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[Blog] Six ans de online à la loupe

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Je suis un joueur autodidacte qui favorise la pratique à la théorie. J’ai commencé au début de l’ère du online quand les livres, les vidéos, et les programmes n’existaient pas. Et même si, pour m’adapter et rester au niveau, j’ai parfois dû travailler mon jeu, je reste convaincu que la meilleure manière de progresser est de jouer. Plus on joue, plus on accumule de l’expérience et on parvient à reconnaitre ce que l’on fait de bien ou de mal.

On dit que le facteur chance peut être combattu. C’est vrai. La variance inhérente au poker peut devenir insignifiante sur le long terme, mais elle peut se ressentir beaucoup plus intensément en ligne, selon les compétences de chacun et le volume de jeu que l’on effectue. Le online a été une révolution à ce niveau-là, grâce à la rapidité à laquelle les mains se jouent, la possibilité de jouer 24h/24 et la facilité de multitabler.

J’ai toujours considéré le online comme une sorte d'entrainement pour le live, un moyen :

 d’analyser de plus près notre propre jeu, de se remettre en question 

 d’expérimenter des moves et des patterns profitables 

 de repérer les tendances de ce qui se fait et d’observer ce qui fonctionne ou pas

 de s’inspirer des bons réguliers du site

 de prendre la température sur son niveau de jeu en fonction de ses résultats 

Au départ, le online était pour moi un moyen de gagner de l’argent de manière régulière, avant de devenir un tremplin pour avoir accès à des parties plus faciles mais plus chères, en cash game ou en tournoi. Un joueur gagnant en ligne a beaucoup de chances de le devenir en live, alors que l’opposé est plus rarement vrai.

Avec le temps je l’ai compris : mon truc c’est les MTT. C’est ma passion, et depuis dix ans j’y mets toute mon énergie pour continuer à progresser. Mon esprit de compétition, mon esprit de déduction logique, mon empathie, et mon côté créatif sont des arguments nécessaires et suffisants pour être un joueur gagnant en tournoi, même si je continue à m’éparpiller par moments sur d’autres formats.

Mes résultats en MTT : six ans d'apprentissage et de progression

Les MTT sur Winamax ont beaucoup de succès. Les fields sont larges, et on y retrouve aussi bien des joueurs réguliers français et étrangers que de nombreux joueurs récréatifs. Ces derniers sont plus facilement exploitables, car la plupart des tournois sont en 6-Max, avec une profondeur de tapis importante. L’edge y prend une place plus importante en comparaison avec les tables fullring, où jouer serré suffit à atteindre une certaine régularité dans les résultats. Je ne suis pas un grand fan du multitabling. Moins je joue de tables, plus mon rendement est élevé, donc j’évite de dépasser les six tables sur une même session.

Sur Winamax, j’ai joué un total de 2 500 MTT, avec un buy-in moyen de 112 euros, pour 189 000 euros de gains, soit un rendement de 80%. Je joue principalement les MTT à plus de 50 euros, et exceptionnellement un peu plus bas, lors d’événements spéciaux comme les Winamax Series. Mon volume de jeu est faible alors que je joue régulièrement sur le site depuis 2010 mais, comme expliqué plus haut, je multitable très peu. Comme je n’utilise jamais de tracker,  j’essaie justement d’éviter afin d'être concentré au mieux et de pouvoir garder mon attention sur les moindres détails de mes adversaires.

Je vais disséquer mes MTT par tranches de 500 afin d’analyser ma progression.

 

1 à 500 : du 19/09/2010 au 19/02/2012 - 6 280€ de gains

C’était l’ouverture du marché français, l’adaptation fut compliquée par rapport aux sites internationaux. Les Français ont un style bien particulier, et l’ouverture a rameuté beaucoup de nouveaux joueurs, qui s’initient au poker, sans aucun bagage technique. Il y a aussi des joueurs live qui débutent online, et d’autres « reg’ » du .com.

Tous ces styles sont à différencier afin d’exploiter les faiblesses inhérentes à chacun. J’avais beaucoup de mal à exploiter mon image au début du .fr, du fait de jouer en tant que Pro du site avec le logo W. Certains nous évitent tandis que d’autres veulent au contraire nous jouer à fond. Ce n’est pas toujours évident de les reconnaître.

500 à 1 000 : jusqu’au 13/12/2013 - 26 836€ 

Total : 33 116€

J’ai commencé à m’habituer à tous les paramètres listés plus haut. En observant beaucoup mes adversaires, j’ai pu mettre en application les changements de vitesses nécessaires selon le profil adverse et le moment du tournoi. J’ai compris aussi comment mieux exploiter mon image sur le site. Par exemple, dans les premiers temps, je me rendais compte que mes 3-bet n’étaient pas respectés. Au lieu d’arrêter de 3-bet, j’ai décidé de le faire avec une range de mains dites « mergée » (composée de mains fortes et moyennes) contre le profil d’adversaire qui me paient trop souvent, et de 5-bet light plus fréquemment contre ceux qui me 4-bet trop.

Mes connaissances de l’ICM ont eu une grande importance dans mes premières victoires. Trop de joueurs apportent de l’importance aux paliers, ce qui me permet, lorsque j’ai un gros stack, de me mettre dans les bonnes dispositions pour aller chercher la première place, notamment en mettant la pression sur les tapis moyen lors des différentes bulles du tournoi (avant l'ITM ou des gros paliers de prix comme l'accession en table finale).

1 000 à 1 500 : jusqu’au 13/02/2014 - 39 157€

Total : 72 273€

Ici, le laps de temps est plus faible qu’avant, seulement trois mois. J’ai réalisé que mon edge était élevé et ai donc augmenté mon volume de jeu, en me consacrant plus sérieusement aux MTT. L’énergie et la motivation étaient plus intenses, et les bons résultats sont automatiquement venus.

1 500 à 2 000 : jusqu’au 10/04/2015 : 38 987€ 

Total : 111 260€

J’ai stabilisé mes résultats par rapport à la période précédente. À cette période, j’ai complètement arrêté de jouer les Sit&Go sur le site pour ne jouer rien d’autre que des tournois. C’est un avantage pour être concentré au mieux, sans risqué d’être « tilté » par des mauvaises sessions.

2 000 à 2 500 : jusqu’au 12/06/2016 : 78 733€ 

Total : 189 993€

C’est la meilleur période pour moi sur le site. Chaque MTT joué m’a rapporté en moyenne 160 euros, soit un rendement supérieur à 150% ! J’ai clairement « run good » sur cet échantillon. Je ne pense vraiment pas que sur un volume plus important, mon rendement moyen aurait été aussi élevé.

Ma satisfaction est encore plus importante grâce aux titres remportés sur cette période, comme la victoire sur un tournoi Winamax Series et un Summer Shot. Même si cela représente à peine un cinquième de mes gains sur cette période, les titres font toujours plaisir et augmentent la motivation globale.

Avec les années, et l’arrivée de nombreux joueurs étrangers, le niveau du site a globalement augmenté. J’ai l’impression d’avoir passé un nouveau cap. Mon jeu s’est fortement amélioré grâce à l’expérience accumulée durant toutes ces années sur le site. J’ai fini par apprendre de mes erreurs, et évité de les reproduire.

Même si la plupart des joueurs réguliers ont l’avantage de pouvoir changer leur pseudo régulièrement, j’arrive à repérer rapidement le niveau de jeu de mes adversaires. Face aux bons joueurs, j’ai des automatismes, et face aux amateurs, je suis très attentif pour trouver leurs points faibles afin de les exploiter au maximum.

De manière globale, je joue plus prudemment dans les tournois fullring, et je reste très agressif sur les 6-Max, tout en sachant changer de vitesse ou en resserrant mon jeu en cas de besoin. L’objectif dans un futur proche serait de parvenir à maintenir mes gains MTT au niveau de cette dernière période. Mais soyons réaliste, cela risque d’être très difficile !

Cash Game, Sit&Go Heads-up, Paris sportifs, Expresso

Malheureusement, ma bankroll sur Winamax n’est pas à la hauteur de mes résultats en MTT. En tant que joueur spécialisé en tournoi, j’ai fait l’erreur de m’éparpiller dans d'autres domaines.

Les premières années, j’ai pas mal joué en cash game, principalement sur les tables de Pot-Limit Omaha. J’ai d’abord beaucoup gagné, avant de tout reperdre très rapidement. J’ai perdu de l’énergie, du moral et surtout beaucoup de temps. Le cash game nécessite une grosse discipline, une analyse méticuleuse des sessions jouées et des adversaires, et la maîtrise du tracker. Je n’ai rien fait de tout cela, et il y a pas de secret pour percer en cash game : il faut beaucoup travailler.

Je n’ai jamais été passionné par le cash game, la partie créative de mon jeu n’est pas bénéfique sur ce format où l’aspect mathématique reste primordial pour devenir très bon. Cela fait au moins cinq ans que je n’y joue presque plus. Il m’arrive seulement de temps à autre de jouer des sessions très courtes.

Je me suis ensuite mis aux Sit&Go Heads-up. J’y ai perdu beaucoup d’argent, mais au moins j’ai beaucoup appris. Comme le montre ma courbe Sharkscope ci-dessus, je suis perdant de 47 723 euros sur 5 760 Sit&Go, joués principalement sur la période allant d'octobre 2010 à fin 2013.

La difficulté en Sit&Go est d’avoir le respect des meilleurs pour pouvoir s’asseoir sur les tables de HU sans que ceux-ci viennent directement m'affronter. Je n’avais pas le luxe d’affronter des joueurs amateurs, mais à la place j’ai joué contre les meilleurs joueurs de Heads-up du site. En sachant que j’étais EV-, j’ai continué à les jouer afin d’apprendre et d’améliorer mon jeu sur ce format.

Je n’ai jamais été un partisan du « il faut jouer contre des joueurs plus forts pour progresser. » Cette philosophie peut coûter un bras et décourager énormément. J’ai fait exception à cette règle avec les Sit&Go Heads-up car pour gagner des gros tournois, il faut savoir jouer en tête-à-tête. La différence de prix entre la première et la seconde place en tournoi est énorme, aussi bien en live qu’online.

Même si la variance est très élevée sur un HU donné, le fait d'avoir réussi à accrocher beaucoup plus de premières que de deuxièmes place lors de mes tournois live s’explique en grande partie à l’expérience accumulée sur ces tables en ligne. Et ces gains-là compensent largement toutes ces pertes.

Depuis quelques années, j’ai pris la décision d’arrêter de jouer ces Sit&Go car, en tant que compétiteur, il y a quelque chose de déplaisant de perdre de l’argent sans avoir le moindre espoir de le récupérer. La plupart des « reg’ » respectent la théorie des jeux (GTO) et sont donc inexploitables sur le long terme.

Par la suite, j’ai perdu un peu d’argent sur les paris sportifs. Surtout au début, où je pariais sans avoir la moindre idée de ce que je faisais. J’ai aussi perdu un gros bet sur la victoire des Belges à l’Euro 2016, ce qui ne m’a pas empêché d’avoir des résultats positifs sur la compétition. Je continue néanmoins à parier de temps en temps car c’est beaucoup plus excitant de suivre un match si on a investi un petit billet dessus. 

Il m’arrive également de jouer des Expresso. C’est rapide, c’est amusant, et c’est un bon entrainement pour les joueurs de MTT sur le jeu préflop et le jeu short stack. En plus de cela, je n'y perds pas d’argent, car ils attirent un public large et il faut admettre que le niveau y est plutôt faible.

Allez, c’est tout pour moi, à bientôt sur les tables de Winamax !


KitBul

EPT, WPT, WSOP : pas un circuit majeur n’a résisté à l’appétit de victoire du Belge du Team Winamax, qui n’est pas pour autant rassasié.

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