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Interview de Umut Bozok

Par dans

Buteur, karatéka, mélomane et pianiste de talent, Umut Bozok possède plusieurs cordes à son arc. Entre la défense et l'attaque & la Turquie et la France, retour sur le parcours et les ambitions d'un véritable renard des surfaces.

Umut Bozok

Raconte-nous un peu ta formation. Comment passe-t-on de défenseur central à pur attaquant ?

Je suis passé de défenseur à attaquant en catégorie de jeunes. À l’époque, j’étais un peu plus grand que les autres, même si aujourd’hui je suis le plus petit (rires). Du coup, j’avais l’avantage de la taille. En passant de derrière à devant, j’ai pu parvenir à anticiper les réflexes des défenseurs en face. Ça me donnait un petit temps d’avance.

Quand j’étais défenseur, j’adorais défendre. Mais une fois, on m’a essayé attaquant et j’y ai tout de suite pris goût. Depuis, je n’ai plus bougé de l’attaque. J’ai toujours aimé marquer, être adroit devant le but en cherchant à être le plus efficace possible. 

Après ton échec à Metz, tu as su rebondir de la meilleure des manières en devenant meilleur buteur de N1 avec Marseille Consolat puis meilleur buteur de L2 avec Nîmes. As-tu pour habitude de te fixer des objectifs chiffrés ?

Je ne me fixe pas d’objectifs chiffrés, je fais ça au feeling. Ce n’est pas forcément bon d’avoir un objectif en tête car lorsque tu l’atteins, tu stagnes. En National, j’ai connu ça. Je me fixais des paliers au fur et à mesure et arrivé aux 17 buts escomptés, je n’ai plus marqué. Il faut en mettre autant que possible sans trop se mettre la pression. En Ligue 1, je sais que ça va être plus compliqué mais je vais faire les choses petit à petit pour trouver plus souvent le chemin des filets.

La saison dernière, Rachid Alioui te suivait au classement des buteurs de Ligue 2. Quel regard portes-tu sur votre duo ? Comment expliques-tu que vous soyez tous les deux encore bloqués à un petit but en première division ?

Rachid (Alioui), c’est comme mon grand frère. Il est plus âgé, plus expérimenté, je suis un peu son petit frère. Ce n’est pas comme si on parlait tout le temps ensemble ou bien que l’on était toujours collé l’un à l’autre, mais c’est quelqu’un avec qui j’ai une affinité naturelle. J’ai l’impression que l’on se connait depuis des années. Sur le terrain, ça se ressent, on l’a vu l’année dernière et même sur ce début de saison quand on a été alignés ensemble.

Il a été blessé cet été donc il n’a pas eu énormément de temps de jeu, moins non plus. Ça explique peut-être que nous soyons encore bloqués à un but chacun. En tout cas, on espère marquer beaucoup de buts car l’équipe compte sur nous.

Grimper de deux échelons en deux ans quand on a tout juste 22 ans, c’est compliqué ?

C’est sûr que ce n’est pas facile. En première division, ça va plus vite. Techniquement, les joueurs se trompent beaucoup moins et les moindres erreurs se paient cash. En Ligue 2, parfois tu te trompes et tu as une seconde chance. En Ligue 1, si tu te trompes, bon courage… Il faut s’adapter rapidement. J’ai cette capacité à me mettre au diapason. C’est vraiment une question d’adaptation. Là, je commence à faire des bons matchs, ça a pris un peu de temps mais il faut être patient… Il n’y a pas de raisons que je ne fasse pas une bonne saison.

D’autant que cet été, après ta saison canon en D2, tu as été au centre de nombreuses sollicitations. On a même pu voir passer des échanges de tweets avec Jean-Michel Aulas... Raconte-nous.

Au début, j’ai pris la chose à la rigolade puis quand j’ai vu qu’il m’avait répondu, j’ai pris ça au sérieux un minimum. Monsieur Aulas, ce n’est pas n’importe qui ! C’est quelqu’un qui mérite énormément de respect, c’est un grand président qui a fait de très belles choses avec son club. Ça m’a fait très plaisir de recevoir un message de félicitations de sa part. En plus de cela, j’ai pu échanger avec lui quand on est allé à Lyon avec le NO. C’est toujours sympa.

Quels sont tes modèles dans le football ? Et dans la vie ?

Dans le football, les Suarez, Van Persie, Cavani… Ce sont des joueurs que j’aime beaucoup car ils se déplacent super bien. Si bien que parfois on a l’impression que les défenseurs sont totalement déréglés et qu’ils ne les suivent pas… J’apprécie grandement ces joueurs.

Sinon, dans la vie, mes modèles sont évidemment mes parents. Ce sont des exemples à mes yeux. Ils sont venus d’un autre pays et ils ont réussi à s’intégrer en France, ce qui fait qu’aujourd’hui notre famille est appréciée dans notre région. Ils m'ont donné une belle éducation et ont fait en sorte que je ne manque de rien. C’est grâce à eux que mes frères et moi nous pouvons réussir dans nos domaines respectifs.

Tu te qualifies comme « un renard des surfaces qui aime courir » et tu confies aimer le jeu des sud-américains. Serais-tu en réalité le Cavani franco-turc ?

(Rires) Je ne peux pas me comparer à Cavani car il y a un univers d’écart entre nous. Mais si par rapport à ma façon de jouer et mes aptitudes tu fais le parallèle, il n’y a aucun souci ! J’aime beaucoup courir aussi mais j’ai encore beaucoup de travail avant d’atteindre son niveau et de marquer autant de buts que lui. Cavani c’est un joueur incroyable, un phénomène. Devenir son égal un jour, ce serait un rêve. Il est capable de planter 50 buts dans une saison, c’est impressionnant. À part Suarez, Messi, Ronaldo et peut-être Kane en ce moment, personne n’est capable de marquer autant que lui.

Quelle équipe t’a le plus impressionné cette saison ?

(Il réfléchit) Paris, les joueurs marchent sur la Ligue 1. À mon avis, ils n’ont rien à faire dans ce championnat car ils sont vraiment au-dessus. Marseille et Lyon sont aussi de très grosses écuries. Ce que je peux te dire, c’est qu’on a affronté l’OM et le PSG en début de saison lorsqu’ils n’étaient pas encore prêts. Ça s’est ressenti dans le collectif, il y avait encore du boulot derrière. Le coach nous l’a dit, pour nous c’était peut-être le meilleur moment pour les rencontrer. Contre Paris, on a failli gagner... À 2-2, on tire sur la barre et contre Marseille, on a fait un très bon résultat.

Comment juges-tu les premiers pas du Nîmes Olympique en Ligue 1 Conforama cette saison ? 

Mitigés. On l'emporte lors des deux premières journées puis on ne gagne plus depuis. C’est dommage de gâcher ces deux superbes victoires. C’est aussi ça la Ligue 1, il faut qu’on s’y habitue. On s’y est préparé, ça va être une aventure compliquée. Il faut persévérer, j’espère que le succès reviendra vite, et ce dès samedi à Dijon pour repartir de plus belle !

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Ce club, à l'ambiance familiale, semble te correspondre à merveille.

Je suis quelqu’un de très famille. Je ne connaissais pas spécialement le club de l’intérieur au moment de m’engager avec le Nîmes Olympique mais je savais que c’est un club historique. La ferveur des supporters est impressionnante. Tout cela a été attractif pour moi, le choix a donc été facile à faire. Quand j’ai découvert tous les bons mecs qui composent ce groupe, ça m’a tout de suite rassuré.  Aujourd’hui, je m’entends bien avec tout le monde, il n’y a pas deux personnes qui ne s’aiment pas dans le vestiaire et c’est ce qui est génial à Nîmes.

En dehors des terrains, il parait que tu excelles aussi bien au karaté qu’au piano. Comment vis-tu ces passions et quelle est leur place dans ta vie quotidienne ?

Le karaté c’est derrière moi désormais, je ne peux plus le pratiquer. C’est vraiment dommage car c’est un sport que j’appréciais. Il sera dorénavant présent aux Jeux Olympiques donc de plus en plus médiatisé, c’est cool. Pour ce qui est du piano, c’est mon quotidien. J’en possède un chez moi et j’en joue lorsque j’en ai envie. C’est quelque chose qui m’apaise, qui me fait du bien. Je joue tous les jours !

Quand je joue l’hymne de la Champions League, ça me fait rêver. J’ai beaucoup d’humilité, je ne suis pas arrogant et je n’ai pas la grosse tête – loin de là – mais c’est vrai que c’est un objectif, comme pour tous les joueurs. J’ai confiance en moi, il faut que j’avance petit à petit. Je ne vois pas pourquoi un jour je ne pourrai pas y goûter à force de travail.

Tu es titulaire d’un DUT en gestion de carrière des sportifs et tu aimes passer du temps avec l’école de foot. Ta reconversion semble toute tracée : Umut futur coach ?

C’est mon objectif ! J’ai déjà commencé à passer mes diplômes d’entraîneur. C’est un poste qui m’attire. Quand j’étais chez les jeunes à Metz, j’ai eu l’occasion de coacher une équipe de U13 et une autre de U15 aux alentours. Petit terrain, grand terrain, ça m’a mis dans le bain, j’ai adoré l’expérience. J’espère que ce sera ma reconversion plus tard. Après une belle carrière de joueur, pourquoi pas une belle carrière de coach ?

Umut signifie « espoir »… C’est avec les espoirs turcs que tu évolues pour le moment. Quelle est ton ambition chez les A : la France ou la Turquie ?

C’est une question compliquée… J’ai la double nationalité, j’ai joué avec la Turquie, ça ne s’est pas très bien passé. Avec les espoirs turcs, c’est terminé, on n’est plus qualifiés. Aujourd’hui, mon objectif c’est de me concentrer sur le club. Après, si un jour j’ai un choix à faire entre la France et la Turquie en A, ce sera avant-tout bon signe. Ça voudra dire que j’ai fait du bon boulot. On verra, il faut être patient.

Dernière question : il a quel âge Bernardoni ?

(Rires) Bernardoni, il a 102 ans ! Il est plus vieux que ses parents…

Session one-shot « Tu préfères... spécial coéquipiers »

Une soirée avec Valette à Briançon ou une soirée avec Briancon à la Valette ?

(Rires) Une soirée avec Valette à Briançon.

Une frappe de loin ou un tir Deprès ?

Un tir Deprès.

Manuel ou Théo Valls ?

(Rires) Théo !

Les beaux nichons de Salma Hayek ou la doublette Bobichon – Harek ?

(Rires) Bobichon – Harek !

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