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[Blog] Plus loin, plus haut, plus fort ?

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Joué à haut niveau, le poker peut aisément être qualifié de sport mental. Cette expression n'est que peu utilisée dans nos contrées, mais chez les Anglais, le terme mind sport fait partie du langage courant pour définir des jeux tels que les échecs, le go, le bridge... La concentration, la capacité d'analyse ainsi que l'endurance mentale sont des facteurs clés pour être performant dans ces jeux, et au poker. Que ce soit en tournoi ou en cash-game, les enjeux financiers sont parfois plus importants que dans certaines compétitions de sport ultra-médiatisées. Des compétitions où, ce n’est pas un secret, le dopage est présent... Dans une moindre mesure, et avec beaucoup moins d'impact médiatique, on retrouve aussi le dopage dans le poker.

La nouvelle mode des smart drugs

Selon ce que j'ai entendu sur le circuit ou autour de moi ces dernières années, l'Adderall serait la substance la plus utilisée par des joueurs de poker désireux de booster leurs performances. Ce médicament est assez facile à se procurer aux États-Unis, car largement prescrit pour traiter l'hyper-activité et les troubles de l'attention (attention deficit disorder, ou ADD) De nombreux étudiants américains y auraient recours, notamment en période d'examens, pour rester concentrés pendant de longues heures. C'est justement ce que recherchent la plupart des grinders : pouvoir jouer de très longues sessions sans baisse de concentration, avec un stress moindre. Si sur le papier cela semble attirant, il ne faut pas oublier que ce produit contient des amphétamines, pouvant entraîner des risques importants d'addiction, avec des effets secondaires assez inquiétants.

Autre exemple qui laisse songeur, celui de Martin Jacobson. Vainqueur du Main Event des WSOP en 2014, le Suédois arborait comme sponsor ce qu'on appelle une smart drug. Autrement dit, un complément alimentaire censé améliorer les capacités cognitives. Selon le site web du produit, cela l'aurait aidé à maintenir une concentration plus élevée sur toute la durée des WSOP. Si le produit en question semble être confectionné à partir d'ingrédients naturels, on peut en trouver de nombreux autres sur le marché dont les effets directs sont difficilement vérifiables, et les effets secondaires méconnus. En clair, si vous souhaitez prendre des compléments alimentaires, assurez-vous de leur composition.

N'ayant que peu de connaissances sur le sujet, c'est la lecture récente d'un article du magazine WIRED qui a éveillé ma curiosité et m'a poussé à me documenter sur le sujet. L'article (en anglais) y parle d'une nouvelle tendance au sein de la Silicon Valley, consistant à prendre des micro-doses de LSD ou de champignons "magiques" pour améliorer ses performances cognitives. Les effets constatés seraient les suivants : amélioration de la concentration et de la résolution de problèmes, boost de la créativité, diminution de l'anxiété... Pas étonnant que de plus en plus de cadres, employés et CEO aient recours à ce type de produits.

Quels effets pour quelles règlementations ?

Ces "drogues intelligentes," qui ont pour but d'améliorer nos performances semblent nous rapprocher de la pilule magique du film Limitless, où Bradley Cooper campe un aspirant écrivain en mal d'inspiration et qui voit ses capacité cognitives décuplées après la découverte d'un produit révolutionnaire. Se dirige-t-on vers le futur des smart drugs sans effet secondaires néfastes ? Il faudra probablement attendre quelques années avant que davantage d'études sur le sujet ne viennent nous éclairer. Sans oublier que ces substances sont encore illégales dans de nombreux pays.

Bradley Cooper sous l'effet d'une smart drug dans Limitless

Dans quelle mesure utiliser de tels compléments peut-il être considéré comme une forme de dopage, et donc de triche ? On imagine mal les joueurs devoir se plier à des contrôles anti-dopage avant le début d'un tournoi de poker. Après tout, notre jeu favori n'est pas officiellement un sport et ne possède pas de fédération internationale reconnue qui pourrait établir ce genre de règlementation.

Si l'on regarde le monde de l'eSport, similaire à plusieurs égards à celui du poker, on réalise pourtant que le dopage y existe bien à plus large échelle. Cela s'explique déjà par la nature de certains jeux vidéo, où les joueurs doivent prendre énormément de décisions dans de courts laps de temps, et accomplissent parfois des centaines d’actions par minute. Les organisateurs de certaines compétitions internationales vont ainsi jusqu'à bannir l'usage des substances interdites par l'Agence Mondiale Anti-dopage. L'International Mind Sports Association, qui regroupe les fédérations internationales d'échecs, de jeu de dames, de Go, de bridge et de xiangqi (échecs chinois), applique la même règle pour ses compétitions.

Peut-on s'attendre à que ce type d’initiatives se retrouve un jour dans le poker ? Difficile à dire, mais si un projet comme la Global Poker League réussit à s'imposer dans le temps, et veut rester fidèle à son slogan "Sportify poker", il faudra considérer la question pour l'équité du jeu.

Comment améliorer vos performances de manière naturelle, légale et saine ?

J’ai déjà évoqué le sujet en détails dans d'anciens billets de blogs, c’est en fait assez simple. Les trois piliers sont le sommeil, la nutrition et l'activité physique. Si vous suivez une bonne routine dans votre hygiène de vie, en vous alimentant bien, en ayant des horaires de sommeil stables et une activité physique régulière, vous serez en mesure de performer au mieux dans le poker comme ailleurs.

D'autres pratiques, comme le yoga ou la méditation, que j'utilise personnellement, sont également de bons moyens d'améliorer certaines de vos aptitudes mentales. À vous de trouver la méthode qui vous convient le mieux !


Loosli

En 2013, Sylvain est rentré dans l’histoire du poker tricolore en accrochant la 4e place du Main Event des championnats du monde. Le début d'un parcours d'exception au sein du Team Winamax.

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