...De la chance, bien sûr!.
Le mot est simple mais le sujet opaque. Et son contact peut provoquer des désordres affolants chez les plus grands esprits. La preuve: André Citroën s'y est ruiné, Dostoïevski en a perdu la boule et même Blaise Pascal en est mort. Une hécatombe.
Donc soyons prudents et ne prenons que le poker, pour changer.
Personne ne peut nier que la chance y est omniprésente. La chance, et donc aussi la malchance. Faut-il pour autant en déduire que le poker est un jeu de hasard? Évidemment non.
Au poker, sur le long terme, le hasard pur s'équilibre** et ce sont NOS qualités individuelles de technique, de logique, de psychologie, etc. qui prévaudront. A une condition pourtant: que nous sachions bien faire la part de ce qui relève de la chance et de ce qui dépend de NOUS.
Car trop souvent dans nos analyses d'après-partie, la chance et la malchance ont bon dos. Ce sont de bonnes excuses, des explications faciles qui nous évitent de chercher plus loin les raisons de nos échecs.
C'est humain mais les phrases du style:" Oh, moi, je n'ai jamais de chance!" ou encore:"Untel? Ne m'en parlez pas, il a toujours une veine incroyable!"...n'ont jamais fait avancer le schmilblick.
Je livre donc à votre réflexion -et à la mienne par la même occasion- la stratégie suivante pour apprendre à gérer la chance puisqu'on ne peut pas la maîtriser:
Le but final cette approche est:
1) de localiser ce qui appartient à la chance pure,
2) de l'éliminer de notre champ de vision afin...
3) d'avoir tous nos sens et toutes nos facultés intacts pour réfléchir et agir sur ce qui dépend de nous.
Ce n'est pas facile pour vous?...Pour moi non plus, hélas!
Allez, good luck quand même...
**(Pour être précis, disons que le hasard ne s'équilibre pas exactement mais qu'il se répartit selon une courbe de Gauss. Ce Gauss, un mathématicien qui ne jouait pas au poker, vous démontrerait, s'il était encore vivant, que la plupart des individus se voit distribuer la même part de chance à long terme, quelques-uns seulement se trouvant nettement favorisés et quelques autres nettement défavorisés. Oui, vous, vous faites justement partie de cette dernière catégorie, je sais...)