[Blog] Vegas après Vegas

Par dans Cash Game Live il y a plus de 9 ans.

Le saviez-vous ? Lorsque l’on est citoyen de l’Union Européenne, il est possible de séjourner 90 jours d’affilée aux Etats-Unis avec un simple visa touristique. Un avantage très pratique dont j’ai décidé de profiter au maximum cet été en restant à Las Vegas quelques semaines de plus après la fin des WSOP.

Mes WSOP ont été décevants cette année, frustrants même. Je pourrais faire un blog pour expliquer que je suis néanmoins satisfait de la façon dont j'ai joué et comment j'ai géré mentalement cette période, mais je n'en ai pas spécialement envie. Je ne ferais pas non plus un article pour raconter ce que j'ai fait de mieux par rapport à l'an dernier, ce que j'ai mal fait ou ce que je dois encore travailler, je garde ça pour la fin d'année. Bon, je ne vais pas non plus passer cet article à expliquer ce dont je ne vais pas parler !

L'an dernier, suite à une fasciite plantaire contractée en fin de séjour, j'ai été plus ou moins contraint de prolonger mon séjour à Las Vegas : j'en ai profité pour pas mal jouer en cash-game. Cette année, point d'étirement de la voûte plantaire, mais plutôt une petite contraction financière classique après les WSOP. L'attrait des tables de cash game et l'envie de repartir de Las Vegas sur une dynamique positive m'ont décidé à renouveler l'expérience cette année.

A la fin du Main Event, la quasi-totalité des participants aux WSOP (et donc des Français), quittent Las Vegas en masse. Après la grande transhumance de début juin, l'exode massif de mi-juillet. L'ambiance change totalement. On se retrouve presque seul dans une ville éveillée 24 heures sur 24. C'est assez marrant et intéressant de voir comment on s'adapte à cela. L'an dernier, j'étais resté jusque début août. J'avais bien joué et... Lire la suite

Mon abécédaire du poker (1e partie)

Par dans Général il y a plus de 10 ans.

Blog

A comme addiction

Mettons les pieds dans le plat dès la première lettre de l'alphabet !  Bien entendu, le problème de l'addiction n'est pas négligeable, surtout lorsque l'on parle d'un jeu d'argent, et je ne suis pas un médecin spécialisé sur le sujet.

Néanmoins, cela m'agace quelque peu de constater que lorsque l'on parle de poker, ce mot revient un peu trop systématiquement et sans aucune réelle finesse d'analyse, notamment dans les médias généralistes.

Pour les joueurs pratiquant ce jeu comme un loisir, voire une passion, certes le poker peut être addictif, mais n'en est-il pas un peu de même pour chaque passion ? Va-t-on aussi systématiquement entendre revenir le terme d'addiction lorsqu'un cinéphile passe 20 heures par semaine à regarder un film ou qu'un amateur de ballon rond passe 30 heures par semaine à penser au football?

Pour les joueurs dont c'est le métier ou du moins une source de revenus, peut-on leur reprocher de passer beaucoup de temps à jouer ou à parler de poker ? Parle-t-on d'addiction à un banquier d'affaires travaillant 80 heures par semaines ou à une personne créant son restaurant et y pensant 24 heures sur 24 ?

Alors certes, il est probablement plus dangereux d'être passionné de poker car c'est un jeu d'argent, il est probablement meilleur pour la santé de passer 20 heures à lire que de passer 20 heures devant son PC.

Mais je pense que l'on peut quand même de temps en temps passer 10 ou 20 heures par semaine à jouer ou penser au poker sans avoir le sentiment d'être un acteur potentiel pour la prochaine saison de Confessions Intimes. Et avoir ce minimum de finesse d'analyse me semble primordial si l'on veut traiter sérieusement ce problème grave qu'est... Lire la suite

2015, me voilà !

Par dans Tournois LiveTournois Online il y a plus de 10 ans.

Comme l’an dernier, je profite de mon retour de Deauville pour dresser un bilan de l’année écoulée et établir par la même occasion mes objectifs pour 2015, avant d’attaquer plusieurs semaines sur le circuit qui s’annoncent intenses.

Un bon cru

J'ai disputé 34 tournois en live pour environ 82 000€ de droits d’entrée et  121 000€ de gains, soit un bénéfice de 39 000€ et un ROI de 47%. J'ai effectué 9 places payées, avec notamment une victoire dans un tournoi à 600$ au Venitian devant 169 joueurs.

Il est dangereux de tirer des conclusions sur les seuls chiffres d'un échantillon de 34 tournois : il faut donc essayer d'analyser ce qui se cache derrière ces chiffres.

Tout d'abord, je réalise une année positive avec un ROI très satisfaisant. J'ai un taux de places payées plutôt élevé, preuve d'une certaine régularité, avec en prime une victoire. Même si cette victoire a eu lieu sur un tournoi au prix d’entrée moyen, c'est toujours bon à prendre. Il n'est pas si fréquent d'aller jusqu’au bout d'un tournoi live !

J'ai par ailleurs effectué 3 places payées d'affilée sur des étapes de l’EPT, ce qui contraste fortement avec les années précédentes où je n’avais accompli aucune performance sur ce circuit. En revanche, je n’ai pas réalisé l'objectif que je m'étais fixé, à savoir remporter un titre majeur. Si l'année 2014 a donc été globalement bonne, je ne peux néanmoins m'en satisfaire. Il est important de bien disséquer les douze mois écoulés afin de me donner les moyens de remplir cet objectif en 2015.

J'ai le sentiment d'avoir mis du temps à trouver le bon rythme en live. Notamment au cours des tournois du circuit européen où il est difficile de s'adapter aux structures lentes, surtout lorsque vous avez l'habitude de... Lire la suite

Faire ses premières armes

Par dans Général il y a plus de 10 ans.

Que ce soit sur le circuit ou sur les réseaux sociaux, des joueurs novices ou débutants confirmés, voulant franchir un palier, viennent souvent me demander des conseils. Les questions sont multiples et variées : quel format de jeu dois-je privilégier ? Live ou online ? De quelle bankroll ai-je besoin ? Comment progresser ? Je vais essayer dans ce blog de donner mon opinion à travers mon expérience personnelle sur comment faire ses premières armes.

Comment débuter ?

Il y a autant de manière de faire ses débuts que de joueurs de poker, et il n’y a pas de bonne ou mauvaise façon de débuter tant que vous restez dans vos limites financières.

J’ai appris à jouer en regardant mon « binôme » au sein du Team, Michel Abécassis, commenter les WSOP sur RTL9. J’avais ensuite déposé mes 50 premiers euros sur Winamax un dimanche soir à 20 heures. Quand j’ai vu le lobby s’ouvrir avec tous ces tournois, j’étais aux anges ! J’ai alors fait une nuit blanche avant d’aller travailler le lendemain. Rarement une photocopieuse n’aura imprimé autant de feuilles avec des statistiques de jeux de cartes et de calculs d’équité que ce jour-là. Je suis rentré  et ai rejoué jusqu’à 3 heures du matin. C’était sans doute un peu excessif, mais je me dis que si je me retrouve à écrire ce blog aujourd’hui, c’est probablement qu’il n’y pas de fumée sans feu. J’ai ensuite passé plus d’une année à tout tester : tournois, sit&go, cash game, heads-up, avec bien entendu la volonté de gagner, de monter un peu la bankroll et de progresser, mais surtout l’envie de m’amuser.

Ce que je retiens de cette période, c’est que les premiers mois où vous jouez servent à cerner les affinités que vous avez avec ce jeu, votre degré de passion et ce que vous en attendez.... Lire la suite

Winamax Poker Tour : les clés pour gagner

Par dans Winamax Poker Tour il y a plus de 10 ans.



Le Winamax Poker Tour va bientôt entamer sa quatrième saison. Youpi ! Je prends un énorme plaisir à me déplacer chaque année sur les étapes régionales, même si je n’ai rien à y gagner (si un joueur du Team survit jusqu'à la fin d'une étape, le ticket pour la finale est distribué au joueur suivant au classement). J’en avais disputé six l’an passé (Strasbourg, Le Mans, Metz, Dax, Colmar et Anglet), en plus de l’étape inaugurale et de la finale à Clichy. J’aime vraiment l’ambiance de ces tournois, que ce soit une ambiance studieuse comme dans le Nord-Est en général, ou plus exubérante comme dans le Sud-Ouest.

Mais l’un des points communs à toutes ces étapes, c’est que quasiment tous les participants sont des amateurs, certains disputant même à cette occasion leur premier tournoi live. Et c’est ce qui rend l’atmosphère de ces étapes si particulière. Au moment du coup d'envoi, j’ai le sentiment que le degré de stress dans la salle est plus élevé qu’au début d’un tournoi pro du circuit. Je trouve cela très rafraichissant...

Cela me rappelle mon premier tournoi live disputé dans un petit patelin avoisinant Strasbourg, où j’avais ressenti ce mélange de stress et d’excitation avant le coup d’envoi et cette certitude que j’allais gagner le tournoi, tout ça parce que je jouais depuis trois semaines et que j’avais lu au moins cinq articles stratégiques sur internet. Je connaissais même presque par cœur un tableau des mains à jouer selon notre position à table, tableau qui ne tenait pas compte du nombre de blindes, mais peu importe, j’étais fin prêt !

Deux bluffs stupides et un resteal ambitieux plus tard, la déception était à la hauteur de mes attentes et je partais au bar discuter des mains jouées avec mes... Lire la suite

2014 : une moitié de bilan

Par dans Général il y a plus de 10 ans.

Les World Series of Poker sont maintenant derrière nous et je vais essayer de tirer un bilan à chaud de la première moitié de mon année poker. En février dernier, j’avais posé mes objectifs pour 2014, et détaillé le travail que je voulais entreprendre, avec les WSOP comme vision à court/moyen terme. Il est temps de faire le point !

Commençons par le live. J’ai participé à 22 tournois, atteignant les places payées à 8 reprises. Au total : 50,000$ d’entrées cumulées, pour un « chiffre d’affaires » de 110,000 dollars comprenant une victoire dans un tournoi à 600$ au Venetian (169 joueurs), une 4ème place dans le side-event à 300€ durant la finale du Winamax Poker Tour (160 joueurs), 2 ITM sur l’European Poker Tour (37e à Vienne, 17e à San Remo), et enfin deux petits deep-runs aux WSOP (24e sur 550 du 5,000$ 8-max et 46e/7862 du Monster Stack à 1,500$, dont vous pouvez retrouver le compte-rendu sur Wam-Poker).

Que conclure de tout ça ? Tout d’abord, j’ai le sentiment d’avoir été assez régulier depuis le début de l’année, alors que j’avais eu jusque-là beaucoup de mal à faire des résultats en live. Je n’ai certes pas encore atteint la finale d’un tournoi majeur, mais j’ai néanmoins disputé deux finales (donc une où je vais jusqu’au bout) et décroché mes deux premiers ITM sur le circuit EPT. Par ailleurs, dans les tournois considérés comme majeurs, je me suis souvent retrouvé en possession de tapis supérieurs à la moyenne une fois atteint l’argent, et j’ai le sentiment qu’il ne me manquait finalement pas grand-chose pour espérer plus (un petit quelque chose sur lequel je reviendrai tout à l’heure).

Comment expliquer cette différence de résultats par rapport aux années précédentes ? Je pense tout d’abord que le fait de me... Lire la suite

Le poker est-il un art ?

Par dans Life Style il y a plus de 10 ans.

Lors de mon dernier blog, je me posais la question de savoir si le poker pouvait être considéré comme un sport. De la même façon, on entend régulièrement parler de « coups de génie », je me demandais donc si le poker pouvait d’une quelconque façon être comparé à un art, ce qui sous-entendrait également que les joueurs de poker pourraient être assimilés à des artistes.

Contrairement au sport, la notion d’art est bien plus difficile à caractériser, et plusieurs définitions sont possibles. L’idée est de ne pas de rentrer dans des débats philosophiques sur les notions de beau ou de jugement esthétique. Dans le sujet qui nous intéresse, on ne peut pas vraiment utiliser la définition  « large » de l’art considérant l’art comme le talent, l’habileté de faire quelque chose, comme par exemple l’art culinaire, de la pêche ou de la guerre. Cette définition suppose que l’on suive des règles et techniques, et finalement, chaque activité est une sorte d’art : le poker n’y échappe pas.

Cependant, si certaines règles mathématiques ne peuvent être ignorées au poker lorsqu’on souhaite jouer de façon optimale, il reste l’impression que ce jeu (et notamment le No-Limit) laisse une certaine part de créativité aux coups que l’on joue. Dans les années 50, Jack Strauss, l’un premiers joueurs pros itinérants américains qui fut à l’origine de la célèbre expression « a chip and a chair» (c’était suite à sa victoire dans le Main Event des WSOP 1982), disait que le Limit est une science et le No-Limit un art. Dans le No-Limit, tant que l’on n’est pas à tapis, d’innombrables décisions sont envisageables et il est rarement possible d’être certain à 100% de prendre la meilleure. C’est probablement en raison de ce côté subjectif, incertain et donc... Lire la suite

2014 : Repartir du bon pied

Par dans GénéralTournois LiveTournois Online il y a plus de 11 ans.

L’European Poker Tour de Deauville vient  de se terminer… Il est plus que temps de dresser un bilan de cette deuxième année au sein du Team Winamax et de se fixer des objectifs pour 2014 !

Bilan 2013

J’ai disputé 30 tournois live en 2013, pour 72 000 euros de prix d’entrée et 56 000 euros de gains au final, soit une perte de 16 000 euros. Il est très difficile de tirer des conclusions uniquement à base de chiffres sur un échantillon de seulement 30 tournois. Voyons tout de même ce qui se cache derrière ces chiffres et comment j’ai vécu mon année.

Au rayon des satisfactions, il y a tout d’abord cette première victoire en live, au High Roller du Winamax Poker Tour, sur un field petit (57 joueurs) mais relevé, avec un rocambolesque duel final face à Davidi Kitai. Cette victoire m’a conforté dans l’idée que j’étais capable de bien gérer mes fins de tournois en live, de prendre des risques au bon moment et de rivaliser avec les meilleurs.Il y a également deux places payées à Las Vegas, dans des tournois short-handed des World Series Of Poker réputés comme étant assez difficiles, notamment une 32e place dans le tournoi à 5 000 dollars l’entrée où j’ai été éliminé avec un brelan d’as se heurtant à une couleur floppée dans un gros pot 3 bet pré-flop, alors que je me sentais de mieux en mieux dans l’épreuve. C’est le genre de coup qui peut changer la physionomie de mon année, mais je n’ai aucun regret là-dessus et n’ai qu’une seule envie : me remettre en situation de jouer ces coups cruciaux. Voir le nombre de tables de l’Amazon Room, la grande salle de tournoi où se jouent les WSOP, se réduire petit à petit jusqu’à se compter sur les doigts d’une main, et être encore là avec des jetons devant soi, est une sensation que je suis... Lire la suite

Cash-Game, tournois MTT, Sit & Go : Que choisir ?

Par dans GénéralLife Style il y a plus de 11 ans.

Ludovic RiehlQue ce soit en live ou sur les réseaux sociaux, des gens me demandent régulièrement s'il vaut mieux faire du Cash-Game, des tournois MTT ou des Sit & Go, live ou online. Je vais essayer à travers ce blog de donner quelques pistes de réflexion.

1) Quels sont vos objectifs ?

Cela peut sembler évident, mais il est bon, et même essentiel, de se demander exactement pourquoi vous jouez au poker.

Par rapport à notre sujet, passons rapidement sur le cas des joueurs professionnels qui sont supposés s'être posé cette question depuis un moment et s'orienter logiquement vers la variante dans laquelle ils se sentent le plus à l'aise et la plus rentable d'un point de vue financier. Ce propos est cependant à nuancer quelque peu comme nous allons le voir un peu plus loin.

L'essentiel des joueurs se demandant que choisir sont en général des amateurs jouant depuis quelques temps et ayant déjà un minimum de bases techniques. Pour ces derniers, je pense qu'il est important de se demander pourquoi ils jouent et quels sont leurs objectifs.  Jouez-vous avant tout pour l'argent, pour le défi intellectuel et la compétition ou par pur plaisir ? Bien entendu, les trois vont de pair : plus vous prenez de plaisir à jouer, plus vous progresserez, plus vous gagnerez et plus vous serez satisfait et aurez envie de continuer à travailler.

Mais un des objectifs prend en général le dessus sur l'autre. Si vous jouez avant tout pour le plaisir, la réponse est simple : faîtes ce qui vous amuse le plus,  mais n'oubliez pas que comme dans beaucoup de disciplines, on s'amuse tellement plus lorsqu'on a le sentiment de progresser tout en jouant.

Si vous jouez pour l'argent et êtes par exemple un étudiant désirant arrondir... Lire la suite

Nuits blanches à Vegas

Par dans GénéralTournois Live il y a plus de 11 ans.

« Ce sont mes troisièmes WSOP consécutifs et à chaque fois, j’ai les mêmes sensations au moment où l’avion touche le sol : de l’excitation et de l’enthousiasme à l’idée de passer plusieurs semaines consécutives dans une ville aussi particulière que Vegas pour disputer les championnats du monde de poker . Cette année, je suis persuadé que je vais faire un résultat ».  C’était le début de mon blog sur Vegas l’an dernier.

Cette année, je débarque à Vegas fin mai 2013, dès le début des World Series Of Poker, mais cette fois, je ne ressens pas d’émotion particulière. Volontairement ou non, j’ai décidé d’économiser mon énergie et de ne pas me projeter sur un éventuel résultat. Plus d’un mois et demi à passer ici, je considère ça comme une épreuve d’endurance. J’aurai suffisamment l’occasion de vibrer, m’enthousiasmer, stresser, rêver ou tomber de haut, lorsque je serai en train de jouer. J’aurai également assez de temps pour discuter des mains jouées et de mon approche générale des tournois avec le Team. En dehors de ça, je vais tenter de déconnecter au maximum du poker pour rester frais mentalement et physiquement le plus longtemps possible. Pour cela, j'envisage de faire régulièrement du sport, passer du temps à la piscine, bouquiner, visiter Vegas et ses environs, et surtout, ne pas faire la fête durant les premières semaines.

Il est 17 heures quand nous arrivons à l'hôtel. Quatre heures plus tard, quand le reste du Team va se reposer, je décide d’aller jouer un peu en cash-game à l’Ariah, en cavant 1,000 dollars sur une table aux blindes à 2 et 5 dollars, et en me fixant comme objectif de rester quelques heures, deux ou trois tout au plus. Quand... Lire la suite