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Interview de Loïc Damour

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Capitaine en sélections de jeunes, le milieu défensif de Cardiff renoue avec le fil de sa carrière, à 27 ans, après s'être remis en question.

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Début janvier, après un infernal Boxing Day, nous avons appelé le Français Loïc Damour. Son parcours chaotique montre qu'une carrière n'est jamais linéaire : finaliste de l'Euro U17 en 2008, le joueur a peiné à confirmer les attentes placées en lui, que ce soit à Strasbourg (2008-2011) ou à Boulogne (2011-2013). Après des expériences malheureuses en Belgique, il s'est reconstruit à Bourg-en-Bresse (2015-2017) et s'éclate aujourd'hui à Cardiff.

C’est quoi cette histoire de petit pont à John Terry ?

(Rires) Rien d’important. J’ai fait une passe entre ses jambes, rien de plus.

Tu viens d’enchaîner 10 matchs consécutifs avec Cardiff, en Championship.

Tu me l’apprends. C’est bien. Après un passage à vide en septembre-octobre, je trouve ma place dans l’équipe. Le Boxing Day a marqué un temps d’arrêt dans nos résultats avec quatre défaites consécutives. La deuxième place est relancée. Nous sommes troisièmes à deux points de Derby County.

Sens-tu une évolution dans ton jeu ?

Depuis mon arrivée, j’ai progressé au niveau de la concentration. J’ai toujours été considéré, en France, comme un joueur athlétique, mais le Championship réclame énormément de rigueur. Le staff est de qualité, c’est un plaisir de s’entraîner. Notre coach est Neil Warnock, presque 70 ans, un ancien de la Premier League et un habitué des montées. Il nous demande un jeu à l’anglaise, avec une grosse débauche d’énergie, de la solidité collective et de la présence sur les seconds ballons.

Tu as enchaîné trois titularisations en neuf jours lors du Boxing Day. Comment as-tu tenu le coup ?

J’étais carbonisé ! J’ai terminé le troisième match sur les rotules et j’aurais été incapable de démarrer le quatrième comme titulaire. Pour tout te dire, il m’a fallu une semaine pour retrouver du jus. Mais ce sont ces expériences qui te permettent de devenir un joueur complet. J’apprécie cette période : il y a beaucoup de monde au stade, c’est convivial et chaleureux.

Qui sont les tauliers de l’effectif ?

Il y a bien sûr Aron Gunnarsson, le capitaine de l’Islande, bien qu’il soit actuellement blessé. L’effectif compte des habitués de la division, des joueurs britanniques peu connus en France. Souleymane Bamba a un rôle très important auprès du staff et des autres joueurs. C’est un international ivoirien, il a 33 ans et m’a beaucoup aidé pour mon intégration.

Quels souvenirs gardes-tu de tes années comme capitaine de l’équipe de France ?

Je l’ai été en U16, U17 et U18 puis ça s’est gâté en U19. J’ai perdu le brassard puis ma place, et je n’ai donc pas participé au Championnat d’Europe 2010 remporté par la France. J’étais mal entouré, mal conseillé, livré à moi-même. Tu es remplaçant à Strasbourg à 17 ans et tu te vois déjà au Real Madrid… À l’époque, j’étais un petit merdeux. Je me croyais arrivé. Je pars ensuite à Boulogne-sur-Mer où je me fais les croisés. Après ça, tu te remets en question. Je me souviens d’un moment important de ma carrière : je joue en Belgique et mon agent a une discussion avec moi. Il me réveille avec des phrases justes, de père ou de grand-frère, des phrases que je n’avais jamais entendues. À cette époque, je me convertis à l’islam. Je me rends compte que mon comportement n’est pas en adéquation avec les valeurs de cette religion. Tout cela m’a fait évoluer.

Un match a aussi compté : Rennes – Bourg-en-Bresse (1-3), en Coupe de France, en janvier 2016.

C’est vrai. Avec Bourg, cela partait mal : le coach ne me faisait pas confiance, un truc ne lui plaisait pas dans mon jeu, il s’appuyait sur ses cadres, bref, il ne comptait pas sur moi. Et cette rencontre a dissipé ses doutes à mon sujet. Il y a certains matchs dans une carrière où il faut répondre présent.   

Quelles sont les rencontres qui ont marqué ton parcours ?

Michel Estevan m’a tendu la main à Fréjus. Je l’avais eu comme entraîneur à Boulogne et il m’a permis de retrouver un cadre professionnel, durant six mois, alors que j’étais au chômage après mon expérience en Belgique. J’ai pu me remettre en forme et signer à Bourg.

Et chez les joueurs ?

Yannis Salibur (Guingamp) est un pote, on se connaît depuis longtemps. Il a connu quelques difficultés mais cela fait trois ans qu’il est relancé. Avec l’équipe de France, le milieu se composait de Gueïda Fofana, Francis Coquelin, Enzo Reale et moi. Devant, c’était Bakambu, Lacazette, Kakuta ou Sunu. Les leaders techniques de cette équipe de France étaient Kakuta et Sunu. Les leaders de vestiaire… Fofana et moi. Nous avions de fortes personnalités.

One shoot d’amour

Le 14 février, ce sera plutôt Saint-Valentin ou PSG-Real ?

J’ignorais que cela tombait le même jour. PSG-Real, évidemment !

Ton club de cœur ?

Bourg-en-Bresse et Strasbourg.

L’amour du maillot existe-t-il toujours dans le foot ?

Oui.

Les supporters de Cardiff ont-ils composé un hymne à d’amour ?

Pas à ma connaissance. J’attends mon tour ! 

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Maxime

Né en 1984 le jour d'une victoire 5-0 de l'équipe de France contre la Belgique, je prends depuis les années les unes après les autres sans me poser de question. Aime l'ASSE mais aussi le football.