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[Blog] Dans la Tête d'un Top Shark

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Léo Lombardozzi Blog

Salut à tous les amis, ici Ya 2 écoles ! Quoi ? ce nom ne vous dit rien ? Mais si, ouvrez vos manuels d’histoire à la page 267 au chapitre Top Shark et vous verrez que je suis l’heureux vainqueur de l’édition 2020.

Je sais, cela fait déjà plusieurs semaines que j’ai rejoint la meilleure équipe au monde de Texas Hold’em sans limite de pot. Mais le temps faisant son œuvre, l’actualité brûlante du poker a déjà balayé ma prestation et tous les regards se portent maintenant sur le KING5 (alors, qualifiés pour le Stade 2 ou pas ?) ou encore sur les rocambolesques K.O. Battles qui viennent de démarrer. Mais laissez-moi vous raconter une dernière fois mon histoire : installez-vous confortablement, préparez-vous une petite verveine ou tout autre plaisir gustatif. Il était une fois…

Les études avant tout (ou pas)

Leo Lombardozzi

J’ai toujours vu la Top Shark comme le concours inaccessible par excellence. La raison ? Une compétition trop relevée ? Un marathon trop éprouvant ? Rien de tout ça. Jusqu’alors, la muraille infranchissable qui me séparait de l’académie se résumait en deux mots : examens scolaires. Avant cette année, en ma qualité d’étudiant, les deux mois d’épreuves s’entrechoquant avec les partiels d’hiver : difficile de concilier les deux.

Je n’ai jamais été un élève très assidu. Je n’ai d’ailleurs jamais vraiment su pourquoi. Peut-être du fait que j’ai très rapidement compris que les connaissances inculquées au lycée ou à l’université sont disponibles gratuitement sur Internet ou dans les manuels pour tous ceux qui veulent se donner la peine de chercher. Une autre raison, plus pragmatique, tient sûrement plus à ce doux jeu qu’est le No-Limit Hold’em, pour lequel j’étais beaucoup plus enclin à faire acte de présence que pour les cours de philosophie ou de droit des contrats.

Tout cela réuni a donné lieu à un absentéisme chronique qui débuta durant mes années lycée, pour s'intensifier ensuite d’année en année. Lors de mon entrée à l’université, j’ai donc échafaudé un plan parfaitement huilé : me consacrer exclusivement à ma passion les trois quarts de l’année, dormir poker, manger poker, penser poker et, lors des périodes de révisions précédant les examens, me retirer de tout et ne penser qu’a la trigonométrie, la macroéconomie ou au droit international.

Autant d’éléments qui m’ont éloigné de la TSA pendant toutes ces années. Pire, je n’ai même jamais suivi son fonctionnement. J’étais étranger à cet événement à tel point que je n’avais aucune connaissance des épreuves, des profils des compétiteurs, ou même de ce qu’il y avait à gagner exactement ! Je ne peux pas dire que cela ne me laissait pas rêveur, et j’avais chaque année envie d’y participer, mais la réalité et les sacrifices que j’entreprenais pour mener à bien ma double licence Économie/Poker ne me permettaient pas d’y songer.

Des débuts prometteurs

Léo Lombardozzi LPT

Vous me reconnaissez ?

Ma licence en poche, je décide de prendre mon envol pokeristique. Tout se passe dans le meilleur des mondes. Je vis de mon rêve, j’ai la chance de faire partie d’une bonne plateforme de coaching dans laquelle j’ai de nombreuses responsabilités. Cela fait d’ailleurs partie des choses que j’apprécie le plus. Jouer au poker c’est bien mais, dès le moment où on en fait son métier, on ne peut plus se cacher et l’on peut également plonger dans une certaine routine.

Chaque année qui passe ressemble peu ou prou à la précédente et, comme j’ai souvent eu l’occasion de le dire en tant que coach, notamment à certains jeunes rêvant de se lancer dans l’aventure : être joueur professionnel de poker n’est pas fait pour tout le monde. Une chose est indéniable, je suis passionné par ce jeu, et donc par tout ce qui gravite autour. L’industrie du poker est un secteur jeune et riche de nombreux métiers tous aussi fascinants les uns que les autres. Mes parents ont toujours été persuadés que je graviterai autour de ce monde, pas forcément comme joueur professionnel, mais en tant qu’acteur de l’industrie. Aujourd'hui, je peux les comprendre. À mes débuts, j'étais plus passionné par l’organisation de mes propres évènements live que par le jeu lui-même.

Nous sommes en 2012 lorsque je réunis pour la première fois mes amis du lycée autour d’une table. Même si le plaisir primait sur les résultats, ces derniers étaient très encourageants à une époque où nos connaissances respectives se résumaient à la lecture du dernier magazine de poker en vogue.

Leo Lombardozzi Home game

Mes premiers contacts avec le live, il y a plus de 8 ans déjà.

Alors que je multiplie les casquettes en tant que coach, producteur de vidéos pédagogiques et co-gérant d’un site de coaching, je me lance également sur Twitch, où je joue les plus beaux tournois de Winamax. Et voilà que j’apprends à la rentrée dernière l’imminence du prochain festival se déroulant sur ma room favorite : le Winamax Circus.

Comme à mon habitude le programme, je dévore le programme tel le dernier Stephen King (énorme bluff, je n’ai jamais touché un de ses livres), pour constater n'être pas totalement la cible de cet événement, jouant d’habitude à des limites plus élevées. Alors que je m’apprête à passer mon chemin, un détail me saute alors aux yeux : les 50 premiers du leaderboard auront une chance inespérée de rejoindre la Top Shark Academy. Tel ce bon vieux Charlie en route pour la Chocolaterie, je me persuade que cette opportunité est mon ticket d’or. L’occasion parfaite pour partir à la recherche de nouveaux GIFs pour agrémenter les folles sessions à venir. Je sors d'ailleurs d’un excellent dernier exercice, ayant remporté devant des centaines de spectateurs un second titre sur un Monster Stack 20 €.

Une finale haletante

Léo Lombardozzi Series

Première illustration promotionnelle pour mes sessions Twitch, réalisée non pas par ma petite sœur, mais bien par votre serviteur ! Un grand merci à mon professeur d’arts plastiques, qui a toujours cru en moi.

Je savais que retransmettre l’ensemble de mes sessions jour après jour durant le festival serait extrêmement épuisant. Mais le soutien des nombreux viewers réguliers de mes streams m’apporterait la motivation nécessaire pour mener à bien cette épreuve. Au final, ce festival se révèle plutôt mitigé financièrement parlant, puisque je finis légèrement perdant, et ce malgré deux tables finales ! La première sur l’Event 51 (50 €), pour une 9e place et un cash à 1 055 €. La seconde sur l’Event 33 (5 €), avec une 6e place valant 641 €. Il ne m’en faut pas plus pour atteindre la 36e place du leaderboard et être convié au tournoi qualificatif permettant de rejoindre de la Top Shark Academy.

Rentrer dans l’école était à mon sens, et de loin, l’étape la plus compliquée, car il ne dépendait que trop peu de moi, mais incombait davantage à Dame Variance. Pourtant, tout se passe correctement lors de cette finale. Je croise des pseudos qui me sont alors totalement étrangers (faute de beaucoup jouer en MTT), comme En T9 ou IllicoBusto. Il s’avérera que ces deux joueurs se qualifieront avec moi et deviendront par la suite mes principaux adversaires tout au long de l’aventure, de la Semaine 1 à la Finale.

Parlons un peu poker : le coup pivot se trouve ici même les amis. Alors que la bataille fait rage et que nous sommes tous dans un mouchoir de poche, je me retrouve en heads-up sur mon dernier tournoi restant parmi les quatre à disputer en simultané. Malgré mes deux tables finales (une 6e et 7e place), les chiffres sont clairs : il faut absolument que je gagne le heads-up pour intégrer l’académie.

Une main va sceller mon sort, alors que j’ai un net désavantage en jetons :

Rien de vraiment extraordinaire dans cette main, un overbet des plus classique turn, possédant une main qui ne bloque pas la "calling range" de mon adversaire, c’est à dire son éventail très large composé de beaucoup de paires et de paires + tirages.

Ace on the river, la classique, une très mauvaise carte pour mon éventail de mains. Peu de mains que j’overbet turn sont composées d’As, puisque j’aurais 3-bet préflop As-Valet ou deux As. Tout cela pris en compte, je décide de check, non pas pour slowplay sur une carte dangereuse ou car je ne suis plus sûr de la force de ma main, mais tout simplement pour équilibrer et ainsi garder des mains fortes dans ma range. Bonne nouvelle, j’ai pu prendre le maximum contre deux paires et me relancer dans ce HU. Quelques minutes plus tard, nous y sommes : je suis membre de la Top Shark Academy.

Le meilleur pour la fin

Léo Lombardozzi Top Shark

Une œuvre d’art de plus sur cette Terre.

Le plus dur est fait, je navigue entre euphorie et stress. Je suis si proche, mais en même temps si loin. Je suis très confiant sur mes capacités à pouvoir accéder à la grande finale. Cette confiance découle en partie de ma non-appréhension des épreuves techniques à venir, la création de vidéo notamment étant l’une de mes principales activités du moment. Une chose me tenait à cœur : pouvoir retransmettre mes épreuves pour remercier tous les viewers qui m’avaient soutenu jusque-là. Beaucoup m’ont dit "Tu es fou, tu vas donner tellement d’information à tes concurrents !" Peu importe, la Top Shark reste une fête et j’avais envie de la partager. Winamax accepte et je peux ressortir mon kit à dessins (voir ci-dessus).

Mon objectif à l’entrée de l’Académie était on ne peut plus clair : marquer l’histoire de la compétition en remportant le plus de titres de Majors et ramener le MacBook Air à la maison !  Deux objectifs que je n’ai absolument pas réussi à remplir, mais je ne vais tout de même pas me mettre à whine. Je suis toutefois nommé Major des deux premières semaines, la première avec beaucoup de réussite sur les simulations de table finale (deuxième du classement général) et la seconde avec un volume gargantuesque en Go Fast NL10, et tout cela en stream s’il vous plaît !

Leo Lombardozzi Live

Pas la tête des grands jours sur le High Roller à 1 500 €, tournoi par ailleurs étrangement très relevé. Crédit photo : pokerpt.com.

Les semaines passent dans l’Académie mais dans mon esprit une projection me hante nuit et jour : la grande finale. Je n’ai qu’une hâte, la disputer et relever le défi. Je sais très bien que le niveau va être très élevé, et que mes capacités propres ne seront pas les seuls facteurs de ma réussite. Il va falloir que Dame Chance m’accompagne dans ce périple. J’avais prévu un plan précis : envoyer un maximum de volume, pour ainsi ne rien regretter.

La suite vous la connaissez, vous avez déjà eu l’occasion de lire les nombreux (et excellents) articles de la rédaction relatant les différents rebondissements de cette finale. Pour finir, si je devais résumer ce long pavé à ma mère qui n’a probablement rien compris, peu habituée au vocabulaire qui nous est si propre, la conclusion de ce périple tiendrait en ces mots : on l’a fait !


Ya 2 ecoles

Après avoir conquis les terres online, le vainqueur de la 9e Top Shark Academy est prêt pour affronter les cadors du circuit international.

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