[Blog] Le revers de la médaille
Par Général
dansCette petite erreur que je fais à dix places de l’argent à Dublin m’aura beaucoup appris. La frustration de la bulle, surtout en live (qui plus est dans un gros tournoi), provoque un sentiment d’impuissance que je n’avais jamais connu auparavant. C’est là que j’ai commencé à prendre de travers le bonheur qui m’arrivait : j’ai commencé à jouer pour les mauvaises raisons. Au lieu de prendre du plaisir en jouant, je me suis mis une pression supplémentaire à cause de mon nouveau logo « Team Pro » et du sigle « W » désormais affiché en permanence sous mon pseudo en ligne. Puis, début mars est venu Paris avec la finale du WiPT (aucune perf), et les Winamax Series (pareil).
Mais suis-je seulement malchanceux ? La variance serait-elle la seule responsable de cette mauvaise période ? Je ne le pense pas, en fait je suis même certain que non. Certes la variance y est pour quelque chose, mais soyons honnêtes : le principal responsable de ce downswing, c’est bien moi.
Au poker, la perte de confiance en soi est cruelle. Lorsque l’on perd confiance, on se met à jouer différemment, même si c’est la plupart du temps de manière inconsciente. On ne prend pas les bonnes décisions, car on s’imagine toujours les pires scenarios : on se dit que l’adversaire a toujours le jeu max (ou simplement, une meilleure main que la nôtre) Les performances cessent donc de survenir, et la confiance ne revient donc jamais : un cercle vicieux ! C’est pour cela qu’il est essentiel d’être bien dans sa peau et sûr de soi afin de pouvoir jouer à son potentiel maximal.
C’est lors du séminaire du Team Winamax que mon changement de mentalité s’est produit. Je me suis rendu compte, simplement, de la chance que j’avais d’être là, avec toute l’équipe, une équipe de joueurs extraordinaires. J’ai donc décidé de me ressaisir, de bosser encore plus dur et d’aborder chaque tournois comme il se doit : avec la rage de le gagner !Tout d’abord en ligne. Mes coéquipiers m’ont affirmé que beaucoup d’entre eux avaient également eu du mal lors de leurs débuts avec le petit « W » sous leur pseudo. Il me fallait adapter mon style de jeu car la plupart de mes adversaires me jouaient désormais de manière différente. Ils sont nombreux à vouloir se « payer un pro », ou pouvoir raconter à leurs amis « Regarde comme je l’ai bluffé ! »
En live, ma manière d’aborder les tournois a également évolué. « Il faut que je passe le Day 1 ! », mais plutôt « Joue comme tu sais le faire et les résultats viendront ». La performance de Pierre à Monaco m’a fortement remobilisé. Les émotions par lesquelles nous sommes passés rien qu’en le suivant et en le soutenant, tout ceci m’a donné une envie énorme de me rassoir à une table de poker et de faire ce que j’aime le plus vite possible.
C’est donc avec une envie décuplée que je me lance pour la première fois à la conquête des WSOP. Je vais découvrir cette ville qui fait rêver tant de monde : Las Vegas.
Depuis son arrivée à Las Vegas, Florian "1flip 2win" Decamps a ouvert son compteur de places payées aux WSOP sur le tournoi Millionaire Maker, avant d'atteindre les demi-finales d'une épreuve au casino Venitian. Suivez ses progrès jour après jour grâce au reportage de nos journalistes dépêchés sur place.