Trente petites secondes avaient réussi à me décourager. La page était trop blanche, mes idées trop floues, mon plan inexistant. Ça ne m'a pas arrêté par le passé, remarque.
Le café coule, je baisse l'intensité lumineuse de la pièce pour améliorer ma concentration, et décide de changer de chaine. Un peu de musique me mettra dans l'ambiance. MTV bombarde ce qui m'a l'air d'être le tube de l'été, une brunette canon mais adorable, un beat club, un refrain qui fly, ça doit marcher en boîte. Je me dis que je devrais l'acheter, c'est frais, et je suis de bonne humeur en ce moment.
Le café est noir et très chaud, je devrais le renverser sur ma page. La petite brune s'en va, laissant place au dernier Black Eyed Peas dont j'ai été sevré après sept semaines à Vegas.
Je devrais parler de Vegas, tiens. C'est obligatoire, mandatory. J'ai enfin ouvert mon palmarès américain, trois places payées sur une quinzaine de tournois, ça va. Et puis le Main Event, tellement de choses à dire. Comment leur expliquer que je ne suis pas si déçu que ça, que j'ai plus de recul par rapport à mes résultats. Que même si je n'en gagne pas un, je vais souvent loin. Et puis que ça viendra, je le sais, je suis serein.
Et Antoine Saout, dois-je en parler? Ils ont tous vu ma petite pique sur un forum, une micro réponse amusée au flot de critiques reçues quand j'ai osé dire qu'il touchait pas mal de jeu pour rester en vie. Mais je m'en tape tellement de ce qu'ils pensent, je ne vois pas pourquoi je mentirai si je pense qu'il ne serait absolument pas compétitif sur le circuit européen, encore que ça risque de me retomber sur la gueule s'il gagne un EPT cette année. Peu importe, personne... Lire la suite