Winamax

De Berlin à Vegas

Par dans Tournois Live il y a plus de 11 ans.

Je vous ai laissé au milieu de l'Atlantique sur le vol BA0275 alors que j'allais faire un bilan de mes tournois live disputés sous les couleurs de Winamax.

EPT Berlin : frustration et victoire de Davidi

Fin avril, je m'envole pour Berlin afin de disputer mon deuxième EPT avec Winamax.  En arrivant à la réception de l'hôtel, je me rends compte que « my Deutsch ist nicht mehr sehr fluidisch », mais peu importe, l'essentiel, c'est que j'ai confiance en mon poker. En ajoutant à cette confiance une petite discussion poker de deux heures avec Davidi la veille du day 1, c'est avec beaucoup d'ambition que j'attaquais l'EPT Berlin. Une ambition probablement proportionnelle à mon agacement au bout de quinze minutes de jeu...

Après avoir remporté deux des quatre premières mains avec des petits c-bets au flop, je relance avec AK en milieu de parole, le siège 5 qui a l'air d'un joueur décent défend sa grosse blinde et me check-raise sur KJ2 rainbow.  Je paie puis paie à nouveau sur un deuxième barrel sur le turn : un As. Je me promets alors de réussir à trouver un fold s'il mise sur la river.  Mais lorsqu'il mise 3,300 dans 5,000 à la rivière, bien entendu, je tank...

Je suis persuadé qu'il a QT ou 22, je ne bats que KJ ou un bluff, mais est-ce qu'il a une tête à bluffer dès la cinquième main de la journée ? En même temps, est-ce que j'ai une tête à passer deux paires max dès la cinquième main de la journée... ? Sa façon de me regarder me donne encore plus envie de passer, mais se doute-t-il seulement de la force de ma main... ? Grrr, je finis par payer et, sans surprise, il retourne 22. Je tombe à 25,000 sur un coup qui n'a rien de honteux en soi, mais curieusement, je sens que je suis déjà... Lire la suite

Sur la route

Par dans Tournois LiveCash Game Online il y a plus de 11 ans.

Au poker, on parle souvent d'objectifs, qu'ils soient de moyens ou de résultats. J'ai longtemps été un farouche opposant à l'idée même de se fixer des objectifs de résultats, préférant ceux de moyens. Mais avec le temps (le coaching mental, la thérapie et les engueulades avec mes amis), j'ai compris que sans objectifs de résultats, on ne pouvait pas mettre en œuvre de manière efficace des "moyens".

Ici, nous ne sommes clairement pas en train de savoir si la poule était là avant l'œuf : sans objectifs définis, il n'y a pas de moyens. Après, on s'avoue ou non ses objectifs. C'est le problème de beaucoup de personnes et pas seulement des joueurs de poker.

Si on se fixe pour objectif de jouer 50,000 mains à une certaine limite juste « pour voir comment on s'en sort », l'objectif non avoué est de battre la limite mais on ne le verbalise pas par peur de l'échec.

Du coup, on ne l'avoue pas publiquement et on ne se "mouille" pas. Ainsi, on se met moins de pression pour réussir, et on s'en tient à un objectif de moyen alors qu'on aurait pu tout mettre en œuvre pour atteindre l'objectif de résultat non avoué.

La peur de l'échec, c'est aussi et surtout la peur du regard des autres, et non pas la peur de s'auto-décevoir comme beaucoup pensent. Si on met tout en œuvre pour atteindre un objectif et qu'on échoue, on en retire toujours une forme de satisfaction qui durera bien plus longtemps que la brève déception. Et on aura en plus une réponse quant à notre capacité ou non à réussir.

Le vrai problème, c'est le regard des autres au sens large mais aussi le regard de nos proches. Il est très important d'être soutenu par notre entourage et je sais - comme beaucoup d'entre vous - qu'il est parfois... Lire la suite

Poker et valeurs

Par dans GénéralLife Style il y a plus de 11 ans.


Lors d'un petit mail interne, le coach du Team Winamax Stéphane Matheu a lancé une réflexion intéressante.

Sans entrer dans les détails de la note, il nous posait une simple question : quelles sont les valeurs morales qui définissent notre comportement et que nous appliquons à notre vie ?

Si je devais en choisir trois spontanément, j'opterai pour :

- La politesse : une conséquence directe de mon éducation je suppose, mes parents m'ont toujours élevé en insistant sur les règles de base, le respect des personnes âgées, les règles de courtoisie...

- Le sens des responsabilités : je pense que c'est une de mes grandes qualités. Je ne rejette jamais rien sur les autres et fais toujours face quand il le faut. J'ai toujours assumé mes erreurs et je ne me laisse jamais abattre.

- La sincérité : c'est une valeur essentielle pour moi. Pourtant, on se rend compte que si l'on commence à se regarder dans la glace, nous ne sommes pas toujours si sincère... La société en est pour partie responsable mais il est amusant de voir à quel point on supporte mal les mensonges des autres. Pourtant, la plupart d'entre nous mentons fréquemment et ce pour diverses raisons.

La seconde question que nous posait Stéphane était de savoir si nous appliquions ces valeurs dans notre activité de joueur de poker, et c'est là que j'ai trouvé que je rencontrais mes premiers problèmes.

A part le sens des responsabilités, je ne pense pas appliquer les deux autres valeurs comme je le devrais. Pour ce qui est de la politesse, je ne veux pas dire que je suis malpoli volontairement ni même un "sale gosse". Mais il est vrai qu'il m'arrive parfois de manquer de respect ou d’être désobligeant envers des joueurs. Les raisons sont... Lire la suite

Main Event : un rêve éveillé

Par dans Tournois Live il y a plus de 11 ans.


8 juillet 2012, Jour 1B du Main Event des World Series of Poker. J'ai décalé mon entrée dans le tournoi à cause d'une bonne crève. Aujourd'hui, j'ai envie de remercier l'insupportable clim qui sévit chaque année à Vegas, laissant derrière elle une horde de joueurs toussoteux et fiévreux. Que c'est bon d'y être... Mon premier Main Event des WSOP, LE tournoi auquel tous les joueurs de poker rêvent de participer. Le Rio est en effervescence, et comme avant le lancement de chaque épreuve, je sens un léger stress s'emparer de moi.

Dans les couloirs, c'est la cohue pour trouver sa place dans les différentes salles : l'Amazon, la Brasilia et la Pavilion, où je débute la journée. Il est un peu plus de midi et le shuffle up and deal est prononcé... Que le marathon commence ! L'estomac noué, je joue ma première main. Comme si c'était mon tout premier tournoi. Mais très vite, le stress se dissipe pour laisser place à la concentration. Mon objectif est simple : donner le meilleur de moi-même et jouer au maximum de mes capacités. Passons rapidement sur le premier jour. J'ai la chance de tomber sur des tables faciles et de prendre un bon départ, finissant avec un tapis confortable de 70,000 après les cinq premiers niveaux (de deux heures chacun !), soit plus du double de la cave de départ.

Un début de tournoi dans la quiétude

Je suis heureuse de constater que mis à part quelques pros comme Jean-Philippe Rohr ou Liv Boeree (encore elle !), la majorité des joueurs que j'affronte sont des amateurs qui ont pour la plupart un niveau de jeu très moyen. Le field du Main Event est connu pour être faible mais honnêtement, je ne m'attendais pas à ce qu'il le soit à ce point...

Après une bonne nuit... Lire la suite

Régal au Maroc

Par dans GénéralLife StyleCash Game Live il y a plus de 11 ans.

Je me suis levé assez tôt ce matin. 7:39. C'est l'heure qui s'affichait sur l'horloge à cristaux liquides de la télévision. Ca faisait longtemps que je n'avais pas gouté aux joies du matin, et je me remémore mon périple marocain. Un seul mot : vidé. J'ai joué aux cartes 12 heures par jour pendant près de 20 jours sans faire de break, à des heures loin du standard des bureaux parisiens. Les parties sont belles mais épuisantes nerveusement : nous jouons essentiellement du Hold'em de façon assez short.




D'abord, nous étions à Marrakech. Je ne vais pas décrire une énième fois à quel point l'endroit est plaisant et l'accueil quasi parfait. Merci à Nadia, Nabil, Mme Bauchet, JA... J'en oublie, c'est sûr. Deux amis m'accompagnèrent mais hélas pour eux, nous tombions en plein mois du Ramadan. Les délices locaux (pour ceux qui ont l'esprit mal placé, je parle évidemment de la cuisine marrakchite) n'y étaient pas accessibles, ou très peu. Ludovic Heinry ("AAdreamzz" sur Winamax) est venu tenter sa chance dans la partie du Casino Es Saadi. Avec moins de réussite que moi. J'ai fini le voyage gagnant de 20,000€ approximativement.

Nous nous dirigeâmes ensuite pour Rabat, la ville princière du Maroc. A Marrakech, le tohu-bohu quotidien et intempestif de 10h à 20h donne à l'air une teinte orangée, mélange de sable, poussière et de fumée de cyclomoteur.

Rabat, elle, est blanche. Les palais princiers ne s'arrêtent pas le long des artères principales. Les voitures sont essentiellement de grosses berlines à vitres teintées. Elle est aussi très verte. Sur le chemin du départ, de l'hôtel à l'aéroport Rabat-Salé, je fus... Lire la suite

Mosquito

Par dans GénéralLife Style il y a plus de 11 ans.

Pour la cinquième fois en moins de dix minutes, je me réveille en sursaut. Le moustique invisible a encore attendu que je m'assoupisse pour venir voler près de mon oreille. « Réveille-toi Ludovic, sinon je vais te piquer... »

Les moustiques de Sardaigne sont vraiment vicieux. Peut-être les plus vicieux que j'ai vus dans ma vie, avec ceux du Sénégal. Je regarde autour de moi et impossible de trouver l'insecte de malheur. J'en arrive à me demander si je ne rêve pas du moustique...

Mais non, il doit être vrai, mes blessures en témoignent. La chambre est trop grande et trop sombre, le combat est perdu d'avance et, puisqu'il est 8 heures du matin, autant me lever.

Depuis que je suis arrivé à Porto Cervo il y a quelques jours, je suis resté raisonnable. Ce n'est pas faute d'essayer de faire la fête mais quand on vous annonce 200€ pour une coupe de champagne au club de Flavio Briatore, ça calme les ardeurs. Alors je bronze, j'ai repris un peu le tennis et je mange comme quatre.

Après un rapide coup d'eau sur le visage, je sors de ma chambre, ouvre la baie vitrée et observe la mer d'huile pendant quelques minutes. La baie est superbe à 8 heures du matin : il y a une petite brise fraiche et, bien que je n'aie dormi que quelques heures, je me sens débordant d'énergie aujourd'hui.

Plus bizarre encore, pour la première fois depuis que je suis rentré de Vegas, il me tarde de rentrer et de jouer au poker. Online, live, en cash ou tournois : tout m'attire à nouveau. Ca fuse dans ma tête pourtant à peine réveillée, des plans de reconstruction de bankroll online, des vidéos à faire ou à voir, des mains à raconter, des plannings de jeu...

On peut dire que la pilule de cet été catastrophique est enfin passée. Je sais... Lire la suite

Wild Wild West

Par dans Tournois LiveLife Style il y a plus de 11 ans.


17 juillet. Je suis à l'aéroport de Newark. En route pour l'Alsace après une nuit blanche durant laquelle des émotions violentes et variées se sont succédées : euphorie, frustration, sentiment d'inachevé, culpabilité... Et pourtant, j'ai bel et bien réalisé la meilleure performance de ma carrière de joueuse il y a quelques heures à peine : dixième sur 6 598 lors du plus gros tournoi de poker du monde, le Main Event des World Series of Poker. Mais revenons un peu en arrière...

20 mai. Je décolle pour les States. Cette année, j'ai décidé de profiter de mon séjour à Sin City pour visiter les alentours. Notamment les parcs nationaux du Nevada, de l'Arizona et de l'Utah... avant de me diriger vers la Californie, sa côte océanique et sa mythique autoroute, la Pacific Highway 1. En ligne droite avec la mer comme compagnon de route à ma droite, de San Francisco à San Diego. Un vrai road trip dans l'Ouest américain, à la Jack Kerouac, histoire de se mettre en jambes pour les WSOP, et prendre un grand bol d'air avant de se lancer à l'assaut des tables. Un mois de déconnexion totale avec les cartes et les jetons. 6 000 kilomètres de routes désertiques et de décors de cinéma : quoi de mieux pour arriver aux championnats du monde gonflée à bloc ? En parcourant ces paysages à couper le souffle, en marchant des dizaines de kilomètres au milieu de la nature, on se sent en phase avec elle, on relativise pas mal, et on réfléchit à ce qui compte vraiment. On remet les pieds sur terre, la Terre.

Ainsi je ne saurais que trop vous conseiller, si vous en avez l'occasion, de visiter quelques-uns de ces parcs nationaux américains. J'ai... Lire la suite

2012 : Bilan à mi-parcours

Par dans Général il y a plus de 11 ans.


Les WSOP 2012 sont maintenant derrière nous. Veni, Vidi... mais pas trop Vici. Le circuit des tournois live est en pause quelques semaines durant : c'est l'occasion de procéder à un petit bilan. Dans mon blog de janvier, j'avais été très clair sur mes objectifs 2012... Des objectifs ambitieux, au sortir de deux belles années consécutives. Impossible de tricher, donc : à mi-chemin de l'année, passons ces objectifs en revue.

X Gagner un tournoi majeur : Ma chimère à moi. Quatre tables finales aux WSOP, 3 à l'EPT, une au Grand Prix de Paris... et ma meilleure performance reste une 3e place à Prague.  En 2012, j'ai ajouté une 7e place à Madrid, une 13e et 23e place aux WSOP, ça fait beau sur le CV certes, mais il me reste encore à connaitre la joie ultime de la première place.

Intégrer le top 12 français sur Hendon Mob : Mission accomplie ! De 14ème en janvier, je suis désormais en 12ème place, aux portes du Top 10. Chaque échelon est plus dur à gravir que le précédent, car devant il y a plusieurs joueurs avec un palmarès entamé il y a 20 ans, et en tout cas que des bons qui sont toujours actifs sur le circuit, et qui ne comptent pas en rester là. Moi non plus, ceci dit...

Rester un étudiant du jeu et continuer de chercher des outils stratégiques : Lors de mon Challenge Sit&Go, je me suis replongé dans les mathématiques de l'ICM. Récemment, à Vegas, j'ai beaucoup travaillé sur le HU, et j'ai un projet avec Tristan pour me mettre aux variantes exotiques. Pour l'instant, j'évite de (re) tomber dans le piège de me croire « arrivé », et je continue de travailler mon poker.

X Gagner un gros... Lire la suite

Goin’ with the flow

Par dans Tournois Live il y a plus de 11 ans.

L’esprit olympique souffle devant ma fenêtre londonienne. Le violet et le rose ont envahi la ville pour une vingtaine de jours suivis par le monde entier. Le timing est parfait, puisque c’est précisément la période la plus calme de l’année question poker ! Les conditions sont réunies pour vivre la ferveur des JO. J’ai ma place pour le match de bronze du basket masculin, avec un espoir fondé d’y voir l’équipe de France. La cote est correcte.

Cette période d’éloignement du jeu est propice à évaluer mes objectifs pour la saison 2012-2013. Mon objectif avoué sur l’année précédente était de gagner un titre. Je n’y suis pas parvenu, sans toutefois complètement échouer puisque j’ai atteint une table finale satisfaisante à Vegas (cinquième de l’épreuve de Pot-Limit Hold’em à 10,000$) et quelques places d’honneur plus tôt dans l’année, dont 3 ITM en Europe. Mon objectif principal de la saison qui arrive reste donc le même : je vise une victoire sur le circuit live, peu importe le tournoi, et je serai coriace !

Mais les objectifs de résultats, au poker, on sait que c’est rarement évident à tenir. Ce sont les objectifs de moyens qui sont les plus importants. Il faut s’organiser afin de maintenir une progression constante. Quand je jette un regard sur ma courte carrière sur le circuit, je vois trois phases distinctes.

La première correspond à mes deux premières années avec Winamax (2008-2010), pendant lesquelles j’ai surtout mis à niveau ma compétence technique, clairement en dessous des autres joueurs du Team. Leur aide aura été précieuse et déterminante. Aujourd’hui encore, il m’arrive d’écouter deux de mes coéquipiers discuter d’un coup de poker et de rester... Lire la suite

Le Money Time

Par dans Général il y a plus de 11 ans.

Sir Cuts

J'ai entamé il y a plusieurs mois un travail avec Pier Gauthier, coach mental (http://www.coachingmental.fr). Cela m'a permis d'améliorer grandement la qualité de mon jeu, de ma préparation mais aussi mon état d'esprit en général. Je reprends maintenant du plaisir à jouer et connais les raisons de ma présence quand je me retrouve à une table de poker.

Cependant, les mois passent et les résultats ne viennent toujours pas. Beaucoup de choses peuvent être à blâmer : la variance qui s'est accrue avec l'augmentation du niveau de jeu global, mais aussi mon niveau technique personnel. Sur ce dernier point, je suis en effet le seul responsable et je paie parfois le fait de ne plus jouer aussi fréquemment sur Internet qu'avant. C'est pourquoi j'ai beaucoup bossé avant Vegas, discutant régulièrement avec mes partenaires du Team mais aussi avec des joueurs étrangers d'excellent niveau. Je peux maintenant dire que je rejoue à un très très bon niveau.

Si je suis techniquement, mentalement et physiquement irréprochable, rien ne devrait donc m'empêcher de réaliser une grosse performance dans un futur proche. Rien ou presque.

Mon inquiétude depuis plusieurs semaines porte sur un domaine en particulier : quand l'opportunité de perfer s'offrira à moi, saurais-je prendre les risques nécessaires pour aller au bout ? Serais-je assez serein dans le money time ?

Il est facile de faire un bon call, un bon laydown ou un gros bluff pendant un Day1 quand on sait qu'un autre tournoi démarrera le lendemain. Mais lorsqu'on tient enfin le deeprun qu'on attendait tant, qu'on a enfin une opportunité, on est en proie a des démons terribles. On devient parfois trop weak, parfois trop aggro, parfois lâches… Bref, on ne joue plus de... Lire la suite