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Interview de Chris Singleton

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Sur Beinsports, il manie l'analyse avec passion, humour et un accent bien à lui. Chris Singleton revient sur ses deux passions : la NBA et les cheerleaders.

singleton

Tu parles de la NBA avec humour, bonne humeur et un fort accent : est-ce qu’on peut dire que tu es le Omar da Fonseca du basket ?

C’est vrai que j’ai souvent entendu cette comparaison. Omar et moi avons une approche à peu près similaire. Je pense que lui comme moi connaissons bien notre sujet. Je suis la NBA depuis tout petit, et je pense qu’Omar est un footeux de pur sang également. Mais on sait aussi que nous sommes dans un milieu de spectacle, et que nous devons rendre ces sports un peu humain par moment.

Moi, j’ai toujours fait ça comme si j’étais assis sur un canapé avec mes meilleurs amis et que l’on regardait un match de basket. Il y a du sérieux, de l’humour, plein de choses qui rentrent là-dedans. Et puis quand tu fais un match à 3h00 du matin et qu’il y a 25 points d’avance, il faut trouver le moyen de donner de « l’entertainment » pour garder les gens et rendre le sport un peu différent : dans une saison, je dois faire entre 160 et 180 matchs. Autant dire qu’on ne voit pas que du Picasso (rires).

Comment se déroule une journée type quand on présente la NBA ? Est-ce qu’on arrive à dormir de temps en temps ?

Pas vraiment, non. Même quand on ne travaille pas, on suit. On regarde les matchs à 2 ou 3h00 du matin parce qu’il faut toujours être à la page. Le seul moyen de faire ça, c’est de suivre tous les matchs. Le lendemain matin, on a évidemment tous les briefings et les documents faits par notre production. Il faut aussi suivre l’actualité au quotidien, préparer les matchs quand on commente la nuit. Il y a beaucoup de travail qu’on ne voit pas pour que l’on puisse maitriser notre sujet une fois que l’on est à l’antenne, et ne pas être surpris par les évènements…

Il existe un Chris Singleton qui a joué en NBA et maintenant à Barcelone : tu n’es pas trop jaloux de sa carrière ?

Un peu car il a fait une bien meilleure carrière comme basketteur que moi, mais c’est toujours amusant quand je regarde un match d’Euroligue et que j’entends mon nom. Ca fait un peu fantasmer (rires) ! Chris Singleton qui va smasher, 360, je dis « wooow je vais enregistrer ça » (rires).

Tu as eu une longue carrière d’entraineur après celle de joueur : c’est quoi la patte Singleton ?

J’ai commencé à entrainer en Pro A très jeune (30 ans) à cause d’une blessure au genou qui a coupé court à ma carrière. Mais entrainer était ce dont j’avais toujours rêvé. Quand j’étais jeune et que je regardais des matchs de NBA, je regardais souvent plus l’entraineur que les joueurs. J’aimais bien cette prestance, avoir le contrôle de la situation. J’ai eu beaucoup d’entraineurs dans ma vie, j’ai essayé d’assimiler des choses et de prendre le meilleur de ce que j’avais appris quand je suis passé entraineur.

L’approche était toujours disciplinée, je voulais une équipe avec beaucoup de rigueur. Je suis un fils de militaire : mon lit devait être fait à 8h00 le matin. Quand mon père lançait une pièce sur le lit et qu’elle ne rebondissait pas, il fallait refaire le lit. J’ai été élevé avec la discipline donc j’ai essayé de transmettre ça à ma façon, c’est-à-dire avec de la communication, des échanges pour être en osmose avec ses joueurs.

Quel entraineur t’inspire le plus en NBA aujourd’hui ?

Dans le passé, c’était Pat Riley. Je suis un californien de naissance. À partir de là, j’ai suivi les Lakers. Pour moi, c’est celui qui avait le package total : de la prestance, un basket champagne, offensif. J’aimais bien sa façon de faire, de parler. J’ai lu tous ses livres, et j’ai essayé de prendre des choses de lui qui me semblaient bonnes.

Aujourd’hui, je dirais plutôt Brad Stevens. J’aime bien ce mélange d’organisation, de rigueur, de savoir-faire. Je pense que c’est l’un des entraineurs les plus performants.

Comment analyses-tu le début de saison NBA ? On voit notamment un rythme très rapide et des gros scores...

Je pense que désormais la NBA est plus portée vers l’attaque. On voit encore des équipes essayer de mettre en places des systèmes défensifs pour réduire les scores, mais il y a tellement de talents, de joueurs athlétiques et adroits que c’est devenu très difficile de maintenir les scores en dessous de 100. Il y a un équilibre qui s’est créé aujourd’hui en NBA qui fait que même les favoris ne sont pas à l’abri d’une petite équipe qui peut mettre 120 points sur un match.

C’est dans la continuité de la montée en puissance de Golden State et du small ball. Aujourd’hui, c’est le style que tout le monde prône. Que ce soit dans les universités, dans les lycées ou quoi que ce soit, je pense que tous les entraineurs ont pris cet exemple-là pour le basket qui doit être pratiqué aujourd’hui. Et quand je vois les jeunes aujourd’hui, dans la manière à laquelle ils s’entrainent, ils sont tous portés sur l’adresse à trois points. C’est un basket athlétique. Les gros lourds, les vrais 5, sont de moins en moins prisés.

On ne voit plus de Pat Ewing, de Kareem Abdul Jabaar, des joueurs qui avaient trois ou quatre moves à l’intérieur. Maintenant ce sont des courses, des jeux à deux, aller vers le cercle… C’est vrai que le basket a tellement changé depuis que les Warriors ont montré que l’on pouvait jouer de manière différente. On voit des intérieurs « fuyants », ils ne restent plus vraiment en bas. Et puis le rythme est différent. Les shoots sont souvent déclenchés en moins de 10 secondes. Un gros lourd, le temps qu’il arrive, les autres sont déjà repartis en défense (rires).

Le titre peut-il échapper à Golden State ?

Bien sûr que oui. Il y a tellement de talents que ça se joue à peu de choses. On l’a bien vu l’année dernière avec les Rockets. Ils avaient le match 7 chez eux. On se pose tous la question : si Chris Paul avait été là, que se serait-il passé ? On voit qu’on peut les bouger. Ils ont très certainement le cinq majeur le plus talentueux de la ligue, mais il faut voir tout au long d’une saison : il peut y avoir une méforme, des blessures, tout peut arriver. Comment Cousins va-t-il s’adapter ? Comment les Warriors vont-ils s’adapter à lui ? Il y a plein de détails qui font que, sur une série de sept matchs, tout peut arriver.

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Tu parles de Houston, mais une équipe de l’est peut-elle titiller les Warriors ?

Pour l’instant, de ce qu’on a vu, l’équipe qui est la mieux armée pour atteindre les finales, ce sont les Celtics. Quand tu vois la taille de leur roster, avec le retour de Hayward et Irving, tu te dis qu’ils ont leurs chances. Il faut voir comment Brad Stevens va gérer tout ça, de quelle manière ils vont jouer car ils ont beaucoup de joueurs à l’extérieur. Est-ce que tu peux faire toute la saison avec un faux pivot comme Al Horford ?

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Qui sera le meilleur marqueur cette saison ?

Selon moi, cela va toujours se jouer sur les mêmes : James Harden chez les Rockets et Kevin Durant chez les Warriors. Sur la totalité de la saison, je pense que c’est lui qui portera l’attaque de Golden State, même si Curry aura une grande influence également. Ce sont les deux joueurs qui, pour moi, seront à même de marquer le plus de points.

Je crois moins en d’autres joueurs comme Blake Griffin ou Anthony Davis, car malgré ce que l’on peut penser, le meilleur marqueur est généralement dans une équipe très forte. Pour avoir la possibilité de faire des gros cartons, il faut aussi que la défense adverse soit concernée par plusieurs joueurs et pas seulement par un seul.

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Combien de fois vas-tu dire « bang bang bang » cette saison ?

(Rires) C’est vrai que c’est de plus en plus réclamé. Au début, je disais ça naturellement car ça allait bien avec la situation. Aujourd’hui, j’essaye de le dire moins souvent pour que ça reste naturel (rires).

On connait ton affection pour les cheerleaders : quelle est la team qui propose le plus beau spectacle en NBA ? 

Je pense que l’année dernière c’était les Cavaliers. Je n’ai pas encore vu toutes les équipes donc je n’ai pas encore fait une synthèse complète. Il faudra attendre au minimum la moitié de la saison, que j’aie vu toutes les équipes et que je puisse établir mon classement. Mais je pense que les Cavaliers sont encore favorites. OKC n’est pas mal non plus, Charlotte également. Mais vous pouvez me faire confiance, je vais étudier la situation et j’aurai un classement en bonne et due forme en temps voulu (rires) !

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