I have a dream
Photo : Joe Giron / PokerNews.com
Lundi 4 novembre, 16 heures 40, Las Vegas, casino Rio. Nous sommes à cinq minutes à peine du coup d'envoi de la table finale des Championnats du Monde de poker. Sylvain est prêt, il est assis et a l'air concentré. Un homme en mission. Autour de lui, ses adversaires. Tous affichent de subtiles nuances dans leur comportement. Certains ont fait leur entrée en scène comme des stars du rock. D’autres de manière beaucoup plus discrète. Mais tous ont désormais le masque. Le masque du type qui s’apprête à jouer la partie de poker la plus importante de sa vie.
Le stage du Team Winamax organisé à Chamonix quelques mois plus tôt me revient en mémoire. Le coach mental de l’équipe Pier Gauthier avait demandé à chacun quel était son objectif dans le poker – mais il voulait qu’on lui réponde quelque chose de possible, d’atteignable. L’un d’entre nous avait répondu « Je voudrais gagner les World Series of Poker », provoquant un tollé de railleries chez le reste de l’équipe. Moi le premier, je trouvais que se fixer sur ce tournoi en particulier relevait plus du fantasme, du rêve, que d’un objectif atteignable.
Et pourtant, maintenant j’y étais, en finale des World Series of Poker. Assis, non pas à la table bien entendu, mais tout de même aux premières loges, dans les gradins, avec un statut assez privilégié : je coache l’un des finalistes. Co-coach, pour être plus précis, car nous sommes trois à avoir travaillé avec Sylvain sur la préparation de cette finale, Davidi Kitai et Nicolas Cardyn sont aussi de l’aventure. Comme Sylvain, nous ressentons tous les trois la pression avant le départ. Les questions se bousculent. Est-ce que notre stratégie va... Lire la suite