Un week-end presque toulousain
dans Les yeux qui piquent, m'étant levé à 6h30 du matin, c’est vers 11h30 que je débarque à Paris pour un weekend toulousain. La nouvelle saison du Winamax Poker Tour a été lancée ici-même, il y a quelques semaines, à la Grande Halle de La Villette, laissant place ensuite aux étapes régionales. Pour moi ce sera Toulouse puis Bordeaux, un retour aux sources en quelque sorte.
Mais avant de déguster une saucisse bien toulousaine, il me faut sauter dans un taxi bien parisien : direction mon dentiste dans le 7e arrondissement. Je ne fais confiance qu’à lui et n’aurai pas vraiment le temps, ni l’envie d’aller me faire charcuter à Malte durant ces prochains mois. Une fois remplie cette première formalité, qui ne sera pas la plus douloureuse, il me faut maintenant déposer mes valises à l’hôtel et me rendre aux bureaux de Winamax pour une soirée « Tournoi du Comité d’Entreprise », la deuxième formalité sur ma liste, pas non plus la plus douloureuse.
Le field de la société est très hétérogène. Il y a tout d’abord les traders ès paris sportifs, pour qui une performance dans le tournoi est secondaire, et qui sont bien plus intéressés par offrir des cotes à leurs collègues sur leurs chances de gagner le tournoi ou encore par proposer à un certain pigeon de miser sur le match Murray - Federer.
« Moi je sens bien Murray sur ce match, c’est la bête noire de Federer » me soufflera même l’un d’eux.
Il y a ensuite les employés de la première génération : Jean, Laurence, Willy, Tristan, etc. A leur actif, une cinquantaine de tournois du CE et... probablement aucune victoire. Ce ne sera pas pour ce soir non plus : ils sont plus là pour les parties de FIFA 15 et la distribution de bières que pour marquer des points au classement. C’est pour ça qu’on les aime et qu'ils sont toujours dans la boite d’ailleurs.
Troisième catégorie, les développeurs (les mecs en charge du logiciel, du site et des applications). Je n’avais jamais joué avec eux et je dois avouer avoir été bluffé. Winamax devrait sérieusement songer à diffuser un streaming de leurs parties de poker pour mettre un point final aux histoires de truquage du logiciel. Comment voulez-vous que des mecs qui jouent au poker comme ça y arrivent.
Enfin, il y a les bounties : Michel Abecassis, spécialiste de freerolls au format hyper-turbo, comme en témoigne son WiPT-Mob, Guignol, dont le pourcentage de places payées en tournoi live sur ces 12 dernières années approche des 70%, et bien entendu les patrons, Christophe et Alex, que j'aime énormément. Evidemment, il y’a plein d’autres services représentés, mais je ne me permettrai pas de les tailler, ils n'ont encore rien fait pour le mériter.
Les lots sont nombreux, on gagne quand on perd, et parfois, on perd quand on gagne (un maillot des Girondins de Bordeaux en l'occurrence). Ca joue pendant des heures et à la fin c’est les patrons qui gagnent. Enfin Alex, car Chris voyant le nombre de bières dans le frigo baisser à toute vitesse, a préféré s’envoyer en l’air rapidement pour aller le surveiller de plus près. Un vrai manager.
Ayant été éliminé assez rapidement, je participe à quelques parties de FIFA arrosées et quitte le bureau sur les coups de 2 heures du matin, précisant à mes adversaires hilares : « rigolez bien bande de c*******, vous jouez midi et soir à FIFA, mais moi j’ai toute la journée pour m’entrainer, on va voir dans un mois quand je reviendrai pour une émission de radio ». Bon enfant donc.
Avant de me coucher, je checke mon téléphone. Une bonne et une mauvaise nouvelle : Federer a détruit Murray 6-0/6-1, et mon réveil sonne dans cinq heures.
La douleur matinale laisse finalement place à la joie quand je retrouve sur le coup de midi mon ami Etienne accompagné d'un Spritz bien frais. On déjeune à la Compagnie Francaise avec des journalistes de France 3 Région qui sont là pour me poser quelques questions sur le programme du week-end.
Je leur réponds Bikini-Ubu pour le premier soir et qu'ensuite, je déciderai en fonction de ma forme, avant de comprendre que leur question portait sur le tournoi de poker. L'interview une fois recadrée se passe bien et laisse place à un après-midi de repos. Le calme avant la tempête.
Et là, je vous vois tous avec vos yeux bien écarquillés, attendre le moment croustillant, le sombre récit d'une nuit de débauche suivie d’une douloureuse journée de responsabilités qui m'attend. Mais j'ai 29 ans et approche maintenant de la version 2.6.1 de mon logiciel, alors cette soirée fut relativement calme. Quelques tapas, quelques bières, quelques verres, quelques shots... Et une bonne nuit de sommeil avant d'aller retrouver Michel Abecassis dans la salle du tournoi, le lendemain vers 10 heures.
La particularité du tournoi de Toulouse cette année, c'est l'augmentation du nombre de joueurs, de 120 à 600. Nouvelle salle, nouveaux joueurs, et nouvelle désillusion. Je m'auto-élimine brutalement (j'étais croupier lors de la main fatidique) au bout de quatre heures de jeu.
J'enchaine alors par un défi heads-up sur iPad contre quatre adversaires différents. Je joue pendant trois ou quatre heures avant que la salle ne se vide en vue du Day 2 du tournoi principal.
Le samedi soir, je le passe à pendre raclée sur raclée à Duel Quizz face à MIK.22, que je retrouve d'ailleurs le lendemain matin pour une nouvelle activité proposée cette année sur certains étapes du WiPT : la Masterclass, un cours de poker interactif où l’on revoit des mains de tournois disputés préalablement.
Le concept est simple. On prend un tournoi que j'ai joué sur Winamax, sur lequel j'ai fait un minimum d'erreurs (l’histoire de ne pas passer pour un pigeon), et on le projette sur un écran en expliquant les mains et en répondant aux questions.
Comme à Paris où Mikedou avait animé la séance, les spectateurs sont ravis et posent plein de questions. Avec Michel, on se prend donc au jeu et on se rend compte au final que sept heures se sont écoulées. Et que nous avons parallèlement treize qualifiés dans cette étape de Toulouse.
Le dimanche soir n'ayant jamais été réputé dans le milieu nocturne toulousain, je me contente d'un restaurant avant d'aller me coucher et de repartir à Londres dès le lendemain, sans avoir pris la moindre cuite, mais en emportant un bon kilo de saucisse dans ma valise. Prochaine destination : Bordeaux, le 10 janvier 2015.
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