Un premier rendez-vous idyllique
Par Tournois Live
dansUne paire de chaussettes par-ci, un caleçon par-là, la valise est en train de se remplir et pendant ce temps-là, je rêvasse… J’imagine tous les scénarios possibles pour ce premier voyage à Deauville et donc les premiers tournois joués sous les couleurs de Winamax. Je me sens bien, je suis prêt en fait, et j’ai vraiment hâte d’entendre le bruit des jetons sur les magnifiques tables bleues de l’EPT.
La valise est maintenant bouclée. Il est temps d’embrasser ma femme et de serrer très fort ma fille dans mes bras, puis de vite monter en voiture. D’ici cinq bonnes heures de route, j’entrerai dans la danse ! Pendant le trajet, je pense forcément à la semaine de tournois qui arrive, à la façon dont je vais gérer tout ça. Mais je n’ai pas le temps de trop gamberger, car le GPS m’annonce tout à coup qu’il ne reste que quelques mètres avant l’arrivée à mon hôtel situé en plein centre de Deauville. Je jette les valises dans ma chambre et hop, direction le casino. Au loin, les tables de roulette me font les yeux doux, mais je ne suis pas là pour flamber et je fonce donc m’inscrire à un beau tournoi turbo à 1100€ qui devrait vite me mettre dans le bain !
Le tournoi a déjà débuté quand je prends connaissance de ma table : je vois que Laurent Polito, récent vainqueur du WPT National Paris et runner-up du Main Event des Winamax Series XI, est assis quelques sièges à ma gauche. Je ne risque pas de m’ennuyer. Et cela ne loupe pas : j’attends une poignée de mains et je vois Laurent s’embarquer dans un coup où il squeeze puis se fait cold 4-bet à tapis. « Ah mince madame, je suis désolé, je suis trop engagé, c’est donc payé ». Et le voilà qui abat 52 assortis. Le bougre joue contre As-Dame et touche deux paires au flop ! Cette drôle de main me met de bonne humeur et me motive à partir au combat. Six heures plus tard, je termine 15e de l'épreuve devant 156 autres joueurs, pour une première place payée d’entrée de jeu. Une très bonne chose pour la confiance.
Arrive le jour du Main Event, LE tournoi. J’ai tiré mon siège la veille, sans avoir vraiment regardé quelle table m’attendait… J’arrive donc tranquillement au Centre International de Deauville où j’ai rendez-vous avec Louis labrik Linard qui va également jouer le tournoi. Mais il n’est pas là. Je l’attends quelques minutes avant que ce dernier m’envoie un message pour me dire qu’il est en fait déjà assis, à la table numéro 1. Je m’avance alors auprès des tables, sors mon petit ticket et découvre avec surprise et plaisir que je suis également à la table numéro 1, au siège 5. Je rejoins la table et j’aperçois au loin le sourire de Louis qui me voit arriver en pensant juste que je vais le saluer : « Hey, la forme ? C’est qui le mec à ta gauche ? ». « Un gros balla qui laisse tourner son stack » me répond-t-il. Je me saisis de la chaise et m’assieds. Et forcément, il met une bonne douzaine de secondes à comprendre, pensant que je suis en train de lui faire une vanne, jusqu’au moment où je sors mon ticket. Je suis bien là et ne suis pas prêt de lâcher ce fauteuil !
Le début de tournoi est assez amusant. Je me sens super à l’aise et gagne les premiers coups dans lesquels je rentre, ce qui me conforte dans mon état de confiance. À chaque pause, je fais un point avec le coach Stéphane : cela me permet de rester complètement focus sur mon jeu et ma stratégie. La fin du Day 1 se termine et je suis déjà vraiment satisfait de mon niveau de jeu sur cette première journée où je finis avec le tapis moyen en ayant joué beaucoup de mains de façon small ball.
Le Day 2 se déroule idéalement. Je gagne 90% des coups que je joue et durant les deux premiers niveaux, je grimpe de 58 000 à 150 000. Je parviens à maintenir la cadence et termine finalement cette journée prolifique avec un tapis de 297 000. Cela me place dans le top 5 du classement !
Le Day 3, c’est le jour de l’entrée dans l’argent. Tout se passe relativement tranquillement jusqu’à l’arrivée de la bulle, mais surtout du chip-leader du tournoi à ma table, qui prend tous les spots se présentant à lui et montre à chaque fois la meilleure main à l’abattage … Il n’a pas vraiment souffert ce joueur grec ! Au bout de deux heures, après un long moment de flottement dû aux nombreux « time » réclamés et à l’affolement engendré par chaque coup à tapis payé, la bulle finit par éclater. Ouf. Je termine finalement mieux cette journée et j’atteins le Day 4 avec un tapis de 350 000 environ, soit 35 blindes à faire fructifier alors qu’il ne reste plus que 36 joueurs en course…
Le lendemain, j'ai la surprise de me retrouver en table télévisée, mais aussi avec la désagréable sensation d’une violente grippe arrivée la veille… Je suis vraiment au plus mal, mais il va pourtant falloir aller chercher les ressources pour se battre avec les meilleurs, et aller jusqu’au bout de moi-même ! Il est midi. Et je reprends donc avec 350 000. À 13h30 arrive la première pause de la journée, je possède 1,3 million ! Les bonnes cartes aux bons moments, les bons montants de mise, les bons timings pour bluffer ou pour valoriser : tout se passe comme dans un rêve, notamment plusieurs mains avec l’Américain MacPhee qui se sont très bien goupillées.
Mais les heures qui suivent sont beaucoup plus difficiles. Je perds beaucoup de petits pots et plus rien ne se passe comme je le voudrais. Mais j’essaye tout de même de faire de mon mieux. Mon tapis ayant considérablement fondu, je m’accroche avec la quinzaine de blindes qu’il me reste pendant un long moment… Puis les superviseurs annoncent les trois dernières mains de la journée pendant que je trouve un spot non ouvert qui arrive jusqu’à moi au bouton. J’ouvre Q3
et décide d’ouvrir ; seul le joueur en grosse blinde défend. Le flop vient J
J
9
et mon adversaire prend l’initiative… Je n’aime clairement pas du tout cette mise, car à sa place, je la ferais avec un Valet. Mais avec ma profondeur et ce flop qui est tout de même favorable, je choisis de pousser mon tapis de 18 blindes au milieu. Il paye très vite, et pour cause, il avait défendu avec J
7
. Un dernier Valet sur le turn vient alors définitivement mettre fin à mon tournoi : je suis éliminé en 16e position de cet EPT Deauville.
Bizarrement, je me sens bien. Je viens de chuter en demi-finale d’un EPT, mais pas une seule seconde je suis déçu. Au contraire même. Je suis très heureux et fier du travail accompli pour en arriver là… Je me suis surpris moi-même en ayant su maitriser certains aspects du jeu qui me faisaient défaut jusque-là.
Je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont soutenu chaque jour de ce magnifique événement… Vous avez comme toujours été formidables. Et je vous promets de nouvelles émotions dans les prochains tournois à venir !