Winamax

[Blog] Au diapason

Par dans

Blog Alexane Facebook

Salut à tous ! Beaucoup de choses se sont passées depuis mon précédent blog. Il y a trois mois, j’ai vécu une des expériences les plus excitantes de mon début de carrière live : une table finale mouvementée sur le Main Event du Winamax Poker Tour. Après pas mal de coups intéressants et de rebondissements, j’ai terminé quatrième pour 60 000 €. Dès le lendemain, la même question revenait en boucle : « Est-ce que tu n’es pas trop déçue de ne pas avoir gagné et d’avoir fait des erreurs qui t’ont coûté la première place ? ». En réalité, pas du tout. J’ai fait de mon mieux pour tenter de soulever le trophée, et au moment du dernier flip qui m’a couté 99% de mon stack, j’étais sereine et j’ai accepté l’idée que la victoire serait probablement pour une autre fois. Pourtant, ça n’a rien à voir avec une quelconque mentalité défaitiste.

Tout pour la musique

J’ai grandi dans un milieu très compétitif, et j’ai toujours adoré le challenge. J’ai fait de la musique à haut niveau pendant presque la moitié de ma vie. Il y a quinze ans, j’avais 13 ans et j’étais sur le point de passer l’épreuve la plus importante de mon adolescence : l’audition d’entrée au Conservatoire National de Paris, un centre de formation très prestigieux à l’attention des jeunes futurs danseurs, musiciens et solistes d’Europe. Anxieuse mais pleine d’espoir, ma mère en coulisses et mes partitions à la main, je me suis avancée dans le plus grand amphithéâtre que j’avais jamais vu et j’ai exécuté avec passion les morceaux que j’avais travaillés des semaines durant.

Alexane Najchaus NB

Après quelques heures d’attentes qui m’ont semblé interminables, vint le soulagement : je faisais partie des deux élèves choisis pour intégrer le double cursus offert par l’école et le Conservatoire. J’allais passer le reste de ma scolarité à alterner cours au lycée le matin et pratique musicale le reste de la journée. Pendant toute mon adolescence, je me suis levée à 6 heures et j'ai enchaîné après mes cours des heures de répétitions, musique, solfège et chant, dans le but d’intégrer à la sortie de l’école le Conservatoire Supérieur pour adultes, et commencer ma carrière dans l’Orchestre Philharmonique de mon choix.

En quête de perfection

Si cette période de ma vie m’a enseigné la discipline, la rigueur et l’acharnement, elle m’a aussi forgé un mental de perfectionniste. Les 6/7 heures de pratique quotidiennes, répétitions, auditions, ou concours avaient pour but d'atteindre une perfection dans laquelle la moindre fausse note n’avait pas sa place. Impressionner un jury sans avoir répété sa prestation encore et encore était impossible. J’ai donc compris très tôt que de passer ses journées à s’entraîner pour donner le meilleur de soi était indispensable, et la moindre erreur de partition m’obligeait à recommencer et répéter des heures durant jusqu’à atteindre mon propre idéal, le seul objectif qui m’importait vraiment.

Je ne me suis jamais concentrée sur la première place à l’époque et je persistais dans l’idée qu’en donnant le meilleur de moi-même, je ne pouvais tout simplement pas échouer. Audition après audition, concours après concours, j'ai eu raison. La seule audition que j’ai ratée fut la dernière : j’avais 16 ans et j’avais compris que je n’aimais plus assez la musique pour passer ma vie à m’y dépasser au cours de chaque représentation. Dans ma vision des choses, je n’avais pas échoué parce que les autres étaient meilleurs que moi, mais parce que pour la première fois, je n’arrivais plus à faire de mon mieux. J’ai pris ma toute première décision risquée en sachant qu’un avenir tout tracé m’attendait, mais je me suis dit que la vie était trop courte pour ne pas avoir chaque jour une raison de se surpasser. J'ai ainsi écouté ma lassitude et quitté le Conservatoire. Dans les années qui ont suivi, j’ai retrouvé beaucoup de situations stimulantes, mais rien qui me motivait assez pour me tenir éveillée la nuit.

Alexane Najchaus

Toujours faire mieux

Et puis j’ai découvert le poker ! J’ai commencé sur un format où, d’une certaine manière, il n’y a pas officiellement de premier, et pendant longtemps, mon seul objectif en me levant le matin était de grind mieux que la veille, pas d'écraser mes adversaires. J’ai connu les tournois plus tard, et à ce moment-là être premier est devenu certes un objectif, mais pas une fin en soi. Plutôt une conséquence. Le résultat d’heures de travail, de la capacité à se battre contre soi-même mentalement et techniquement, afin de progresser sans cesse. Et ce, avant même de se mesurer aux autres.

Mon aventure sur le WiPT m’a confrontée à ma toute première finale après seulement quatre festivals live. J’ai travaillé en amont, mais en réalité, rien n’aurait pu me préparer parfaitement à tous les scenarii pouvant se dérouler. J’ai fait des erreurs bien sûr, mais sur le moment, j’ai fait de mon mieux et respecté à la lettre une stratégie que je voyais optimale. Les erreurs commises hier ne seront pas les erreurs de demain et pour rien au monde je ne changerai la façon dont les événements se sont déroulés. Pour ces raisons, cette quatrième place ne m’a laissé aucun goût amer. Je n’ai maintenant qu’une hâte, retrouver des situations aussi stimulantes et me surpasser. C’est l’objectif qui m’importe le plus !


LaSirenita

Spécialiste des Expresso, la jeune francilienne possède tous les atouts pour se faire un nom sur la scène du poker mondial. En commençant par les tournois live…

Suivez LaSirenita sur TwitterSuivez LaSirenita sur Instagram