Je vous ai apporté des bonbons...

Par dans

Le mercure dégringole, la neige et le verglas envahissent peu à peu les routes de France et d'Europe, les décorations de fin d'année plus rayonnantes que jamais prolifèrent dans les rues, tout cela a un parfum de fêtes de fin d'année. Noël approche et pour moi, et Noël se passera en famille. Dans la petite maison dans la prairie, la vraie, ou j'ai passé mon adolescence. Dans un village nommé Lacépède. Le lieu-dit où est située cette maison (oui, pour mes amis les citadins, il faut savoir qu'en campagne profonde, il n'y a pas de numéro de rue, ni de rue d'ailleurs, on parle de lieu-dit) s'appelle «La Belote». Coïncidence ? Peut-être. Peut-être pas. Etais-je prédestiné à devenir un joueur de poker ?

Au fond, cela ne m'étonne pas tant que cela d'être devenu ce que je suis maintenant, tant ma passion pour les cartes et les jeux de société en tout genre était grande quand j'étais (plus) jeune. On ne battait pas SUPEROGER47 si facilement que ça au Monopoly, Richesses du monde, Puissance 4 et autres jeux en famille.

Tenez, voyez avec cette petite anecdote... Quand j'étais en classe de cinquième - si ma mémoire est bonne - on était partis en voyage pour deux jours avec ma classe d'Histoire de l'Art, afin de visiter musées et autres expositions culturelles consacrés à de vieux vestiges datant de l'ère préhistorique. J'avais amené le Puissance 4 miniature que mon frère (celui qui allait m'apprendre à jouer au poker) m'avait offert à Noël. Tous mes camarades avaient apporté une tonne de bonbons pour le voyage. Pour ma part, je ne me souviens pas pour quelle raison, mais je n'en avais aucun. Toujours est-il qu'il que le jour du départ, un gentil camarade de classe m'a généreusement offert un bonbon... La fameuse petite bouteille de coca acidulée. Je décidai immédiatement de la parier contre lui au cours d'une petite partie de Puissance 4.

Bankroll: 1 Bonbon
Buy In: 1 Bonbon
Prize pool: 2 Bonbons

En ce temps là, il n'était pas question de faire dans la dentelle, question bankroll management ! C'était all in, commited au sein d'un palpitant winner-take-all.

Et au bout du compte ...victoire ! Me voilà détenteur de deux bonbons.

Bankroll: 2 Bonbons
Buy in: 1 Bonbon
Prize pool: 2 Bonbons

Désormais, hors de question de se broke. Le bankroll management, bien que rudimentaire faute de capital, commence à faire son apparition.

A l'instar de mon parcours dans le poker (où j'ai débuté avec les freerolls et fait progressivement fructifier ma bankroll), mon capital en bonbons augmenta de manière exponentielle et au fur et à mesure, je pus ainsi monter les enchères et viser des récompenses prestigieuses et rares, comme les araignées géantes, les fils acidulés de toutes les couleurs, et autres délices.

Bankroll : une grosse poche de bonbons divers
Buy in: variable, 5 bonbons en moyenne

Dans le car du retour, je multipliai les parties, pour finalement me retrouver avec les poches bourrées à craquer de bonbons. Après les avoir gagnés à la sueur de mon front, je finis par les redistribuer généreusement à mes camarades avant que le car ne termine son voyage sur le parking du collège.

Tout cela pour dire que si je me suis pris de passion pour ce jeu qu'est le poker, ce n'est pas un hasard, c'était en quelque sorte inévitable. L'amour de la compétition présent dans les nombreux sports que j'ai pu pratiquer (Basket, Tennis de Table, Tennis, Badminton, Football...) me prédestinait sans doute à devenir un joueur de tournoi plutôt qu'un joueur de cash-game.

Revenons à nos moutons. Quel bilan puis-je faire de cette année pokéristique, ma première entièrement passée au sein du Team Winamax ?

En terme de résultats, je dirais que le bilan est très mitigé et décevant. Mes deux meilleurs résultats cette année ont été une sixième place au World Poker Tour de Barcelone, et une 23ème place lors du Partouche Poker Tour à Cannes. Je vous laisse imaginer ma frustration et ma colère quand éclata l'affaire Ali Tekintamgac ! Ce joueur fut accusé de triche, et avait participé à ces deux épreuves, remportant la première et atteignant la finale de la seconde avant de se faire disqualifier par les organisateurs du PPT. Lors de ces tournois, je l'ai directement affronté à de nombreuses reprises, avec toujours le même résultat : des jetons perdus. J'étais assez perplexe, je ne comprenais pas pourquoi je n'arrivais pas à dominer mon adversaire sur plusieurs jours de compétition alors que je l'avais pourtant catalogué comme « fish » au vu de certains moves étranges de sa part.

Maintenant j'ai la réponse à ma question, mais il est trop tard. C'est inacceptable, mais c'est comme ça. Une leçon à tirer de cette affaire : il faut que les joueurs protègent leurs cartes ! Et espérer ne plus jamais entendre parler d'histoires similaires dans un tournoi de poker.

Bien sur, ceci n'explique qu'à moitié cette relative disette de résultats. Elle s'explique aussi par une succession de coups malchanceux, mais également par un manque de concentration et de motivation à certains moments. Grâce à Stéphane et Pier, les coachs du Team Winamax, j'ai pu tirer les conclusions qui s'imposaient, et pris des leçons qui m'éviteront de commettre les mêmes erreurs dans le futur.

C'est en 2010 que j'ai véritablement pris conscience de l'importance d'une bonne préparation physique et mentale. Un tournoi de poker possède de nombreux points communs avec les compétitions sportives. On ne peut contrôler les cartes bien entendu, mais en se préparant au maximum en amont, un joueur de poker discipliné et rigoureux peut gratter quelques précieux pourcentages supplémentaires de « ROI », le fameux retour sur investissement (Return on Investment en VO)

Maintenant que je suis conscient de cela, à moi de faire ce qu'il faut... Lors de mes derniers tournois de l'année, j'ai essayé de me préparer avec sérieux, et je suis plutôt satisfait de la façon dont j'ai joué.

Me voilà maintenant avec toutes les cartes en main ; il ne me reste plus qu'à m'en servir ! Quand à ma motivation, elle sera à son niveau maximum quand sonnera l'heure de la reprise. En attendant, il est temps de faire une pause. Les fêtes de fin d'année tombent à pic, finalement : j'en avais besoin.

Je vous souhaite une année 2011 pleine de réussite, de satisfactions, et avant tout de bonheur, en espérant vous faire vibrer au cours de mes prochains tournois où, c'est promis, je donnerai tout !

ATTENTION, CA VA SAIGNER !!!