouer tout seul dans son coin, car l'entourage peut beaucoup aider pour progresser. On peut s’inscrire dans un club comme je l’ai fait, prendre du coaching. Il faut toujours échanger. Comprendre le pourquoi du comment, ne pas rester figé, se remettre en question.
Dis-nous un truc qu’on ne sait pas sur toi.
Je ne suis pas un mauvais joueur de Mario Kart ! J’aime bien jouer, pas forcément pour de l’argent toujours, mais à des jeux de cartes ou de société. J’ai deux frères, on jouait souvent, c’était un environnement propice à jouer avec toujours ce petit truc de compétition. Mon côté compétiteur est arrivé assez vite…
As-tu des projets hors poker ?
Je n'ai pas forcément d’idée spéciale. Pourquoi pas changer de domaine, créer une boite. Je me dis que ça se fera avec le temps. Au niveau perso, j’aimerais quand même revenir en France, vers Bordeaux, et m’y installer. C’est LE projet que j’ai dans la tête.
Propos recueillis par Rootsah
Crédit photo FPO La Grande-Motte : France Poker Open
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