Interview de Florent Claude
Par Paris sportifs
dansDévelopper le biathlon en Belgique ? C'est l'un des objectifs du Vosgien Florent Claude.
Comment as-tu commencé le biathlon ?
Mes parents sont tous les deux sportifs, ma mère dans le ski et mon père en sports mécaniques. Petit, j’ai pratiqué un peu tous les sports : VTT, athlétisme, foot, moto, ski… Progressivement, j’ai vu que j’étais meilleur en ski, donc cela m’a poussé à continuer. C’était l’époque de Raphaël Poirée en biathlon, la légende française du moment, et ses duels avec Ole Einar Bjørndalen m’ont incité à pratiquer le biathlon. Et j’ai très vite adoré le fait de pouvoir tirer à la carabine en même temps et de faire du ski : il faut trouver le compromis entre l’effort maximal que procurent la course et le ski et réussir à trouver du relâchement et de la lucidité pour le tir.
Comment se passe le quotidien d’un biathlète, entre la préparation et la compétition ?
C’est assez simple. Lors de la période d’entraînement, du 1er mai à fin novembre aux premières courses, cela se décompose en majorité par un entraînement le matin et un deuxième en fin d’après-midi : ski à roulettes, vélo, VTT, course à pied, musculation…. L’été, il peut même arriver de faire trois entraînements physiques par jour. C’est durant les mois de juin/juillet/août que l’on s’entraîne le plus : cela peut aller jusqu’à cinq heures d’entrainements, sans compter le tir que l’on rajoute en plus. Il est donc difficile de profiter des vacances ! Et entre ces séances, on a le choix de faire ce qu’on veut, mais en général on privilégie le repos : sieste, tv, séries, travailler ses cours si on en a, voir des amis…
Puis arrivent l’hiver et la période des courses. Enchaîner les courses demande beaucoup d’énergie et entre celles-ci, on ne fait pratiquement plus que de la récupération, des petites séances. Le travail réalisé l’été nous permet de tenir pendant quatre mois sur ce rythme.
Que penses-tu de l’évolution de ce sport, de plus en plus médiatisé et apprécié du grand public ?
Je pense que ce sport évolue énormément, notamment en France grâce à Martin Fourcade, qui permet à des millions de personnes de suivre les étapes de Coupe du monde. Depuis que L’Équipe passe en direct toutes les épreuves depuis deux ans, la notoriété du biathlon ne cesse de grandir. C’est super que cela se développe autant en France et commence à être aussi populaire qu’en Allemagne ou en Scandinavie, où des millions de personnes regardent toutes les courses. C’est un sport spectacle et attractif, le fait que tout peut changer d’un tir à l’autre permet de redistribuer les cartes jusqu’au dernier moment. On peut très bien faire cinquantième un jour comme gagner le lendemain. Rien n’est jamais acquis et c’est ce qui plaît aux téléspectateurs.
Quel est ton plus grand fait d’armes ?
Ma première médaille internationale lors des championnats du monde jeunes. Elle m’a fait prendre conscience qu’il était possible d’arriver au plus haut niveau, même s’il restait et reste encore beaucoup à faire. Mais c’est le moment dans notre carrière où l’on se dit : « C’est possible de devenir pro et de vivre sa passion à fond. »
Pourquoi as-tu choisi d’évoluer pour la Belgique ?
J’ai décidé de rejoindre la Belgique afin de pouvoir continuer mon rêve en tant que sportif mais aussi de pouvoir les aider à faire évoluer le biathlon. Je souhaite leur apporter mon expérience pour développer le biathlon qui sera peut être un jour aussi médiatique qu’en France. Bien sûr, le chemin à parcourir est long et épineux mais le but est de donner 100 % de moi-même.
Tes frères évoluent également au haut niveau. Quel est le secret pour être une famille de champions ?
Nous sommes une fratrie qui évolue à haut niveau et dans le même sport, ce qui n’est pas courant. Tout comme la famille Fourcade avec Simon et Martin…. sauf que nous sommes trois : Fabien que l’on voit très souvent sur la Coupe du monde et Émilien qui est encore chez les juniors. Il faudra compter sur lui ses prochaines années. Nous sommes une famille passionnée de sport. On ne peut pas faire quelque chose sans compétitions derrière. On a la chance de tous très bien s’entendre et de pouvoir pratiquer le même sport : c’est une grande force de pouvoir s’entraider tous les jours sans rien se cacher. On a même notre site en commun.
Quelles sont tes ambitions à court et à plus long terme ?
A très court terme, la Coupe du monde au Grand-Bornand en France qui aura lieu le week-end prochain puis les Jeux olympiques à Pyeongchang en février : c’est le gros objectif de l’année pour tous les athlètes. À plus long terme, je dirais performer en Coupe du monde et en championnats du monde puis se placer sur un classement général.
Quel est ton favori sur la saison qui a débuté ?
Sur ce début de saison, la densité est énorme. C’est une année olympique, tout le monde rêve du Graal et de la médaille d’or. Je pense que cette saison va être très intéressante avec de très nombreux leaders capables de gagner. Un favori, sans hésiter : Martin Fourcade. C’est le meilleur biathlète du monde depuis six ans et il démontre à toutes les courses que c’est toujours le boss. J’ai la chance de le connaître et de m’être entrainé avec lui. Même si les autres sont très forts, à la longue Martin est devant. Il a déjà tout gagné et ne s’arrête pas là.
Te vois-tu continuer aussi longtemps que Ole Einar Bjørndalen ?
Bjørndalen est la légende du biathlon et aussi l’athlète le plus médaillé des jeux d’hiver, il est là depuis plus de 20 ans, il était déjà au top et il a su évoluer en permanence pour être toujours devant. C’est le champion olympique sortant du sprint. En février, quatre ans plus tard, il sera en lice pour une nouvelle médaille. Tout dépendra des résultats et surtout de la motivation. Être biathlète demande tellement de sacrifices et de temps à consacrer à son sport. En fait, on est obligé de ne faire que ça, il n’est pas possible d’avoir un job à côté. Pour cela, on a besoin de sponsors afin de pouvoir se consacrer pleinement à notre sport dans la durée.
Session one-shot "Biathlon"
Tir couché ou tir debout ?
Debout.
Sprint ou poursuite ?
Sprint.
Relais ou Mass Start ?
Mass start.
Fourcade : Martin ou Simon ?
Joker : les deux ha ! ha !
Trop de ski ou Trotsky ?
Trop de ski.
Les pages à suivre