Winamax

[Blog] Réussites, erreurs et perspectives

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Alors que s'est achevée en août ma première année sous les couleurs de Winamax et que – bonne nouvelle ! – une autre a déjà débuté, il me parait opportun de faire le bilan de mes douze premiers mois en tant que joueur sponsorisé.

I - Une première année réussie

Sur le plan comptable, difficile de ne pas être satisfait de mes premiers résultats. Issu du jeu online et n'ayant que peu d'expérience en live, j'avais réellement peur de faire une année blanche sans perf’ significative. Il est bien entendu compliqué de tirer des conclusions sur un échantillon si faible, mais mon ressenti global sur le poker live en tournoi est très positif. Je me suis toujours senti à l'aise aux tables et j’ai l'impression de maitriser dans l'ensemble mon sujet.

Regardons mes chiffres :

 Tournois live joués : 37
 Places payées : 4
 Total des buy-ins : 85 840 €
 Gains bruts : 318 000 €
 Bénéfices : 232 760 €
 Retour sur investissement : 307%

Cela va sans dire, j'ai bénéficié d’une excellente dynamique sur ces tournois. Je suis néanmoins satisfait du niveau de jeu et surtout heureux de voir que la stratégie "high variance" que j'appliquais online fonctionne très bien en live. Les sommes en jeu étant bien plus importantes, beaucoup de joueurs sont trop conservateurs dans le but de gagner des paliers, ce qui m'a permis de monter de gros tapis à l'approche des bulles et chaque fois qu'un gros palier arrivait.

Autre point positif, j'ai beaucoup appris aux côtés de mes coéquipiers, notamment auprès de Davidi Kitai. Il est probablement le meilleur dans plusieurs domaines. Beaucoup de joueurs accordent trop d’importance à la technique pure. Pas lui ! En live, bien d'autres paramètres rentrent en compte, notamment la capacité à analyser avec justesse l'état d'esprit et de fraicheur de ses adversaires, à comprendre avec précision quelle image nous renvoyons à la table et comment nos adversaires vont essayer de nous exploiter. Un retour aux sources même du poker, parfois à l’opposé du jeu optimal (GTO) dont les partisans ont quelquefois tendance à exposer des argumentaires sur le thème "Mais j'étais OBLIGÉ de bluff dans ce spot !" alors qu'ils se sont fait payer dans la seconde et ont piteusement sauté.

Au final le GTO n'a presque pas sa place dans les tournois que je joue, tant la présence de joueurs récréatifs ou de mauvais "regs" pousse tous les autres à trouver les stratégies les plus exploitantes possibles. Si j'ai su tirer mon épingle du jeu cette année, car je pense avoir compris que la technique pure est beaucoup moins importante en live que sur Internet.

Je n'ai pas beaucoup joué online durant ma première année chez Wina. Peut-être 1 000 tournois au total... Et j'ai terminé négatif de 6 000 euros ! C'est une grande déception car je n'avais jamais fait d'année perdante sur Internet jusqu'à présent. Ce qui est surtout préoccupant c'est que, comme en live, je fais parfois preuve d'une certaine inconstance dans ma concentration et mon engagement. Comme dans tous les domaines, maintenir son A-Game requiert une attention maximale de tous les instants. Or, j'ai énormément de mal à garder cette concentration sur les "petits" buy-ins. J'ai l'impression que je n'arrive à réellement tout donner que lorsque le niveau du buy-in représente une part importante de ma bankroll. Il m’était par exemple très dur de trouver la motivation pour jouer les tournois WSOP à 1 000 et 1 500 dollars après ma perf' à l'EPT Monte-Carlo, un tournoi à 5 300 euros. En revanche, lorsque je suis dans le rouge financièrement, je peux sans problème donner mon meilleur sur un tournoi online à 50 euros.

II - Quelles erreurs ai-je commises ?

1) Mauvaise préparation des grosses échéances

Il y a peu d'occasions sur une année de gagner un titre majeur : cinq étapes European poker Tour et les World Series Of Poker. L'an dernier, j’étais tellement à court de forme en décembre que j'étais dans l'incapacité physique et mentale de participer à l'EPT Prague. J'étais en fait tellement soulagé d'avoir gagné Dublin que j'étais complétement parti en vrille après ma victoire. Je suis arrivé à Malte dans de mauvaises conditions, sans hôtel, sans véritable envie de gagner, sans préparation physique. Résultat : un léger bad run et du spew à tous les étages.

Pis encore, j'ai reproduis le même schéma après Monaco, avec un Vegas à l'arrache : une place payée sur dix tournois joués et un niveau de jeu horrible.

2) Ne pas intégrer le poker online dans ma préparation

Aurélien 'Guignol' Guiglini m'avait prévenu, tous les joueurs du Team Winamax ont connu un gros passage à vide online après leur signature. Les raisons sont évidentes : l'excitation de jouer les plus gros buy-ins avec, à la clef, la possibilité de gagner des millions d'euros sur un gros coup, tranchent avec le grind online. Chaque tournoi live est une aventure excitante et nouvelle. Le online paraissait sans saveur à côté de ce nouveau monde qui s'offrait à moi. Résultat, j'ai fait la première année négative de ma carrière, une nouvelle fois en faisant la plupart du temps n’importe quoi sur les tables virtuelles.

3) Ne pas avoir de préparation physique stable sur l'année

J'ai alterné le bon et le moins bon. Arrivé très en forme à Dublin, j'ai complétement sombré ensuite. Cinq kilos pris entre octobre et décembre et le moral dans les chaussettes. Je mangeais mal, m'entrainais pas ou mal. Un hiver absolument terrible.

III- Repartir de l’avant pour atteindre mon but : gagner un titre majeur

Autour de la table finale du Main Event de l'EPT Grand Final de Monte-Carlo

Ce blog tombe à point nommé car j'ai vraiment l'impression que je vais vivre une très belle année. Je pense avoir toujours su me juger avec objectivité dans ce que je faisais de bon et de mal. Et je sens que j'ai franchi un cap sur tous les plans.

La clef pour remplir ses objectifs est de déterminer puis planifier de manière méticuleuse les moyens qu'il faut mettre en œuvre pour les remplir. La première chose, qui peut paraitre toute simple, mais que je n'ai pas faite l'année dernière : arriver dans les meilleures conditions possibles lors des grosses échéances (EPT et WSOP).

L'an dernier j'étais toujours complétement à l'arrache : prise des billets d'avion la veille, pas d'hôtel donc obligation de demander à la dernière minute à des personnes sur place de m'héberger sur un bout de canapé, j'en passe et des meilleures. A Monaco le Airbnb que j'avais loué était tellement pourri que je devais presque dormir par terre car les lattes du lit étaient cassées ! Cette année je prévois donc largement en amont, je sais que ça parait stupide mais c'est un net progrès.

Une perf, ça se prépare également au quotidien. À y regarder de plus près, le tournoi en lui-même constitue "simplement" la récompense. Celle de tout le travail réalisé en amont. Sur l'aspect physique, c'est bien simple : je n'ai jamais été aussi en forme de toute ma vie. Je me suis énormément documenté sur la nutrition et la préparation physique et je me considère en avance sur 99% des joueurs de poker dans ce domaine. Je sais quoi manger, quand le manger, comment et quand m'entrainer. J'ai aussi compris que les sorties faisaient partie de mon équilibre et que plutôt que de lutter contre ça, je devais l'accepter, et trouver le moyen de les concilier avec mes objectifs. Je sors donc une fois par semaine, je bois moins et je rentre plus tôt. Les patrons d'afters sont en dépression (les pauvres !)

Pour le travail technique, j'ai énormément joué online et j'y ai pris beaucoup de plaisir, avec de très bonnes sensations à la clé [Note du correcteur : et une excellente dernière session Twitch que l'on vous invite chaudement à (re)voir]. Je regarde beaucoup de tables finales de Super Highrollers et j'essaie de comprendre et d’intégrer à mon arsenal les plays des meilleurs mondiaux. Avec les échanges entre membres du Team en parallèle, je me sens bien et pas du tout intimidé à l’idée de jouer les tout meilleurs.

Cette année sera belle, j'en suis convaincu.


LeVietF0u

L'enfant terrible du Team Winamax a remporté les plus gros tournois W et fait souvent parler la poudre en live. Un talent ravageur, à la table comme sur les réseaux sociaux.

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