[Blog] Séance de décrassage

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[Blog] Séance de décrassage

Après l'échauffement avant la session que je vous avais présenté dans mon précédent blog, place au cooldown, autrement appelé la séance de décrassage. On sait tous que ce jeu procure une adrénaline rare dès lors que tout se passe bien, avec une sensation d'accomplissement et de taff bien fait en guise de récompense à la fin de la session. À contrario, il peut vite paraître cruel et injuste si les cartes ne sont pas de notre côté. Cette part de déception peut vite être omniprésente si on est incapable de la contrôler et on veut à tout prix éviter d'en arriver là, pas vrai ?

Allez, après le dernier bust de la session, offrez-vous le droit de souffler un peu. Allons prendre l'air en se sirotant une bonne verveine menthe des famille. Puis on prend son courage à deux mains et on se lance !

Qu’est-ce qu’un cooldown ?

Le cooldown est une remise en question : on doit faire le bilan de ce qu'il vient de nous arriver en se préservant de tout jugement subjectif. Il permet de classer et d'accepter les faits, les possibles injustices subies et les erreurs commises pendant les nombreuses heures de la session. Le cerveau est encore bouillonnant d'émotions et on cherche à comprendre lesquelles, les identifier et les accueillir en observant la manière dont elles se sont manifestées. L'objectif est avant tout de retrouver notre équilibre et notre bien-être mental, et donc in fine d'avoir un meilleur contrôle de nos émotions et de nous-mêmes.

Se poser les bonnes questions :

Masterclass

Essayez d'évaluer le succès de votre session en fonction des objectifs que vous vous étiez fixés lors de votre échauffement.

Si vous avez atteint la "zone" (état optimal de performance et de prise de décision), prenez des notes sur vos ressentis. Comment cela s'est-il traduit dans votre état mental et physique ? Quelle était la qualité de votre concentration ? Quels facteurs vous ont permis d'entrer dans la zone ?

Si vous n'avez pas atteint la zone, identifiez les raisons qui vous en ont empêché. Déduisez-en les efforts à fournir pour l'atteindre. Ce questionnement est valable si vous êtes à un moment sorti de cette zone.

Evaluez la qualité de votre jeu et de vos décisions sur le plan technique pendant la session. Avez-vous amélioré certaines de vos faiblesses, appris de nouvelles choses ou renforcé certaines de vos forces ?

Rentrez dans le détail de votre fonctionnement mental. Vous souvenez vous d'un déclencheur de tilt, d'un signe de perte de confiance, de phase de doute ? Vous êtes-vous senti anxieux ? J'aime faire un petit exercice de visualisation pendant les breaks : je note mon anxieté sur un barême de 1 à 100. Une fois fait, je ferme les yeux et j'imagine la faire redescendre petit à petit à l'aide de grandes respirations, jusqu'a 0. On peut faire de même avec sa barre de confiance, de détermination, de maîtrise, de contrôle, cette fois dans le sens invers jusqu'à taquiner la barre des 100, synonyme d'entrée dans la zone. Puis on retourne au combat, plus fort que ja-ja.

Mettez de côté les mains où il vous a semblé prendre les meilleures et les pires décisons. Je ne parle pas forcément des gros coups joués, mais bien de ceux dont vous avez le plus satisfait ou mécontent de votre décision. Si vous êtes encore frais comme un gardon, analysez-les dans la foulée. Si vous êtes plutôt fumé comme un saumon, programmez ça pour le lendemain ou avant votre prochaine session. Choisissez surtout les mains qui vous ont pris la tête, dans lesquelles le choix en fold, call et raise n'est pas spontané ni automatique. C'est souvent là que la différence d'EV est la plus importante. Enfin, attention, une chose ne changera jamais : au bouton, le squeeze est au-to-ma-ti-que !

Déterminez si la variance a eu un impact significatif ou non sur vos résultats. Parfois, votre décision sera parfaite et le résultat nul, et vice-versa. Contrôler son jeu et rester conscient de son niveau est un élément indispensable de votre arsenal. C'est plus difficile que de simplement rejeter la faute sur la variance. Autrement dit, cherchez toujours à comprendre ce que vous auriez pu faire de mieux.

Ne perdez pas non plus de vue les plays de vos adversaires : il faut aussi s'intéresser au raisonnement des joueurs de votre limite. Notez les moves qui vous ont interpellé et consacrez-y un peu de votre emploi du temps de ministre.

Tirer les conclusions :

Ivan Bahamas

À partir de tout ce travail de refroidissement des soupapes, vous allez pouvoir évaluer la difficulté de votre session. N'oubliez pas de noter soigneusement dans coin de votre tête ou sur votre petit cahier de bon élève tout ce que vous retenez de votre décrassage, par rapport au jeu ou vous-même. Pour vous aider à détilter, ne perdez pas de vue la chance que nous avons la chance de pratiquer notre passion et d'être en bonne santé. Ce n'est pas donné à tout le monde, bordel ! Gardez en tête qu'on ne perd jamais tout à fait au poker : soit on encaisse des euros, soit on apprend et on progresse de nos erreurs. Vous pouvez partir de la table avec l'esprit libre et positif. Enfin, renouvelez régulièrement votre routine en vous fixant de nouveaux objectifs pour la prochaine session, surtout au regard du bilan que vous venez de faire.

Ce petit effort de cooldown pourra vous sembler long au début (de 15 à 20 min). Mais il sera de plus en plus fluide avec l'expérience. À vous de le personnaliser à votre guise au fur et à mesure. Finie, l'accumulation de données non digérées qui pèse lourd dans notre cerveau et nous joue des tours pendant les sessions. Place à la zenitude, au bien-être et au progrès. Vos résultats vous en remercieront à long-terme, les fratus ! Et vous pourrez sortir votre sharkscope sur votre profil Tinder pour enchaîner les matchs.

Allez bisou, j'vous engatse le front les fras !


ValueMerguez

Après avoir tout gagné sur les tables de Winamax, il est rentré dans la cour des grands en 2019 en remportant son 1er bracelet WSOP.

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