Fuck the pain away
Par Général Tournois Live
dans
London, Regent Street.
5h17
"- Are you free?
- Sure where are you going?
- Clapham.
- Come in sir!"
Au bout de trois essais je parviens enfin a comprendre comment la poignée du taxi fonctionne, je monte et m'assois sur le strapontin. Si j'étais de mauvaise foi je tenterais d'expliquer pourquoi j'ai choisi de me mettre sur le siège le plus inconfortable, dos a la route, au lieu de me vautrer sur la banquette. Je vous dirai qu'ouvrir une portière est une tache infiniment plus difficile que vous ne le croyez en Angleterre tant ils ont de mécanismes différents et illogiques.
Mais non, autant le dire de suite, j'étais wasted comme on dit ici.
"- How was the night sir? Big party heh?
- It was a good one..
- You were in that club there? The Maddox?
- Yeah, it's a nice place
- Sure it is, I heard P. Diddy and Keira Knightley are coming here.
- Well, I didn't see Keira...
- Haha too bad for you man, she is very beautiful... "
L'avantage quand on prend un taxi qui est probablement plus vieux que soi, et qu'on décide sans raisons de s'asseoir sur le strapontin, c'est qu'on se retrouve a quelques centimètres du chauffeur. Du coup il peut engager la conversation.
"- Where are you from my friend? Germany?
- No, I'm french. Where are you from?
- Ghana!
- Oh ok
- So were you celebrating something?
- Yeah, busting another huge stack before the day 2 of a big tournament..
- What do you mean?
- Well... I'm a poker player and I played a tournament...
- Oh you won money at poker?
- Not exactly... I had alot of chips in a tournament and lost it all before the end of the first day, which is what i've been doing for the last twelve months now.. and that's not a good thing..
- Oh so you are drinking to forget?
- Yeah maybe.. Sort of."
Puis mon nouveau pote a du me trouver un peu bizarre et décider qu'il valait mieux me laisser tranquille. Moi du coup j'ai regardé Londres défiler par la fenêtre.
Mayfair, le quartier le plus cher de Londres, mais aussi un des plus beau, j'y dinerai le lendemain soir au Shogun, un japonais, en compagnie de toute l'équipe winamax, staff compris, avant une autre soirée ultra arrosée que je ne vous raconterai pas, mais durant laquelle Tallix a eu un "problème", mais rien de grave rassurez vous.
On longe l'immense Hyde Park avant de traverser Chelsea puis la Tamise, c'est a peu près la que je me perd dans mes pensées. Je rejoues les mains, enfin surtout la main de l'EPT de Londres qui m'a fait sauter.
Je viens de perdre trois pots assez importants, il me reste encore 40,000 sur les blindes 300/600, rien de grave sur le papier. C'est sans compter mon passif, San Remo, Mote Carlo, WSOP 1500$, WSOP 5000$ shorthanded, autant de tapis énormes montés pendant les premiers niveaux et perdus en quelques coups en fin de journée. Plus de day 2 depuis Dublin, presque un an maintenant...
Julien Brecard passe, me tape l'épaule en disant "allez ludo plus qu'une heure et demi, c'est rien calme toi". Je suis calme, j'ai juste une impression de déjà vu désagréable. Je folde une ou deux mains, jusqu'à me retrouver en deuxième de parole, avec deux as, rouges, les mêmes qui m'ont fait double up à la première main de la table finale du WPT Barcelone, qui m'ont permis d'éliminer tout le monde, enfin presque puisque la aussi je me suis effondré dans les derniers instants, perdant le heads up final, laissant passer une chance unique de gagner un prestigieux titre.
Je ne suis pas un joueur superstitieux, je ne crois en rien, si ce n'est en l'autodétermination. Je pense que les résultats de chacun reflètent leurs décisions, au poker ou dans la vie d'ailleurs.
Bref la suite vous la connaissez, le lendemain soir, tôt, Antony Lellouche est en finale et Ludovic Lacay est dans le taxi, en train de méditer sur le fait que la brune avec la couette et la Lituanienne avec qui il avait parlé pourraient en réalité être la même personne si la brune avait défait sa couette à un moment x situé entre la 14eme vodka redbull et le 6eme shot de sambuca.
I guess I'll never know...
5h17
"- Are you free?
- Sure where are you going?
- Clapham.
- Come in sir!"
Au bout de trois essais je parviens enfin a comprendre comment la poignée du taxi fonctionne, je monte et m'assois sur le strapontin. Si j'étais de mauvaise foi je tenterais d'expliquer pourquoi j'ai choisi de me mettre sur le siège le plus inconfortable, dos a la route, au lieu de me vautrer sur la banquette. Je vous dirai qu'ouvrir une portière est une tache infiniment plus difficile que vous ne le croyez en Angleterre tant ils ont de mécanismes différents et illogiques.
Mais non, autant le dire de suite, j'étais wasted comme on dit ici.
"- How was the night sir? Big party heh?
- It was a good one..
- You were in that club there? The Maddox?
- Yeah, it's a nice place
- Sure it is, I heard P. Diddy and Keira Knightley are coming here.
- Well, I didn't see Keira...
- Haha too bad for you man, she is very beautiful... "
L'avantage quand on prend un taxi qui est probablement plus vieux que soi, et qu'on décide sans raisons de s'asseoir sur le strapontin, c'est qu'on se retrouve a quelques centimètres du chauffeur. Du coup il peut engager la conversation.
"- Where are you from my friend? Germany?
- No, I'm french. Where are you from?
- Ghana!
- Oh ok
- So were you celebrating something?
- Yeah, busting another huge stack before the day 2 of a big tournament..
- What do you mean?
- Well... I'm a poker player and I played a tournament...
- Oh you won money at poker?
- Not exactly... I had alot of chips in a tournament and lost it all before the end of the first day, which is what i've been doing for the last twelve months now.. and that's not a good thing..
- Oh so you are drinking to forget?
- Yeah maybe.. Sort of."
Puis mon nouveau pote a du me trouver un peu bizarre et décider qu'il valait mieux me laisser tranquille. Moi du coup j'ai regardé Londres défiler par la fenêtre.
Mayfair, le quartier le plus cher de Londres, mais aussi un des plus beau, j'y dinerai le lendemain soir au Shogun, un japonais, en compagnie de toute l'équipe winamax, staff compris, avant une autre soirée ultra arrosée que je ne vous raconterai pas, mais durant laquelle Tallix a eu un "problème", mais rien de grave rassurez vous.
On longe l'immense Hyde Park avant de traverser Chelsea puis la Tamise, c'est a peu près la que je me perd dans mes pensées. Je rejoues les mains, enfin surtout la main de l'EPT de Londres qui m'a fait sauter.
Je viens de perdre trois pots assez importants, il me reste encore 40,000 sur les blindes 300/600, rien de grave sur le papier. C'est sans compter mon passif, San Remo, Mote Carlo, WSOP 1500$, WSOP 5000$ shorthanded, autant de tapis énormes montés pendant les premiers niveaux et perdus en quelques coups en fin de journée. Plus de day 2 depuis Dublin, presque un an maintenant...
Julien Brecard passe, me tape l'épaule en disant "allez ludo plus qu'une heure et demi, c'est rien calme toi". Je suis calme, j'ai juste une impression de déjà vu désagréable. Je folde une ou deux mains, jusqu'à me retrouver en deuxième de parole, avec deux as, rouges, les mêmes qui m'ont fait double up à la première main de la table finale du WPT Barcelone, qui m'ont permis d'éliminer tout le monde, enfin presque puisque la aussi je me suis effondré dans les derniers instants, perdant le heads up final, laissant passer une chance unique de gagner un prestigieux titre.
Je ne suis pas un joueur superstitieux, je ne crois en rien, si ce n'est en l'autodétermination. Je pense que les résultats de chacun reflètent leurs décisions, au poker ou dans la vie d'ailleurs.
Bref la suite vous la connaissez, le lendemain soir, tôt, Antony Lellouche est en finale et Ludovic Lacay est dans le taxi, en train de méditer sur le fait que la brune avec la couette et la Lituanienne avec qui il avait parlé pourraient en réalité être la même personne si la brune avait défait sa couette à un moment x situé entre la 14eme vodka redbull et le 6eme shot de sambuca.
I guess I'll never know...