Winamax

[Blog] L'été où tout a basculé

Par dans Tournois Live il y a plus de 5 ans.

Romain Lewis

[Note de la rédaction : Oui, le blog précédent de Romain appelait une deuxième partie, mais elle attendra un peu. Pour l'heure, place aux WSOP 2018.]

Dans les semaines qui ont suivi mon magnifique été du côté de Vegas [860 000 $ de gains, neuf places payées dont trois podiums WSOP, NDLR] on me posait sans cesse la même question : « Ça y est Romain, tu es redescendu ? Ou tu es toujours sur ton petit nuage ? » J’avais beau comprendre le sens de la question, je ne savais jamais quoi répondre. Je me contentais souvent de hocher la tête avec un sourire gêné avant de répondre : « Pas tout à fait. Je suis bien là-haut ! »  Entre vivre sur ce petit nuage gonflé d’énergie positive, entouré de bonnes ondes et des personnes que j’aime et redescendre « sur terre », où la vie serait a priori plus difficile, mon choix est vite fait ! D’ailleurs, cela fait bien plus de deux mois que j’y suis sur ce nuage. Ma mamie a beau me rappeler que ça ne va pas durer toute ma vie, j’ai quand même bien envie que ça continue le plus longtemps possible. Après tout, si je m’imagine sur un nuage toute ma vie, personne ne pourra me faire redescendre !

Objectif, je réécris ton nom

Reprenons depuis le début, au mardi 5 juin. Si cette journée marquait le top départ officiel de mes WSOP, le travail avait déjà commencé bien avant. Après avoir mis beaucoup d’effort dans la préparation mentale, j’ai redéfini quelques mots qui étaient pour moi primordiaux. « Objectif » était le premier. Bizarrement, dans ma tête, un objectif non réalisé correspondait à une défaite. Un objectif devait donc toujours être largement réalisable, afin de ne pas me décevoir. Repenser ce mot en me fixant des objectifs plus difficilement atteignables fut un déclic. Personne... Lire la suite

[Blog] Objectif Ronaldo

Par dans Général il y a plus de 5 ans.

Joao Vieira
Je me sens extrêmement veinard et reconnaissant d’avoir auprès de moi des gens prenant le temps de me soutenir et de suivre les progrès de ma carrière. J’ai vraiment eu de la chance, mais parmi tous ces témoignages d’affection et de soutien, la chose qui me rend le plus fier est lorsque l’on m’appelle « le Cristiano Ronaldo du poker ». Quand on me dit ça, j’ai le sourire jusqu’aux oreilles.

J’ai deux ou trois trucs en commun avec Ronaldo : nous sommes tous les deux Portugais, nous avons grandi sur la plus belle île du monde (Madeira), nous sommes nés dans la même ville (Funchal), et on peut tracer quelques parallèles entre nos formations respectives… Sans oublier que nous sommes tous les deux une marque pesant des millions de dollars, avec quelques investissements dans des hôtels de luxe. Non, je déconne - mais j’aimerais bien !

Cela va sans dire : j’admire Cristiano. Ce qu’il a fait, tout ce qu’il a accompli de ses propres mains – enfin, de ses pieds - est proprement inimaginable. Il est une inspiration et un modèle pour quiconque a pour objectif d’arriver quelque part dans la vie. Je me contrefiche des polémiques, des ragots ou de quoi que ce soit qui ne soit pas en rapport avec son talent – ces choses ne regardent que lui. Mais dès qu’on parle de son œuvre : il est de classe mondiale. World Class! En un mot, Ronaldo est l’excellence.

Mais pourquoi est-il si fort ? Tellement fort que personne ne penserait sérieusement à ne pas l’inclure dans la liste des Meilleurs de Tous les Temps ? Quelqu’un dira que c’est une affaire de boulot, de boulot et encore de boulot. Un autre parlera de talent et de circonstances. La plupart seront d’accord pour dire qu’il s’agit d’un mélange des deux.

Le monde entier est peuplé de gens... Lire la suite

[Blog] La clé sous le paillasson

Par dans Tournois LiveAnalyse de mains il y a plus de 6 ans.

Ivan Deyra Vegas 2017

Salut tout le monde ! Un petit bilan de ma première expérience Dans la Tête d'un Pro, ça pourrait être stylé non ? Allez, c'est parti.

Avant tout, je voudrais adresser un grand bravo et merci à toute l'équipe de DLTDP : leur super travail nous fait tous rêver. C'est une chance pour nous joueurs de pouvoir revoir un tournoi à tête reposée, de le revivre à fond et d'analyser nos leaks, les tells, etc. Lorsque j'ai refait le match devant mon écran, j’ai ainsi pu repérer un leak mental : le fait d’attacher trop d'importance à mon tournoi. Autrement dit : le fait de jouer avec la peur de bust, la peur de faire des erreurs, l'envie de trop bien faire.

En même temps, pour un tout premier tournage de ce type, en plein milieu des WSOP, sur une épreuve 6-max à 3 000$, qui n'aurait pas envie de trop bien faire ? J’ai toujours été perfectionniste et pour une première, je ne voulais faire aucune erreur. Sauf que pour progresser au poker, il faut accepter de faire des erreurs. À condition, bien sûr, de savoir se remettre en question a posteriori. Les meilleurs joueurs du monde ont en commun une chose : ils en mettent partout à table. Autrement dit : ils jouent sans peur, notamment en début de tournoi.

Mon problème à moi, c'est que j'ai tendance à opter pour les décisions les moins sensibles à la variance alors qu'il y a d'autres choix possibles, plus EV+ mais comportant, forcément, plus de variance. Le symptôme principal de ce leak est de voir tout le temps le haut de range adverse et de ne vouloir tout mettre au milieu qu'avec les nuts. À l’inverse, il faut faire attention à ne pas tomber dans la sur-confiance et de ne voir que le bas de range adverse. Comme souvent, le plus compliqué reste de trouver un juste milieu.

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[Blog] Retour sur un Vegas raté

Par dans Tournois Live il y a plus de 6 ans.

Sylvain_Main
J’ai récemment participé à une session de coaching mental avec Elliot Roe, désormais célèbre pour sa collaboration avec Fedor Holz sur l’application « Primed Mind ». Alors que nous évoquions mes derniers WSOP, il m’a demandé mon évaluation de la part de variance et d’erreurs dans mes mauvais résultats. Ma réponse ? 80% de variance, et 20% d'erreurs. Forcément, je m'étais déjà posé la question, mais sans avoir pris le temps de l’analyser en profondeur. Allons-y !

Sur le papier, tout était en place pour que mes WSOP se déroulent de la meilleure façon possible. Dans l'optique de changer de décor, j’avais décidé cette année de louer une villa avec plusieurs amis du Team Winamax et quelques autres grinders. Dès lors que l'on reste six semaines dans un hôtel à Las Vegas, il est difficile de se sentir véritablement chez soi et le sentiment de solitude peut vite devenir pesant vu notre rythme de vie. Afin d’éviter ces écueils, j’ai veillé à ce que l’organisation de la villa soit la mieux réglée possible. Nous avions notamment une intendante aux petits soins : petits déjeuners tous les matins et gestion des tâches ménagères. Cela nous a permis de nous concentrer au mieux sur notre préparation et nos tournois. Les fins de journées étaient également le moment idéal pour décompresser autour d’une partie de billard, d’un match de FIFA ou d’une discussion technique. Si l’un d’entre nous doutait sur une main jouée ou sur la manière dont il avait bust d’un tournoi, demander l'avis du groupe représentait la meilleure façon de passer rapidement à la suite.

Grand_Canyon
Notre colloc' des WSOP 2017


Du côté de ma préparation personnelle, je me sentais d’ailleurs au top depuis quelques temps, avec une bonne routine sportive, une solide... Lire la suite

[Blog] Un carré et le temps s'est arrêté

Par dans Analyse de mains il y a plus de 6 ans.

gaelle1

J'ai le cœur qui bat. Il faut que je masque mes émotions. « Ne bouge pas. Réfléchis à comment rentabiliser cette main. » Je viens de faire un carré au Day 1 du Main Event des championnats du monde. Et en plus, c’est contre Vanessa Selbst. Elle qui aime tellement faire grossir les pots pour mettre la pression... Je vais miser ce turn, elle abandonnera rarement après avoir misé sur un flop monocolore. Elle peut croire que je possède une top paire ou même un semi bluff. Whaou ! Elle check-raise et envoie un overbet river. Mais... C'est dingue ! Je n'ai plus qu'à envoyer mon tapis. 

Je vois son visage qui se décompose. Peut-elle vraiment avoir ce qu'elle représente ? Un full aux As ? Cette rencontre serait complètement dingue. Là, sur la table télévisée, les deux nanas viennent de s’envoyer des relances et des sur-relances, jusqu'à ce qu'il y en ait une à tapis. Et maintenant Vanessa hésite.

Forcément, je me sens bien. Avec un carré, c'est plus facile d'être à l'aise me direz-vous. Mais il y a autre chose : je connais l'atmosphère de cette table. Je l’ai découverte en 2012, lorsque je me suis hissée jusqu'à la dixième place. J'ai goûté de nouveau à ses joies l'an dernier, lorsque j'étais la dernière femme du tournoi encore en piste. Et, aujourd'hui, me voilà à tapis sur le Day 1 du Main Event avec un jeu absolument imbattable.

Lorsque je prenais mon petit-déjeuner le matin-même, j'avais pourtant assuré qu'il y avait très peu de chances de me voir à tapis durant le Day 1. Les jetons valent tellement chers et le tournoi est tellement long que mon plan était de garder les pots le plus petit possible.

Mais voilà, je me suis retrouvée à table avec Vanessa Selbst et Noah Schwartz. Une... Lire la suite

[Blog] Vegas calling

Par dans Tournois LiveTournois Online il y a plus de 6 ans.

SylvainL
Moins de quatre semaines me séparent désormais de mon départ pour Vegas et les World Series Of Poker 2017. Comme à l'accoutumée, mon excitation est palpable à l'idée de pouvoir rejouer des énormes fields au niveau bien inférieur à celui des tournois européens. Comme chaque année, je me sens très bien et plus prêt que jamais pour décrocher le Graal, ce fameux bracelet doré WSOP que je ne porterai jamais autour du poignet mais qui sera le bienvenu sur mon étagère de trophées...

Après un début d'année sans gros résultat sur le circuit, Vegas est résolument mon principal objectif de 2017. Si mon séjour au PSC Monaco a été très satisfaisant avec une troisième place sur le High-Roller Pot-Limit Omaha à 10 000 euros et une seizième place sur le 25 000 euros, il me manque toujours un titre cette année.

SylvainAladin
C'est donc l'occasion de faire un point sur les objectifs que je me suis fixés en début d'année pour vérifier que je mets en oeuvre le maximum pour les atteindre :

  • J'ai la volonté de travailler mon jeu sur les variantes "exotiques". A moins d'un mois des WSOP, force est de constater que je n'ai pas eu assez de temps, notamment pour travailler les jeux de Stud. Je vais donc m'y atteler ces prochaines semaines et essayer de profiter des séries online du .com pour engranger de l'expérience.
  • Mes résultats online sont très satisfaisants depuis le début de l'année, en cash-game ainsi qu'en tournois où j'ai atteint plusieurs tables finales, surtout grâce à une belle régularité sur les tournois de PLO (confirmée à Monaco !).
  • J'ai recommencé à travailler avec un coach pour ma préparation physique ce qui a logiquement boosté ma progression ces derniers mois. J'ai également changé d'appartement, et j'ai désormais accès à une salle de... Lire la suite

[Blog] Dreaming Las Vegas

Par dans GénéralLife Style il y a plus de 7 ans.

Durant les dix-huit derniers mois, l'excitation des premiers moments en tant que joueur sponsorisé, couplée à une réussite sur le circuit live, m'ont largement contenté, tant moralement que financièrement. Il y a un an, j’écrivais l'article Méthodologie du grind online, dans lequel j'exposais mon approche du jeu sur Internet. Et comme je l’ai dit dans un article précédent, mes deux seules obsessions sont 1/ la quête d'un titre majeur et 2/ le maintien de mon train de vie. Avec la disparition du circuit EPT et son relatif déclin sous sa nouvelle appellation – le PokerStars Championship Bahamas a enregistré des affluences plutôt faibles – ainsi qu'un contrat revu à la hausse cette année qui me permettra de jouer de plus nombreux Events, les World Series of Poker sont devenus mon objectif principal. J'ai déjà les yeux tournés vers Vegas.

pierre_calamusa_wsop_2016

Mes deux étés dans le Nevada ont été catastrophiques, avec une seule petite place payée sur une épreuve Turbo à 1 000 dollars, malgré trente tournois joués et 40 000 dollars de buy-ins dépensés. J'ai donc profité de mon hiver pour commencer ma longue préparation pour les World Series, tout d’abord en analysant les raisons de mes échecs précédents, avant de dresser un premier bilan et évaluer mes forces et faiblesses dans cette quête de bracelet. Ne restait plus qu’à mettre en place les solutions envisagées, pour arriver aussi compétitif que possible en juin.

Les raisons d'un échec

J'ai connu un fort succès sur le circuit EPT avec cinq places payées en douze participations, dont un Day 4 et une table finale. Surtout, j'ai souvent réussi à monter des tapis confortables sur ces tournois, avec une impression de force et un sentiment de maîtrise que je n'ai jamais connu aux WSOP... Lire la suite

[Blog] Retour sur un duel plus compliqué que prévu

Par dans Analyse de mains il y a plus de 7 ans.

De par mon bagage technique et l’application constante de la game theory dans mon jeu, on me donne souvent l’image d’un joueur mécanique, froid, voire même « robotisé »… Néanmoins, et j’ai souvent l’occasion de le dire, comprendre la technique permet en réalité d’élaborer des stratégies plus avancées et spécifiques (« exploitantes », donc à l’opposé du fameux jeu « GTO ») contre un joueur donné. Il est plus facile de dévier d'une stratégie équilibrée si l'on a bien bossé la technique en amont !

Je vais prendre pour exemple un duel où j’ai adapté mon jeu de manière extrême, avec une stratégie très précise en tête… Mais où les choses ne se sont pas très bien passées pour moi ! C’était lors des demi-finales du tournoi de Heads-Up à 10 000$ des dernières World Series of Poker.

J’aborde ce duel en pleine confiance : j’ai beaucoup travaillé mon jeu en HU juste avant d’arriver à Las Vegas, et je viens d’enchaîner les victoires dans ce tournoi contre des adversaires coriaces comme Kevin Rabichow (un des coachs du site RunItOnce et grand spécialiste du heads-up sur les site en .com) ou Adrian Mateos, la jeune terreur du circuit European Poker Tour. Contre eux, tout s’est passé parfaitement : le run good, comme on dit. Je ne parle pas spécialement de coups à tapis préflop ou de bad beats infligés, mais plutôt de phases où tous mes bluffs ont fonctionné, et où tous mes value bets ont été payés. C’est aussi ça, le good run !

Arrive donc cette demi-finale contre un joueur du nom de John Smith. Américain, vous l’avez deviné. Un vétéran de la guerre du Vietnam, un senior qui semble avoir beaucoup d’expérience, si l’on en croit son palmarès sur Hendon Mob : il jouait déjà les WSOP alors que je commençais à peine... Lire la suite

[Blog] Le droit de rêver

Par dans Tournois Live il y a plus de 7 ans.

Chaque année, c'est la même excitation qui nous gagne. Début juillet, les jours se font longs, les réveils au milieu de la nuit s'intensifient jusqu'à ce que cette boule au ventre nous gagne au moment où nous retirons le précieux ticket. Un bout de papier cartonné de 12 centimètres sur 4 qui vaut 10 000 dollars. En échange, nous avons le droit de participer à l'épreuve qui est loin d'avoir usurpé l’appellation de plus beau tournoi du monde : le Main Event des World Series Of Poker. On a tous rêvé plus d'une fois de ce tournoi et de ses enjeux. Et que ce soit pour finir le festival en beauté suite à de belles performances ou pour éviter une bonne cagoule après un été compliqué, il n'y a pas un participant qui s'avance dans l'arène sans penser, dans un coin de sa tête, qu'il va s'imposer. Cette année, c'est la bonne ! Le moment de réaliser la performance ultime : devenir Champion du Monde de poker.

Souvenirs et road trip

Cela fait déjà quatre ans. Quatre ans que j'ai tant vibré sur ce tournoi. Que le temps passe vite... Quatre ans à arpenter le circuit et je n'ai jamais ressenti avec autant d'intensité les sentiments qui m'ont traversés cette année-là durant ces sept jours de poker.

En 2012, j'avais vécu un tournoi incroyable pour ma première participation. Chipleader dès la fin du Day 2, je n'avais que rarement quitté le haut du classement tout au long du tournoi. Les journées s'enchaînaient et se ressemblaient. Ce n'est qu'à partir du Jour 7, l'ultime avant novembre, que j'avais été plus en difficulté. Une dernière journée sous pression qui s'était conclue par mon élimination brutale en dixième place aux portes de la table finale... J'avais échoué si près du but ! Il m'a fallu plusieurs jours pour relativiser... Lire la suite