[Blog] Mes plus belles galères

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Un an et demi sans jouer en live : cela m’a rendu mélancolique à plus d’un titre. Mon style de vie pré-Covid me manque. Je dis cela tout en sachant que j'ai la chance d’avoir pu continuer à travailler et à profiter de la vie dans le confort de ma maison, mais ça ne vaut pas les frissons du circuit live…

Alors, dans un de mes accès de nostalgie, j'ai pensé aux expériences qui m’ont le plus marqué lors de mes voyages tout au long de ma carrière de « dinosaure » du poker. Je me suis dit, un peu à l’instar de ma coéquipière Gaëlle Baumann : "Et pourquoi pas faire un classement des pires et des meilleurs moments de ma vie de joueuse ?"

Franchement, même les plus mauvais moments ne me semblent plus si terribles aujourd'hui. En fait, tout dépend de la façon dont chaque individu interprète ce qui lui arrive à une période précise de sa vie. Je vais donc vous parler de quatre de mes pires souvenirs. ¡Vamos !

Mon premier voyage à Vegas

Simpsons
Beaucoup de gens pensent que mon premier pélerinage à Vegas a eu lieu en juillet 2009, lorsque j’ai perfé dans le Main Event. Mais en fait, il s'agissait de mon deuxième voyage là-bas, car deux semaines auparavant, je m'étais rendue pour la première fois à Sin City dans le but de réaliser un reportage pour la chaîne de télévision Cuatro. Je devais faire un tour dans les bas-fonds de la ville.

En traversant les banlieues, j'ai été vraiment choquée par la grande pauvreté qui y règnait : les enfants sniffant de la colle dans les arrière-cours des maisons, les nombreux sans-abris et toxicomanes dans la rue, les histoires de gens ayant tout perdu, le fait de découvrir que Vegas est la ville qui compte le plus de suicides aux États-Unis… La vérité est que, bien que j'adore mener l’enquête, je garde un souvenir amer de ce premier contact avec Sin City. Comme la plupart des gens, je ne connaissais de Vegas que les clichés que nous observons à travers les publicités : les casinos, la fête, les mariages avec Elvis et Marilyn... Ce contraste avec le visage plus fastueux, festif et finalement plus connu de Las Vegas m'a vraiment mis une claque.

Me retrouver sans valise (ni ordi) aux Bahamas pendant une semaine

En janvier 2018, comme tous les ans, j'ai fait ma valise pour m'envoler vers Nassau et jouer le festival mythique qui ouvrait jusqu'en 2019 le calendrier annuel du poker live : le PCA.

Malheureusement, il m'a fallu un certain temps pour revoir mon bagage. Au début, j'ai tranquillement atterri dans la capitale des Bahamas, impatiente de toucher les cartes et de profiter de la chaleur dont bénéficient les régions tropicales presque toute l'année. Mais la mauvaise nouvelle s’est matérialisée trente minutes après que le carrousel à bagages s'est arrêté de tourner. Il restait désespérément vide, et j’ai dû me résoudre à accepter que ma valise rouge avait disparu. Ils l'ont localisée à Miami et m'ont promis qu'elle serait embarquée sur le prochain vol pour Vegas : dans 24 heures, je la recevrai à mon hôtel. Pas si mal…

Leo BlogMais après trois jours à tenter de suivre le protocole pour parler avec le département des bagages perdus à l'aéroport de Nassau, mon niveau de tilt était assez élevé. Très élevé, même. Ma copine Fatima de Melo m'avait laissé des vêtements de rechange, mais elle était venue avec juste ce qu'il fallait pour elle et ne pouvait pas m’en prêter davantage : j’ai donc dû aller faire du shopping. L’Atlantis, ce super resort où le hamburger le moins cher coûte 60 $, proposait des bikinis, des t-shirts et des sous-vêtements tout aussi hors de prix. On en était là : je commençais l'aventure avec 500 $ en moins sur mon compte et seulement quatre nouveaux vêtements. En plus, j'étais énervée car on m'avait fait payer pour avoir mis mon ordinateur portable dans ma valise : pour une fois qu'il n'était pas mis dans mon sac à dos... Il a fallu que ça tombe sur moi !

Ma valise n'est jamais arrivée, la dépense en vêtements fut exhorbitante et je n'ai pas pu utiliser le bikini que j'avais acheté car il a plu pendant dix jours d’affilée. Je jouais donc au poker en survêtement, et ce jusqu’au jour 3 du Main Event (un deep run, enfin une bonne nouvelle dans ce séjour !). Problème, après un hero call perdant à cinq minutes de la fin de la journée, j'ai fini par empaqueter deux ridicules blindes et demi pour affronter le passage de la bulle le lendemain…

Heureusement, à partir de là, les choses ont commencé à prendre une tournure positive. J'ai miraculeusement fait ITM et le soir même mon père m'a envoyé un message pour me dire qu'on avait ramené ma valise chez lui à Barcelone : elle contenait toujours l’ordinateur portable.

Oui, je sais, tout cela peut sembler exagéré, je le conçois, mais c'était vraiment une galère et je me souviens de l'avoir vécue avec un niveau de stress dont je ne suis pas fière, car au bout du compte, je ne pouvais rien y faire.

Bluffer avec 300 blindes au premier niveau du Main Event contre un récréatif calling station

Quand je me rappelle de ce moment, cet émoticône me vient à l'esprit : ☹

Je vous jure que des années après, je regrette encore ce coup. C’était en 2015, mais ça fait encore mal. En fait, je pense que les mots sont inutiles, l'emoji est suffisant. À ma décharge, on peut dire que je bloquais quelques possibles brelans chez mes adversaires grâce à l'une des cartes de ma main. Tout de même !

S'embrouiller après avoir sauté d'un tournoi

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En 2019, j'ai participé au Casino de Barcelone à l’un des tournois les plus relevés que j’ai jamais joué : le partypoker Millions à 10 000 € de buy-in. Avec des réinscriptions illimitées et une structure très lente, la sélection naturelle a fait son effet et la proportion de pros qualifiée pour le Day 4 était dramatiquement élevée. La tension était extrême car le premier palier de gains était déjà de 25 000 €, et ma table était difficile, comme toutes les autres. Avec 30 BB, j'ai reçu deux Rois et j'ai fini par me retrouver à tapis sur un flop QT7 comportant un flush draw contre la Big Blind qui avait défendu et avait fait deux paires. Sa main a tenu...

Alors, j’ai appelé le mec avec qui je sortais depuis moins d'un an et qui ne connaissait pas grand-chose au fonctionnement des tournois. Il m'a dit : "Tu devrais être fière, tu as très bien joué et tu as atteint le quatrième jour". Je vous promets que s'il m’avait dit ça en face plutôt qu'au téléphone, je lui aurai frappé la tête contre le mur.

Ce n'est pas une blague : ce jour-là, nous nous sommes disputés parce qu'Alberto ne comprenait pas que ce commentaire était hors-sujet pour un joueur professionnel. Il ne comprenait pas pourquoi cela m'irritait tant et ne semblait pas vouloir se mettre à ma place. Il voulait me convaincre que je devais me sentir super heureuse. Moi aussi, j'ai dû faire preuve d'empathie et accepter que son commentaire (une connerie absolue, soit dit en passant) partait d’une bonne intention. Il m’a fallu un mois pour lui faire comprendre la situation.

ChatMaintenant, j'ai le meilleur railer du monde à mes côtés. Il sait me traiter parfaitement, que je gagne ou bien dans les jours difficiles, ce qui arrive très souvent.

Dans mon prochain blog, j’aborderai des souvenirs autrement plus sympathiques. En espérant que je pourrais bientôt en ajouter d'autres à ma collection...

Prenez soin de vous !

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Leo Margets

Révélée par un mémorable deep-run sur le Main Event des WSOP, la Barcelonaise est l’une des figures emblématiques du poker Ibérique.

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