Mission : hit'n'run

Par dans Tournois Live il y a plus de 10 ans.

Comme chaque année, le mois d'août est synonyme de bilan. C'est la période où on peut prendre du recul et pourquoi pas - un mot méconnu des joueurs de poker - des vacances !

Est-ce parce que ce métier est officiellement un jeu (à défaut d'être un sport ?), ou parce que les congés payés n'existent pas chez les joueurs professionnels ? Toujours est-il que les travailleurs du poker prennent rarement de vraies pauses. Pourtant, la fatigue mentale des cartes et des voyages est bien réelle. Si je vis depuis plus de huit ans du jeu qui me passionne, c'est notamment par mon attrait à prendre du recul, au propre comme au figuré. Ça, et aussi grâce à la confiance que me porte Winamax depuis le début de l'aventure !

Cette année, la notion de vacances est plus floue. J'ai un p'tit truc super mignon à la maison qui me prend beaucoup de temps et d'énergie, tout en me récompensant par des sourires et autres « areuh ». Magique mais épuisant ! Je n'avais plus joué en live depuis trois mois, et pour la première fois, Las Vegas m'a paru calme et apaisant. Certes, je ne suis pas resté longtemps, mais c'est surtout le changement de rythme qui m'a frappé dès l'atterrissage. Pas de poussette, pas de réveil en pleine nuit... Le sentiment d'être léger, mais aussi d'être un peu vide à l'intérieur. Dur d'être si loin de sa famille pour la première fois.

Le lendemain, premier tournoi. Un $2,500 regroupant 1,700 joueurs. C'est un choc : je ne suis plus du tout habitué à attendre des cartes sagement assis ! La différence de rythme au fur et à mesure que l'heure tourne est flagrante. Je me lève entre les pots, m'agite, discute, perds de l'énergie. J'oscille entre une envie décuplée de bien faire, et le sentiment... Lire la suite

Gagner pour ma fille

Par dans GénéralLife Style il y a plus de 10 ans.

Le fait que j'écrive ce blog depuis mon téléphone, allongé avec ma fille de quatre semaines dormant sur mon torse, illustre parfaitement le tremblement de terre intervenu dans notre appartement londonien.

La petite Alice Levi, 3,5kilos - soit une bankroll en hausse de 600 grammes par rapport à son dépôt initial, est en pleine forme, et nous faisons ce que nous pouvons pour suivre son rythme ! Et quel rythme ! Jour après nuit, nous passons d'une sérénitude et d'un bonheur absolu lorsqu'elle nous fixe de ses grands yeux... au tilt le plus profond lorsque nous ne comprenons pas immédiatement ses requêtes.

Devant tant de joie, le poker parait bien dérisoire. Finalement, la paternité remet les choses à leurs places : la plus grande aventure, ce n'est pas de contre-bluffer un milliardaire russe après avoir été "forcé" à boire du champagne, mais bien de donner des biberons et d'endormir une petite puce qui compte sur vous (et pour vous) dans la vie.

Après cette naissance, j'ai mis 27 jours avant de rejouer une seule main de poker, et ce n'est pas (enfin, pas seulement) parce que j'étais débordé avec la petite. Je mesure bien la chance que j'ai de pouvoir faire une parenthèse afin de profiter de ma petite famille ! A chaque métier ses désavantages, et reprendre la route sera difficile par la suite. En attendant, je savoure cette idylle et remercie mon sponsor pour sa grande compréhension, plus même, sa bénédiction. Jugez plutôt le cadeau des Boss :

Pas sûr que vous le trouviez dans la boutique Winamax !

Comment se remettre au poker, donc ? J'ai fait quelques petits tests en micro-limites, pour voir si j'avais l'endurance et la motivation pour à nouveau me concentrer sur mon jeu pendant... Lire la suite

ITM, moi non plus

Par dans Tournois Live il y a plus de 10 ans.

© Grégoire Camuzet

Jouer à domicile



Ces dernières semaines, j'ai ajouté deux petites perfs à mon palmarès. Celle dont je suis le plus fier, c'est ma 16e place du Winamax Poker Tour. La bataille fut rude durant quatre jours, avec des hauts et des bas, des coups chanceux (désolé Djamat !), des mains superbes et, j'avoue Monsieur le juge, deux coups pas terribles. Globalement, je suis très heureux de ma performance. Je suis resté concentré sur des tables avec de bons amateurs, de bons pros, mais aussi des joueurs complètement imprévisibles qu'il faut savoir observer attentivement afin de bien s'adapter.

A proscrire : les deux fautes d'ego faites en cherchant à « mater » un bon joueur sur ma gauche, et ce afin de pouvoir écraser la table. Mais Torgny Andersson n'était pas du même avis, et d'après notre discussion post-tournoi, a en plus eu beaucoup de jeu ! J'ai su changer de vitesse à temps et garder un bon tapis lorsque la table a cassé mais un bad beat et une mauvaise rencontre plus tard, j'étais dans le rail.

Pas grave, ça fait toujours plaisir de défendre chèrement sa peau à domicile. 16e sur 1,222. Je ne vais pas rougir. Ceci après ma 32e place sur 818 à Dublin... On dirait que les tournois Winamax me portent chance ! Objectif désormais : entrer dans les places qui comptent vraiment...

EPT London

L'EPT Londres fut en tout point identique. Oui, en tout point : une copie sérieuse, attentive. Un passage passionnant en table télévisée avec des coups très biens joués, des coups chauds comme la braise avec notamment ce duel contre Gaëlle, et encore une erreur contre un très bon joueur à ma gauche. Il va vraiment falloir que je révise mes cours sur la position ! Je termine finalement dans l'argent, mais... Lire la suite

Tout chez papa !

Par dans Life Style il y a plus de 10 ans.

Depuis quelques mois, je sais que ma vie va changer. Du tout au tout.

Problème ? Ma vie n'était pas loin d'être parfaite, et si je comprends bien, plus rien ne sera jamais comme avant. Pourtant, j'accueille ce changement avec bonheur, impatience, et une bonne dose de trac... Je vais être papa !

Bonheur, car ma femme est merveilleuse.
Impatience, car j'ai hâte de rencontrer cette petite fille en personne.
Trac, car nous ne sommes pas prêts du tout !

Quoiqu'il en soit, je dois me préparer à avoir de grandes responsabilités. Voilà un mot qui fait frissonner bien des joueurs de poker. Responsabilités. Brrrr ! Le poker, c'est la liberté de faire ce qu'on veut, d'interpréter un personnage, de mentir, de jouer. Ce jeu attire donc de grands enfants, passionnés, souvent atteints du syndrome de Peter Pan. Et je ne fais pas exception. Choisir d'en faire son métier, c'est carrément passer du côté de la douce folie : c'est mettre la trilogie liberté/insouciance/aventure devant sécurité/stabilité/utilité.

Jusqu'ici le mot qui définissait le mieux ma vie était plaisir. Ce n'est pas que j'ai vécu une succession ininterrompue de plaisirs (hélas) - mais parce que je n'ai travaillé dur que lorsque les choses me passionnaient, et parce que j'ai planifié ma vie pour éviter au mieux les contraintes... et les responsabilités !

Jusqu'à aujourd'hui.

J'ai toujours su que je voudrai un jour une famille, de l'amour, et construire quelque chose. Mais dans ma tête, c'était toujours une vision dans un futur très, très lointain (in a far, far away galaxy !). Rencontrer ma femme fut une sorte d'épiphanie, et tout semble couler de source depuis.

Ceci dit, même si tout semble plus simple actuellement,... Lire la suite

Garder du plaisir (2/2)

Par dans Tournois Live il y a plus de 10 ans.

Suite de l'article «Garder du plaisir (1/2) »

Jour 2 du Winamax Poker Open de Dublin. Fort d'un gros tapis et en pleine confiance,  je commence à regarder de plus près la structure : 304 joueurs restants (sur 818 au départ), 84 payés. Le plan A est de profiter de mon gros stack pour écraser la bulle. Faute de quoi le plan B est de ne pas faire de conneries. Le plan C se trouve au bar. Problème potentiel : je me retrouve toute la journée à une table piège avec de sacrés personnages, également munis de gros tapis. Présentation.

- En face, Toufik joue son premier tournoi live, mais il n'est pas venu faire de la figuration. Il me sur-relance à la première occasion, et sa poker face est impeccable derrière un costume assez déroutant dans un style « Ali G aime le rouge ».

- A ma gauche, un ingénieur qui me montre des photos de ses enfants tout en m'expliquant qu'il est intimidé de jouer à ma table, ou encore qu'il ne veut pas sauter avant la bulle. Le croyant de bonne fois, je m'attends à lui rouler dessus... Mais le bonhomme est-il crédible ? Floating, 3bet sur mes ouvertures, relance premier de parole, tout y passe... J'ai l'impression d'être le pigeon de service !

- A ma droite, un joueur qu'on ne présente plus : Le King de St-Tropez. Pardon, je prononce mal : Le KIIING de Saint-Trrrrrrrrrrrropez ! Plagiste de profession, blagueur infatigable et imprévisible, il n'a pas son pareil pour animer une table. On l'appelle ainsi car il aime bien défendre n'importe quel Roi (oui, oui, K5, K2... TOUS !). Attention il se fait passer pour un rigolo (notamment car c'en est un !) mais il n'est pas là (que) pour plaisanter.

Je l'ai vu faire un fold incroyable sur un flop hauteur Dix avec deux As en main (il... Lire la suite

Garder du plaisir (1/2)

Par dans Tournois Live il y a plus de 10 ans.

Le Winamax Poker Open m'a permis de passer une semaine formidable. La notion de plaisir est tellement importante dans ce jeu... Quel que soit son niveau technique, son degré de motivation ou son "edge" : on ne contrôle finalement pas grand-chose sur le court terme !

Le plaisir. Un mot clé qui a toujours eu une importance primordiale dans mes choix de vie. Je vois tellement de joueurs de poker, professionnels ou non, qui se concentrent uniquement sur leurs objectifs sans penser à apprécier l'instant présent. Le plaisir. En fin de compte, n'est-ce pas l'un des premiers buts dans la vie ?

Ah, on me souffle dans l'oreillette qu'il faut aussi donner un sens à sa vie. J'y reviendrai. Parlons d'abord de plaisir, et revenons à Dublin et ce Winamax Poker Open !

Le premier prix de 65,000 euros me faisait suffisamment saliver pour donner le meilleur de moi-même sans néanmoins me mettre la pression inutilement. J'ai donc joué un poker relâché, parfois carrément "LAG-Tard" comme on dit (contraction des termes  "agressif" et d'"attardé" -retard- pour ceux qui ne connaissent pas cet anglicisme merveilleux).

Il faut dire que le tableau était beau : un format short-handed (six joueurs par table), des gros antes favorisant la prise de risque, et un statut de Team Pro/homme à abattre pour créer de belles dynamiques grâce au bountys mis en place par Winamax (150€ pour le joueur qui m'élimine !). J'abordais ce tournoi avec le même sérieux que n'importe quel autre beau tournoi du circuit pro.

Hélas, je commence par un faux départ canon ! Le style à haute variance que j'ai choisi me fait chuter à 2,750. C'est moins de 15% du tapis qu'on m'a confié lors de l'inscription... Pas de quoi pavaner. Pris d'un coup de... Lire la suite

2012 : Bilan à mi-parcours

Par dans Général il y a plus de 11 ans.


Les WSOP 2012 sont maintenant derrière nous. Veni, Vidi... mais pas trop Vici. Le circuit des tournois live est en pause quelques semaines durant : c'est l'occasion de procéder à un petit bilan. Dans mon blog de janvier, j'avais été très clair sur mes objectifs 2012... Des objectifs ambitieux, au sortir de deux belles années consécutives. Impossible de tricher, donc : à mi-chemin de l'année, passons ces objectifs en revue.

X Gagner un tournoi majeur : Ma chimère à moi. Quatre tables finales aux WSOP, 3 à l'EPT, une au Grand Prix de Paris... et ma meilleure performance reste une 3e place à Prague.  En 2012, j'ai ajouté une 7e place à Madrid, une 13e et 23e place aux WSOP, ça fait beau sur le CV certes, mais il me reste encore à connaitre la joie ultime de la première place.

Intégrer le top 12 français sur Hendon Mob : Mission accomplie ! De 14ème en janvier, je suis désormais en 12ème place, aux portes du Top 10. Chaque échelon est plus dur à gravir que le précédent, car devant il y a plusieurs joueurs avec un palmarès entamé il y a 20 ans, et en tout cas que des bons qui sont toujours actifs sur le circuit, et qui ne comptent pas en rester là. Moi non plus, ceci dit...

Rester un étudiant du jeu et continuer de chercher des outils stratégiques : Lors de mon Challenge Sit&Go, je me suis replongé dans les mathématiques de l'ICM. Récemment, à Vegas, j'ai beaucoup travaillé sur le HU, et j'ai un projet avec Tristan pour me mettre aux variantes exotiques. Pour l'instant, j'évite de (re) tomber dans le piège de me croire « arrivé », et je continue de travailler mon poker.

X Gagner un gros... Lire la suite

Sit and Croc : le challenge

Par dans Tournois Online il y a plus de 11 ans.

Tout est de la faute de Manu.

C'est vrai quoi, c'est quoi cette idée d'aller jouer des micros limites pendant des heures ? Quand j'ai vu le défi qu'il s'était fixé cet été, je ne pouvais pas laisser passer l'occasion, et j'ai tout de suite pensé aux Sit&Gos, car c'est grâce à eux que tout a commencé pour moi.

Étudiant informaticien, je découvre le poker sur internet. Deux semaines plus tard, galvanisé par mon succès fulgurant en « play money », c'est armé de 20 euros que je m'apprête à conquérir le monde !


Ces premiers 20 euros furent relativement mal investis : un missclick dans le lobby me fit jouer en « full bankroll » sur la mauvaise table et le temps de m'en rendre compte, j'avais touché top paire top kicker. Plus le temps de reculer, je misais tout... et perdais tout contre quinte flopée !

Une belle leçon de bankroll management pour pas cher ! Qui sait combien cette expérience m'a rapporté par la suite ?

Les 20 euros suivants furent investis à 99% dans des Sit&Go, et je ne peux que jurer par eux. Jugez plutôt : en 6 mois je gagnais déjà de quoi vivre, le tout sans avoir jamais joué plus de 4% de ma bankroll à la fois !

Loin de moi l'idée de prétendre que le poker est facile, ni que tout le monde puisse en faire autant. Je cumulais 5 avantages durs à réunir :

- En tant qu'étudiant fumiste, j'avais beaucoup de temps libre et jouais environ 16h par jour : lit, ordi, frigo, ordi, (douche), ordi, lit... bis repetita, ad nauseam...

- Ma passion était (et demeure) réelle : je ne me suis pas mis au poker parce que c'était cool, ou parce que j'avais un rêve d'être un grand joueur, ni même parce que j'ai vu que ça pouvait rapporter de l'argent. Je me suis mis au poker parce que... Lire la suite

Celui qui n'a pas d'objectifs...

Par dans GénéralLife Style il y a plus de 11 ans.

...ne risque pas de les atteindre - Sun Tzu

En effet, nous y sommes. Adieu sapin, dinde, cotillons et coupes de champagne : nous sommes en 2012. Comme chaque année, l’heure pour chacun des bilans, des résolutions, des objectifs !

A titre personnel, 2011 pour moi fut un excellent cru, sur le plan professionnel comme personnel. Mais nous sommes ici pour parler de poker alors je ne me la jouerai pas et ne vous parlerai pas de ma superbe fiancée !



Cette année, je m’étais promis de mieux me préparer, de rester humble lorsque les cartes allaient de mon côté (pour éviter l’euphorie aka le tilt positif), et de travailler mes prises d’information à la table. Autant d’objectifs louables, mais comme me le fit remarquer Stéphane, autant d’objectifs peu quantifiables... comme si je ne voulais pas faire de promesses pour ne pas échouer.

Du coup, il est dur de faire un bilan. J’ai l’impression d’avoir bien progressé, je me prépare plus longtemps à l’avance, suis beaucoup plus l’action à la table, et j’ai trouvé un bon équilibre entre la confiance et l’humilité, ce qui me rend moins apte au tilt. Par contre, ma préparation reste en dent de scie, avec des périodes de sport et de motivation comme au premier trimestre, et des périodes un peu en roue libre entre les tournois ou encore une fois, vers la fin Juin à Vegas.

Bref, je me donne un 7 /10 car j’ai le sentiment d’avoir vraiment passé un palier depuis 2 ans, dans la tête autant que dans le professionnalisme.

Sur le plan comptable, je réalise ma meilleure année, avec 3 tables finales dont une aux WSOP (ma quatrième en 4 ans sur le circuit !) et dont –enfin- un podium lors d’un tournoi majeur : l’EPT Prague, pour finir en... Lire la suite

Epic League: Je reviendrai!

Par dans Général il y a plus de 12 ans.

Alors que la finale de l'Epic League est en train de se jouer, je suis tranquillement dans ma chambre d'hôtel en train de taper ce blog. La faute à un full qui ne tiendra pas contre les deux As du néanmoins sympathique Gavin Smith. Au moins celui ci aura amené mes jetons en finale, vous pouvez les suivre en direct sur
le site d'epicpoker

Je vais rester un peu dans le coin (au sens vaste du terme, les USA c'est grand!). Au programme Colorado, San francisco, Los Angeles, vacances roots histoire de faire le vide et revenir à bloc pour un WPT et ... encore l'EPIC League! En effet je suis persuadé que malgré les critiques de Negreanu sur ce nouveau circuit, ma décision d'y participer était la bonne.

Pour ce qui ne connaissent pas le principe, l'Epic League présente deux différences majeures avec un tournoi plus classique:


  • Des critères de sélection pour y participer, environ 300 joueurs éligibles
    (au delà d'un Buy In déjà rédhibitoire de 20 000 dollars)

  • De l'argent rajouté par les organisateurs
    (parce que bon sinon c'est juste pas très tentant pour les joueurs)


Je crois que c'est un cocktail gagnant pour la marque, et l'audimat devrait suivre: des tournois à hauts buy in entre les joueurs les plus réguliers sur le circuit (et non pas uniquement ceux qui font les clowns pour la caméra), le tout avec un budget à la hauteur et des structures de rêve ça a de la gueule non?

Le problème pour les organisateurs viens justement de l'argent rajouté: en 12 mois l'entreprise se propose d'injecter 2,6 Millions au total dans 5 tournois en tout! Epic Poker espère récuperer ensuite ce argent au fur et à mesure que les droits télés augmenteront.

C'est un pari risqué que je veux soutenir dans son... Lire la suite