Winamax Poker Tour : les clés pour gagner
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Le Winamax Poker Tour va bientôt entamer sa quatrième saison. Youpi ! Je prends un énorme plaisir à me déplacer chaque année sur les étapes régionales, même si je n’ai rien à y gagner (si un joueur du Team survit jusqu'à la fin d'une étape, le ticket pour la finale est distribué au joueur suivant au classement). J’en avais disputé six l’an passé (Strasbourg, Le Mans, Metz, Dax, Colmar et Anglet), en plus de l’étape inaugurale et de la finale à Clichy. J’aime vraiment l’ambiance de ces tournois, que ce soit une ambiance studieuse comme dans le Nord-Est en général, ou plus exubérante comme dans le Sud-Ouest.
Mais l’un des points communs à toutes ces étapes, c’est que quasiment tous les participants sont des amateurs, certains disputant même à cette occasion leur premier tournoi live. Et c’est ce qui rend l’atmosphère de ces étapes si particulière. Au moment du coup d'envoi, j’ai le sentiment que le degré de stress dans la salle est plus élevé qu’au début d’un tournoi pro du circuit. Je trouve cela très rafraichissant...
Cela me rappelle mon premier tournoi live disputé dans un petit patelin avoisinant Strasbourg, où j’avais ressenti ce mélange de stress et d’excitation avant le coup d’envoi et cette certitude que j’allais gagner le tournoi, tout ça parce que je jouais depuis trois semaines et que j’avais lu au moins cinq articles stratégiques sur internet. Je connaissais même presque par cœur un tableau des mains à jouer selon notre position à table, tableau qui ne tenait pas compte du nombre de blindes, mais peu importe, j’étais fin prêt !
Deux bluffs stupides et un resteal ambitieux plus tard, la déception était à la hauteur de mes attentes et je partais au bar discuter des mains jouées avec mes nouveaux compères de jeu. Mais j’étais content d’être là et j’ai l’impression que c’est la même chose pour tous les participants de ces étapes live. C’est ce qui rend l’atmosphère si vivante et aussi différente de celle d’un tournoi comme l’EPT où l’on a quelques fois le sentiment que certains joueurs sont blasés. Cela m’agace toujours un peu lorsque je vois un joueur remporter un EPT et avoir du mal à décrocher un sourire, même s’il est vrai qu’à force de jouer, on apprend qu’il vaut mieux se détacher de l’enjeu et faire abstraction des émotions inutiles, d’où ce sentiment de froideur qui règne parfois aux tables.
J’apprécie également ces journées passées sur le WiPT car elles permettent à des gens issus d’une même région ou d’un même club de se rassembler pour jouer au poker. Le fait que le poker soit un jeu de cartes et d’argent, et l’image qu’il véhicule, font qu’on en oublie souvent que c’est aussi et surtout un hobby. Bien entendu, on ne peut et on ne doit pas occulter l’aspect financier, mais excepté pour quelques rares professionnels et joueurs en tirant des revenus réguliers, le poker doit avant tout rester un simple jeu, et cela n’est pas contradictoire avec le fait d’être motivé par les dotations.
Dans cette optique, je trouve ça bien que des gens puissent se retrouver toute une journée pour partager leur passion tout comme ils se retrouveraient un dimanche pour aller assister à un match de foot. Et si de surcroît, cela permet de gagner un ticket pour la finale, ce n’est que du bonus !
Les erreurs à éviter
Voici une liste des erreurs les plus fréquentes que les joueurs peuvent commettre sur ces étapes par manque d’expérience, par crainte d’être éliminé ou simplement par stress car c’est leur premier live :
Les joueurs sont souvent trop enfermés dans leur style de jeu et ne profitent pas (ou ne sont pas suffisamment conscients) de leur image : un joueur serré va rester serré et, par exemple, lorsque les blindes deviennent élevées, il va avoir tendance à relancer à 5 BB UTG avec AA, de peur de se faire craquer sa belle main. Mais si le joueur en face est un minimum compétent, si tout part à tapis au flop, la paire d’as sera rarement en bonne posture. Il faut donc éviter de changer ses montants de mise en fonction de la force de votre main. A l’inverse, les joueurs loose agressifs sont souvent trop loose et trop agressifs. C’est bien de mettre la pression sur vos adversaires, c’est même souvent recommandé, mais à un moment il faut calmer le jeu. Et quand le tapis moyen se situe autour des 20 blindes, il ne faut plus relancer des 7 et 6 assortis en début de parole, car vous verrez rarement un flop, et qu’avec votre image trop agressive, la probabilité qu’un adversaire vous sur-relance est trop élevée.
Adaptez-vous à votre image, à l’augmentation des blindes et à vos adversaires : As-Valet au bouton avec un tapis de 15 blindes n’a absolument pas la même valeur contre un joueur serré qui relance UTG+2, que contre un maniaque qui relance UTG. Le fait que ce soit la meilleure main que vous ayez vu de la journée n’y change rien !
Ces tournois sont des satellites, il ne s’agit pas d’avoir tous les jetons à la fin, mais de faire partie des deux ou trois derniers joueurs en course. Plus on s’approche de la fin du tournoi, plus les joueurs auront peur de chuter et joueront serré. Cela tombe bien, c’est là que les blindes seront élevées et qu’il sera d’autant plus important de les voler. Si vous n’avez pas joué une main depuis deux heures et que les adversaires derrière vous le savent, vous pourrez peut-être relancer sans regarder vos cartes depuis le Hijack par exemple. Evitez par contre de vous frotter au joueur qui aura payé la moitié de son tapis avec paire de 5 en table finale alors qu’il avait trois fois le tapis moyen.
Je vois également souvent des joueurs, par panique ou par crainte de ce qui peut arriver, prendre une décision incohérente avec leur raisonnement et qui va justement provoquer ce qu’ils veulent éviter. Deux exemples me viennent en tête :
- A neuf joueurs restants pour trois tickets en jeu, un joueur avait plus que le tapis moyen. Il a relancé à 5 BB UTG avec As-10 pour plus d’un tiers de son tapis. La première erreur est de relancer As-10 ici, dans 95% des cas, ce sera une erreur dans un satellite. Intuitivement, ce joueur devait le savoir, mais comme il était agressif, il s’est dit qu’il devait relancer. La deuxième erreur est encore plus grave, comme il avait peur et n’avait pas envie de prendre une mauvaise décision si un shortstack faisait tapis, ce qui était fort probable avec huit joueurs à parler derrière, il a préféré relancer à 5 BB pour bien expliquer qu’il était engagé. Que s’est-il passé ? Un joueur avec 12 blindes a fait tapis avec As-Roi et notre joueur a tank call.
- En début de tournoi, j’avais relancé avec As-8 depuis le cutoff. Le joueur en BB a défendu puis donk bet sur un flop As-10-5 avec un tirage couleur. J’ai payé, il a remisé turn sur un 8 et a checké sur la rivière lorsque la couleur est rentrée. J’ai fait tapis pour value pour environ 60% du pot, il a réfléchi une minute et m’a payé avec As-10. Il m’a dit qu’il n’avait pas misé lui-même car il avait peur de la couleur, d’où le check rapide. S’il pense que je ne vais jamais bluffer ici, checker par peur de la couleur pour payer mon tapis ensuite est la pire option.
Certains joueurs décident aussi parfois de subitement profiter de leur image quoi qu’il arrive. C’est bien de profiter d’une image serrée pour placer un bluff, mais encore faut-il qu’il ait du sens. Si vous avez joué serré jusque-là, que vous avez relancé UTG et que vous placez trois mises au cours d’un board 9-8-6-2-10 avec la couleur qui rentre rivière, alors que votre range perçue est JJ+, ça ne fera pas beaucoup de sens. Une joueuse avait limp-call Dame-5 de cœur UTG contre moi avant de check-call flop et turn sur 9-8-2-6 avec deux piques et deux trèfles, avant de donkbet sur un 3 de carreau rivière. Elle ne représentait strictement rien et je n’avais strictement rien non plus : je n’ai pas osé faire tapis rivière car les joueuses ne bluffent bien sûr jamais (je plaisante !) et que j’apprécie moins le café de la première pause quand je ne suis plus dans le tournoi. J’ai passé et elle m’a dit qu’elle avait décidé de profiter de son image !
En espérant que ces quelques conseils puissent vous être utiles. Rendez-vous dans quelques semaines à La Villette pour le coup d’envoi de l'événement !