Action à l'Aviation

Par dans


Une fois de retour de Vegas, mon downswing s'est terminé et j'ai enchainé les mois gagnants. Il faut dire que l'action « high-stakes » est de retour à Paris : David Benyamine, Romain Arnaud, Rui Cao, Basil Yaiche, Idris Ambraise et d'autres ont bataillé avec moi sur les tables de l'Aviation Club de France (25€/50€, 50€/100€, ou 100€/200€, toutes en Pot-Limit Omaha).

D'autres joueurs moins aguerris techniquement se sont joints aux enflammées parties parisiennes.

Jusqu'à mi-décembre, tout se passait bien. D'ailleurs je n’écris pas trop quand ça va bien. Surement trop occupé à jouer. Je grindais tranquillement, rebuildant comme je pouvais ma bankroll ébranlée par mon downswing cru 2011 (moins 1,2 million d'euros).

A peu près positif de 300 000€, je me sentais invincible, je commençais à retrouver mon swing. Et oui, il ne faut pas jouer les riches quand on n'a pas le sou... Je veux dire par là que j’étais un peu scared money et que je refusais certains spots un peu risqués mais malgré tout rentable.

Je décide donc de prendre quelques jours de vacances au ski : direction Val d’Isère ! Aucun endroit au monde ne m'apporte autant de repos que la montagne, et je savais que j'avais besoin de souffler un peu. Quand je commence à rentrer dans la danse des cash games, je peux jouer 15 heures par jour 31 jours par mois. J'ai de la résistance mais je saturais un peu.

Nous sommes le 23 décembre. Anticipant les bouchons parisiens du soir, je décide de réserver le train de 7h39 du mat', histoire d'être sûr de ne pas le rater. Le réveil sonne a 6h10 : je me lève comme une fleur et il ne reste plus qu'à passer un coup de fil à mon pote censé m'accompagner. Bref, je vais vous la faire courte... Je rate évidemment le premier train pour une raison que j'ignore totalement : une histoire de taxi qui a mal tourné avec mon pote. Je rate aussi le train de 18h23. Je suis parti à 17h de chez moi (Trocadéro pour arriver à Gare de Lyon). Bref, saoulé, j'annule le ski et suis de retour à l'ACF dès le 24 décembre.

Du 24 décembre au 2 janvier, l'action baissa d'un ton.

Et puis... Le plus violent downswing que j'ai pu vivre sur une période si courte. Ni plus ni moins. J'ai réussi à faire 23 défaites d'affilée. Je ne peux pas jurer avoir joué mon meilleur poker car, comme je l'ai dit plus haut, chaque défaite a un poids et l'accumulation pèse de plus en plus sur le mental. Le plus grave est quand celle-ci vous fait craquer, et par conséquence tilter. Mon cas est différent et par expérience je change un peu ma façon de jouer quand j'enchaine les mauvaises séances. Je joue tight, très tight, et de plus en plus short en début de partie. Malgré ma force psychologique, je ne résiste pas au mauvais sort (je déteste ce mot). Bref, 400 000 euros perdus en moins de 3 semaines.

Mes amis du poker compatissent mais surtout me rassurent sur mon jeu. C'est important d'être bien entouré dans ce milieu, et je tiens à les remercier de leur soutien moral. Ils se reconnaitront.

Je me sens progresser tous les jours à la suite de nouvelles rencontres, et de nouvelles discussions avec plusieurs joueurs cités plus haut.

Dès le début des Euro Finals of Poker, j'ai enfin enchainé les victoires, petites, mais bonnes pour le moral, le tout suivi d'une victoire plus conséquente (31 000 euros sur une 50€/100€). J'ai fini 5ème du petit tournoi de HORSE, et mes stackings ont fait 3 finales durant cette série de tournoi. A la clé, un p'tit 100 000 euros qui fait du bien et remet en pleine santé physique et mentale.

Je me sens mentalement armé à rencontrer toutes les péripéties possible au poker. Certains regs de l'ACF m'ont demandé comment je faisais pour garder le sourire et la tête haute. Il y a même de nouveaux bruits qui disent que la vérité, c'est que j'étais millionnaire avant de jouer au poker, et que du coup je m'en fous de perdre autant. Je m'en fous parce que la vérité est tellement simple et bête : je sais que je vais gagner.