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[Blog] La dernière marche

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Fbl Blog
Parfois, j'ai la sensation d'être une alpiniste. Je m'explique : pour commencer, les premiers jours d'ascension se passent sans encombre. J'ai l'expérience, l'équipement adéquat, l'entourage idoine et je sais exactement ce que je dois faire. Le scénario est bien rodé : j'analyse l'environnement qui m'entoure, et je marche dans le calme, pas après pas, col après col, en mesurant la portée de chacune de mes décisions. En fin de journée, je suis régulièrement parmi les premiers arrivés au campement, m'offrant une nuit confortable avec une belle vue vers le sommet. Mais voilà, quand arrive la montée finale, je n'arrive pas à atteindre le pic de la montagne. Parfois, c'est une défaillance de ma part, parfois, juste de la variance. Une chose est certaine, je ne compte pas baisser les bras ni ranger mes piolets : un jour, je suis persuadée que j'atteindrai le sommet.

Car je ne me suis jamais sentie aussi bien qu'en ce moment à une table de poker. J'ai l'impression d'être très régulièrement dans la zone, j'ai actuellement mon plus haut pourcentage de places payées aux tables depuis le début de ma carrière, et je multiplie les passages en table télévisée avec plus d'assurance que je n'en ai jamais eue. Ce qui me manque pour aller chercher la victoire que j'attends tant ? Pour être franche, je n'ai pas encore la réponse mais je me concentre avant tout sur ce que je peux maîtriser en travaillant au maximum mon jeu.

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Car comme d'habitude et comme depuis de longues années, en tant que joueuse de poker, je suis habituée à accepter la variance et la défaite. J'ai récemment regardé Full Swing sur Netflix, une mini-série où sont suivis les meilleurs joueurs de golf du monde. Il était intéressant d'entendre leur raisonnement, car il est connu que le golf est l'un des sports les plus individuels et les plus durs mentalement qui soit. Certains joueurs y semblent pourtant frustrés quand ils se disent que c'est un sport compliqué : car même si tu es le meilleur, tu gagnes au mieux la compétition 10% du temps. 10% ? Allez dire ça à un joueur de MTT ! Et ce n'est pas un problème. Cela fait partie de notre passion et de notre métier, on s'y habitue, ce qui ne veut pas pour autant dire qu'on l'accepte totalement. L'objectif, c'est de bosser et de continuer à prendre de l'expérience pour être le plus compétitif possible, en étant persuadé que ce moment va finir par arriver.

Sur l'EPT Paris, je me suis à nouveau retrouvée en table télévisée, ce qui était par le passé un fardeau pour moi. Désormais, je crois que c'est devenu une force. Comme disait Davidi dans un récent blog, que l'on gagne ou que l'on perde, il est difficile de savoir si l'on joue vraiment bien. Avec l'ensemble des cartes révélées sur la table TV, cela devient difficile de se cacher ! Et j'avoue avoir été plutôt heureuse des retours de mes collègues quant à mon jeu. Cela me motive d'autant plus à continuer de le travailler assidûment.

Il faut dire qu'un petit cap a été franchi. Auparavant, quand on m'envoyait en table télévisée, de terribles nœuds apparaissaient dans mon ventre. J'étais stressée et j'avais toujours peur de m'écouter. J'avais une petite voix intérieure qui me disait : « Je ne peux pas passer telle main sur cette table, ça sort trop de la GTO et on va me juger... » « Qu'est-ce qu'on va dire si je paye cette main avec 12 blindes ? Pourtant, je suis sûre que c'est bon... » Certainement le syndrôme de l'imposteur, qui aujourd'hui est derrière moi. Désormais, je suis mon feeling et mes reads, j'aime ma façon de jouer, j'ai l'expérience et, vous le sentez dans mes propos, j'ai également confiance en moi.

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L'idée de dire qu'on est habitués à la défaite ne consiste en rien à en faire l'apologie. Il faut simplement savoir l'accepter. J'ai enchaîné de nombreux Day 3, Day 4 et même demi-finales et finale récemment sur des plus petits tournois, mais les places que j'ai atteintes auraient pu être frustrantes. Pourtant, il n'en est rien. Peu de temps après ma défaite, je me relève et repars au combat, parfois même instantanément sur d'autres tournois lors des festivals live, ce que je ne faisais pas par le passé. Je le sens et n'ai pas peur de le mettre par écrit : mon heure va arriver.

Je fais également tout pour être au mieux dans ma tête. En ce début d'année encore, j'ai essayé d'équilibrer au mieux mon temps entre toutes mes passions : j'ai travaillé mon jeu, je me suis rendue sur un maximum d'étapes live du Winamax Poker Tour, et j'ai également pris le temps de m'adonner à ma passion pour le ski, tout en étant au maximum disponible pour ma fille qui fêtera (déjà !) ses 8 ans cette année.

Dans les prochaines semaines, j'attends donc impatiemment le séminaire du Team Winamax. Ce sera l'occasion pour nous tous de poser nos objectifs pour les mois à venir. Et derrière, c'est à nouveau de belles séries de tournois qui nous attendront. Je serai à Monaco pour l'European Poker Tour avec un programme chargé, et j'irai au SISMIX avec plus de hoodies que de maillots de bain. Puis viendra l'heure de partir aux World Series of Poker, accompagnée de ma fille, pour être dans les meilleures dispositions possibles. Let's f...... go !


O RLY

Une des premières vraies terreurs au féminin de la nouvelle génération. Un talent fou de choc et de charme !

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