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Interview de Benoît Trémoulinas

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Passé notamment par Bordeaux et Séville, Benoît Trémoulinas a annoncé sa retraite en février dernier, à 33 ans. Le latéral gauche se lance désormais dans une nouvelle carrière : celle de consultant télé.

trémoulinas

Jérôme Rothen est dans le chambrage, Éric Carriere dans l’analyse tactique. Quel sera le style de Trémoulinas consultant ?

Je vais débattre, analyser et donner mon avis qui sera le plus objectif possible : je ne me priverais pas de critiquer Bordeaux et Saint-Étienne si l’une de ces équipes fait un mauvais match. Si un joueur me déçoit, je le dirais aussi. J’ai eu une longue carrière, je pense être un consultant légitime pour parler du foot et du jeu.

Tu te sens prêt à commenter un Angers – Caen le samedi soir ?

(Rires) Pour l’instant, ce n’est pas d’actualité. Je participe à L’Équipe d’Estelle une fois par semaine, je prends mes marques. Cette saison de Ligue 1 est vraiment bizarre. L’écart entre le PSG et son dauphin est très important, malgré la superbe performance de Lille, dimanche dernier, contre un Paris certes diminué. Lyon et l’OM sont en difficulté, capables de gagner un match contre une grosse équipe et de perdre la semaine suivante face à la lanterne rouge. Derrière, Saint-Étienne revient bien et peut espérer terminer troisième. J’étais au stade contre Bordeaux. Ils n’ont pas fait un grand match mais ils ont gagné 3-0, cela prouve leur force. Lyon n’y est plus. Certains joueurs ont lâché et leur dynamique laisse envisager le pire. Si j’avais un pronostic à faire pour le podium, je dirais l’ASSE !

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Joueur, quel rapport avais-tu avec les journalistes ?

Honnêtement, au début de ma carrière, j’essayais de les éviter ! Puis avec l’âge, tu prends goût à parler aux médias. Il y a des bons et des mauvais journalistes, comme dans n’importe quel métier. On s’intéressait aux notes, évidemment. À Bordeaux, il y avait Sud-Ouest et L’Équipe dans le vestiaire, alors je les lisais pour connaître combien j’avais eu après mon match. Même s’il faut se méfier des notes : un joueur peut marquer un but, faire une mauvaise performance d’ensemble et avoir 8 le lendemain. Analyser le football sous l’angle seul des statistiques n’a aucun sens.

Quel regard portes-tu sur ta carrière ?

J’en suis fier. J’ai gagné tous les titres possibles avec mon club formateur : le championnat, la Coupe de France, la Coupe de la Ligue et le Trophée des champions. J’ai disputé un quart de finale de Ligue des champions avec Bordeaux et remporté deux Ligue Europa avec Séville (en 2015 et 2016). J’ai connu un mauvais passage en Ukraine mais j’ai su rebondir. Quand j’avais 17/18 ans, personne n’aurait mis une pièce sur moi, mais je me suis battu et beaucoup travaillé pour réussir.

Sans ta blessure en mai 2016, tu aurais peut-être disputé l’Euro… et la suite. As-tu pensé, cet été, qu’avec un peu plus de chance, tu aurais pu devenir champion du monde ?

En deux ans, il peut se passer tellement de choses… Je ne raisonne pas comme ça. J’étais triste de manquer l’Euro 2016 sur une blessure alors que j’étais en concurrence avec Lucas Digne. C’est comme ça. On relativise. Je suis déjà très content de mes cinq sélections chez les Bleus.

Comment expliques-tu le manque de relève chez les latéraux en Équipe de France ?

Pavard, à droite, et Hernandez, à gauche, sont deux centraux polyvalents. C’est simplement une question de génération. Aux Pays-Bas, pendant des années, on attendait une relève. Et puis plusieurs joueurs sont arrivés d’un coup. En France, Ferland Mendy est intéressant. Je pense également à Kenny Lala qui fait une belle saison avec Strasbourg, même s’il y a un gouffre entre la Ligue 1 et le niveau international. Attendons de le voir jouer en coupe d’Europe.

Les supporters bordelais se souviennent évidemment du titre de 2009. Tu revois encore tes coéquipiers de l’époque ?

Un peu Matthieu Chalmé, devenu l’entraîneur de la réserve, et Marc Planus.

C’est vrai que Jean-Louis Gasset demandait à Diawara de sortir la veille des matchs ?

Souleymane l’a dit dans la presse, donc ça doit être vrai !

Comment expliques-tu que Gourcuff n’ait pas eu la carrière qu’on attendait de lui ?

À Bordeaux, c’était la star, le joueur phare qui donnait le tempo de l’équipe. En arrivant à Lyon, il n’était plus le centre de l’attention. Il y avait beaucoup de joueurs importants, le contexte était différent. A-t-il été perturbé psychologiquement par ses blessures ? On peut le penser. Sa trajectoire est surprenante, effectivement. Qui aurait pu imaginer, dix ans plus tard, qu’il serait à Dijon ?

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Maxime

Né en 1984 le jour d'une victoire 5-0 de l'équipe de France contre la Belgique, je prends depuis les années les unes après les autres sans me poser de question. Aime l'ASSE mais aussi le football.