Winamax

Le début d'une longue attente

- 28 septembre 2017 - Par Benjo DiMeo

Salle pleine
L'une des meilleures punchlines d'une édition 2017 du WPO riche en bons mots et en fous rires a été entendue en marge de la table finale, au soir de la conclusion du Main Event. Un an après avoir remporté haut la main le titre sur le tournoi le plus fun de l'année, Antonin Teisseire était de retour sur le podium télévisé. Mais cette fois, c'était pour soutenir un ami. Sonny Franco lui avait succédé en table finale, et c'est en spectateur que le Cannois a animé cette dernière soirée, ne quittant pas la table des yeux jusqu'à la conclusion de la partie.

Antonin
Entre deux invectives à l'attention de Sonny ("Si tu gagnes, tu paies ton coup à tout le monde hein... Et si tu paies pas ton coup, bah c'est moi qui le ferai !") et chambrage avec les autres Provençaux assis au bord de la table, Antonin s'est tourné vers nous, l'air content, pour nous lancer, avec son inimitable accent rocailleux, "Ah, on est quand même bien ici... Je vais le dire à Guignol, s'il a envie de refaire ce tournoi toutes les semaines... Ben je resterai six mois !"

Thomas Gimie
Nous avons échangé un regard avec Thomas Gimie, arbitre en chef du Winamax Poker Open, qui était comme nous à quelques heures de la fin d'une ultime journée de boulot de plus de douze heures. En entendant Antonin, Thomas a pris l'air de quelqu'un a qui l'on venait d'annoncer que les blindes du Main Event allaient revenir à 50/100, et a lentement secoué la tête de gauche à droite.

Deglingo
Non ! Il était bien entendu hors de question de recommencer cette folie aussi tôt, mais Antonin venait de résumer le sentiment général : quelle chouette semaine on venait de passer ! Et alors que cette huitième édition est terminée depuis 72 heures, le traditionnel blues post-Dublin ne m'a pas encore tout à fait quitté. Si j'en crois les messages que j'ai reçus sur Facebook, mon fil Twitter, ou ceux d'entre vous que j'ai croisés à l'aéroport en revenant, je ne suis pas le seul à, déjà, m'impatienter pour la prochaine édition.

Bernard Mendy
Heureusement, il nous reste pour se consoler une foule de souvenirs. Ceux, dans la tête, des rencontres que l'on a faites cette semaine, des visages que l'on a découvert et des potes pas vu depuis longtemps qu'on a recroisés dans la Leisure Room ou sur une table. Et ceux de notre reportage, merveilleusement mis en images par notre photographe Caroline Darcourt et les équipes de Winamax TV, raconté par les infatiguables Flegmatic, Chhriis et PonceP, et commenté en direct par Harper, Jay Pee et leurs consultants.

Kinshu - Porri
Il nous reste quelques détails à régler avant de définitivement ranger ce WPO 2017 sur l'étagère à souvenirs. Je viens de compléter la galerie photo avec tout un tas de clichés pas encore montrés : n'hésitez pas à y faire un tour pour découvrir des photos inédites. La page des vainqueurs des tournois annexes, elle, sera mise à jour dès que nous aurons reçu les résultats et chiffres officiels des épreuves s'étant terminées très tard le dimanche soir, après le Main Event. Et pour ceux qui n'auraient rien suivi de cette folle semaine (hérétiques que vous-êtes), j'ai compilé ci-dessous quelques liens pointant vers les moments les plus marquants du festival.

Outside
En guise de point final, quelques remerciements à l'attention de tous ceux qui ont rendu ce beau tournoi possible une année de plus. Honneur aux petits nouveaux : le City West et son personnel ont été en tous points phénoménaux pour acueillir pour la première fois la joyeuse bande de sauvages que nous sommes. Avec une mention spéciale au chef des cuisines : on a beau dire que manger, c'est tricher, grâce à lui et ses équipes, nous avons pu enfin prendre de vrais et bons repas durant un WPO. Et le reste de l'hôtel fut à l'avenant, avec, à tous les étages, des installations aussi spacieuses que classe, et surtout un personnel accueillant et souriant.

Stream
Encore une fois, le Main Event et sa myriade d'épreuves annexes (33 cette année, un record !) n'aurait jamais pu voir le jour sans le concours de D4 Events et K Hold'em, nos partenaires techniques pour la production de l'évènement (installation, streaming, administration des tournois, back office financier, etc.). Merci, aussi, à tous les prestataires qui permettent au WPO de devenir plus beau et plus gros chaque année, depuis 2010.

Croupiers
Un coup de chapeau particulier doit être tiré à la centaine de croupiers venus de toute l'Europe et qui ont illuminé l'ensemble des épreuves de leur compétence, patience, et bonne humeur, le tout sans ménager leur peine ni compter les heures. C'est un cliché que de dire que sans eux, le WPO ne serait pas ce qu'il est, mais ce cliché mérite d'être répété. Merci à vous, hommes et femmes en noir.

Matthieu Vincendeau
Au lendemain de la belle victoire d'Otto Richard sur le Main Event, j'ai eu l'occasion de passer une soirée bonus au City West. Elle était tout à fait inopinée, la faute à un avion raté et une flemme olympique au moment de booker un nouveau vol. Au lieu de, comme je le craignais, me faire chier comme un rat mort après que tout le monde soit parti, je suis tombé au bar de l'hôtel sur une bande de grinders qui jouaient les prolongations à Dublin. Cette dizaine de joueurs, la plupart que je ne connaissais pas, m'ont raconté leur semaine à grands renfort de pintes et d'anecdotes hautes en couleurs, de récits de paris débiles, de rencontres improbables. Résultat : aux alentours de cinq heures du matin, j'avais mal au ventre à force de rigoler depuis des heures... Et je réalisais que le WPO est bien plus que ce que vous pouvez en lire dans ces colonnes (si vous me lisez, bande de malades venus de Bar-le-Duc et de Niort : spéciale dédicace ! Vous êtes des specimens d'exception). La semaine passe tellement vite : nous manquons des tas d'histoires, des tas de profils, des tas d'expériences. Alors à vous qui me lisez et n'avez jamais vécu celui que nous appelons, avec quelque prétention, le tournoi le plus fun de l'année, je peux vous assurer : il n'y a qu'en nous rejoignant que vous en ressentirez véritablement l'ampleur.

Nardin - Rodriguez
À tous les autres, ceux qui nous rendaient visite pour la première fois cette année comme les habitués de longue date, je dis merci, au nom de toutes les équipes Winamax. Les sourires sur vos visages tout au long de la semaine, votre bonne humeur permanente, vos touchants messages au terme du festival sont la meilleure récompense qui soit pour le travail abattu depuis de longs mois, en amont et durant le WPO. Continuez à nous adresser vos remarques et pistes d'amélioration : elles nous sont précieuses pour organiser une édition 2018 encore plus intense ! D'ici là, rendez-vous à La Villette les 14 et 15 octobre pour le lancement d'une nouvelle saison du Winamax Poker Tour.


 

Céba
En marge de la conclusion du Main Event, le staff Winamax a fêté comme un seul homme la victoire d'un des leurs, notre trader paris sportifs (et grand joueur de poker devant l'éternel) Nicolas alias Ceballos !

Sonny
Pendant ce temps, le runner-up Sonny Franco payait une énooooorme tournée

Main Event

Ivan Tononi

Otto Richard remporte le WPO 2017
Le récit du Day 3, élimination par élimination
Présentation des finalistes
La mascotte du WPO manque la finale
Bilan du Day 2 : vous êtes pressés, ou quoi ?
Matthieu Vincendeau : gros stack et gros coeur
Un grumeau dans le potage
Anclevic, père et fils
La chute du Boss
La bulle fantôme
Le jour de la marmotte ?
Bilan du Day 1B : le bureau des légendes
Bruel 2 - Wameurs 0
Artistes pintes
Un field à quatre chiffres
Lost in Translation
Gaël Illan : tu peux pas l'test
#MIKenshort
Patrick Bruel : simply the Boss
Bilan du Day 1A : vous nous faites Dublin
Johny001 : un modèle de reconversion
Kill Tilt : que la force soit avec eux
Antonin Teisseire lance le Main Event

Tournois annexes

Parham Ahoor

Monster Stack : le sacre de Sylleo
Face the Pros : le Team rase
Monster Stack : le Main Event des Side Events
Ladies Event : au bonheur des Dames
Sniper : l'Art de la Guerre
Highroller : victoire d'Adrien Delmas
Starter : kroktachon rafle la mise
Harper : le plus beau coup de poker du Starter
Les premiers vainqueurs du week-end
Starter : démarrage en trombe
Warm-Up : les esprits s'échauffent

Fun

Xari Billard

L'année des premières fois
Le beer pong de tous les dangers
Les vrais vainqueurs du Main Event
Blind test : tout pour la musique
Foot, golf, merguez et soleil
On vous fait visiter ?

Michel - Patrick - Dav

Chapeau noed pap

Hippo Glouton

Sonny Rail

FNL Blind Test

Volatile - Dav

Star Wars

Elisabeth

Guignol

[Vidéo] Rideau sur le WPO

- 25 septembre 2017 - Par Benjo DiMeo

Comment ça, c'est déjà fini ? Ben oui. Pour se consoler, il nous reste de chouettes souvenirs. Bon, il n'est pas certain qu'on se rappelle tout (c'est la faute à la Guinness), mais heureusement, les équipes de Winamax TV étaient là pour saisir la dernière journée de cette édition 2017, marquée par le sacre humbre d'Otto Richard.
 



Vidéo réalisée par Benjamin Aubray et Fred Heusse Montage par Sara Olaciregui

Tonin, Otto, même combat

- 25 septembre 2017 - Par Benjo DiMeo

Victoire
Les gagnants du Winamax Poker Open se suivent et ne se ressemblent pas.

Vraiment ?

Peut-être pas, au final.

Car entre Antonin Teisseire et Otto Richard, vainqueurs respectifs des éditions 2016 et 2017 de notre escapade annuelle à Dublin, les points communs sont probablement plus nombreux qu'il n'y paraît.

Il est vrai que lorsque l'on regarde de loin, plusieurs mondes séparent ces deux champions.

Le premier, cinquantenaire, est un pur joueur de live, à la gouaille mémorable pour tous ceux qui ont croisé un jour sa route. Un sudiste fort en gueule et pas avare de bons mots. On se régale de ses anecdotes durant les pauses des tournois, ses imitations des grands noms du circuit nous font hurler de rire. Il sait tenir son public, et son capital sympathie, très élevé, se mesure au nombre de ses amis sur le circuit des tournois de toute l'Europe. Tenant du titre cette année, Antonin était présent en table finale par procurant, soutenant à grands renforts de cris et invectives son ami Sonny Franco jusqu'au bout de la nuit.

Victoire
Le second, en revanche, est économe de ses mots. Fuyant, presque, même après l'avoir croisé des dizaines et dizaines de fois lors de tant et tant de tournois un peu partout en Europe et à Vegas, et sympathisé avec lui au hasard de soirées improvisées au terme des parties. Lui aussi a de nombreux amis, mais quand même : tous vous diront qu'il est difficile, même après toutes ces années, de lui soutirer une citation qui fera mouche à la fin d'une journée, une hand history tonitruante, ou quoi que ce soit qui constitue une bonne histoire.

Pourtant, quelles que soient les différences entre Antonin et Otto, ces deux joueurs sortent d'un même moule fait de simplicité, d'humilité, d'authenticité et de pudeur.

Je n'emploie pas ces adjectifs à la légère. Après la victoire d'Otto ce soir, un sacre archi mérité au terme d'une table finale ultra rapide où sa domination technique n'a jamais été véritablement remise en question (malgré la présence à table d'autres joueurs hautement compétents, tel l'incontournable Sonny Franco), les réactions à l'intérieur de la salle furent les mêmes, quelle que soit la personne à qui je m'adressais.

Peu de ces personnes connaissaient le pedigree d'Otto : son passif sur un autre célèbre jeu de cartes (Magic), son assiduité sur les tables online, sa douzaine d'années passées à travailler son poker en cash game comme en tournoi, en Limit comme en No Limit, en Hold'em  Mais tous avait une impression similaire. Contrairement à nous, tous ces gens ne connaissaient pas Otto. Mais tous avaient la même impression que nous. Quelque chose comme : "C'est le mec au bonnet qui a gagné ? Il a l'air très bien. Calme, posé, sympa, bon au poker. Pas un mot plus haut que l'autre. Attitude irréprochable. Il mérite son titre. "

Si mon job est de vous décrire les gagnants qui font l'actualité du poker semaine après semaine, je crains que je ne serai pas en mesure de faire mon boulot correctement ce soir. Je connais Otto Richard depuis plus de dix ans, je l'ai croisé dans nombre de tournois un peu partout dans le monde, et l'ai cotoyé en privé à plusieurs occasions, mais je ne prétendrai pas pouvoir résoudre le mystère Otto Richard en un seul article. Je connais Otto, moi. Mais en vérité, je ne le connais pas non plus.

Victoire
Oh, j'ai bien pu échanger quelques mots avec notre vainqueur après sa victoire. Juste quelques mots. Modeste, Otto m'a dit qu'il avait "joué comme une tanche" au début de son duel contre Sonny Franco, puis qu'il avait "eu de la chance" pour prendre tous les jetons de son adversaire, avant d'offrir quelques mots sur l'ensemble de ses adversaires. "Tout le monde était tellement sympa sur la dernière journée, il y avait une super ambiance. En fait, j'étais le seul relou aujourd'hui !'

De la fausse modestie ? Que nenni. Trente secondes après avoir remporté le dernier coup du tournoi, Otto avait déjà quitté la salle, s'emparant au passage d'une cigarette qu'on lui tendait en guise d'antistress salvateur. Ce grand timide semblait vouloir fuir les emmerdements que représentaient cette victoire sur un gros tournoi. Deux minutes plus tard, alors que les photographes et vidéastes l'attendaient sur le podium, il nous quittait en s'excusant : "Je reviens plus tard, je suis archi-crevé."

Un caprice de diva ? Du tout. Ce que personne, ou presque, ne savait, c'est qu'Otto, mentalement en pleine possession de ses moyens depuis le Day 1, était au bout de ses forces physiquement, ayant été malade tout au long des quatres journées du Main Event, à tel point qu'il avait du aller rendre visite aux toubibs de Dublin à la veille de la finale, passant une nuit entière à l'hosto avant que les docteurs ne le lâchent, quelques heures avant la reprise de la partie.

Victoire
Là où tant d'autres auraient fait étalage de leur infortune au grand jour à grands renforts de posts sur les réseaux sociaux, Otto est resté quasiment muet, se contentant de nous résumer sa nuit en deux phrases avant de reprendre la partie, stoique. Pour lui, il s'agissait juste d'un évènement comme un autre, une péripétie que l'on raconte en haussant les épaules.

Et douze heures plus tard, lorsqu'il revint finalement dans la salle du tournoi, 45 minutes après la dernière main, pour soulever le trophée et prendre la pose devant les caméras, ils n'étaient guère plus nombreux que ce matin à être au courant des tracas qui l'accablaient. Devant les micros et dictaphones tendus devant lui, Otto allait se contenter de quelques rapides mots sur la fin de son tournoi. Il n'y avait pas besoin d'en dire plus.

Il venait juste de gagner une partie de poker : pas besoin d'en faire un foin, non ?



 

De bonnes têtes de vainqueurs

- 25 septembre 2017 - Par PonceP

MattV
On ne peut pas dire que la table finale du Winamax Poker Open 2017 s'est longtemps faite attendre. Tout est allé très vite, mais pas assez pour ne pas nous rappeler des personnages qui ont marqué ce Day 3. Comme par exemple Jean-Robert "Pulsar83" Autran, victime d'un hero-call sans doute trop ambitieux à ce moment crucial du tournoi. Et bien sûr Matthieu Vincendeau, énorme animateur de toute cette semaine de festival et chip leader du début de journée. Le Nantais aura vécu un Day 3 frustrant mais aura gardé le sourire jusqu'au bout. L'expérience reste inoubliable pour l'amateur éclairé qui en aura pris plein les mirettes, et nous aura régalé jusqu'au bout de sa bonne humeur communicative. Le dernier amateur s'éclipse et laisse sept joueurs professionnels batailler pour le titre. Sept candidats à la victoire finale qu'il serait bien difficile de départager ailleurs que sur un tapis vert au vu de leur palmarès.

MichaelO
Michael O'Sullivan a entamé cette table finale en position de short stack et n'aura pas vraiment eu l'occasion de porter haut les couleurs locales du drapeau irlandais. Le seul dublinois de l'étape a été victime d'un vrai sale coup infligé par Sonny Franco dans une rencontre à l'issue rocambolesque. L'irlandais était pourtant ultra-favori lorsque les tapis des deux joueurs sont partis au flop mais son brelan de quatre s'est vu crucifié par la paire de Dix de Sonny qui a trouvé un de ses deux outs pour faire full sur une river miraculeuse. So long, my friend.

Jason
Après la sortie d'O'Sullivan, Jason Tompkins était le dernier représentant irlandais d'une épreuve ayant sacré par deux fois des joueurs du cru. Le pro expérimenté avait presque tous les atouts pour faire figure de favori dans cette finale. Avec un palmarès live et online à faire pâlir d'envie, il ne lui manquait que les jetons. Son tapis dans le ventre mou ne s'est d'ailleurs jamais vraiment remis d'une première rencontre avec celui d'Otto Richard lorsque sa paire d'As se heurta à la quinte floppée d'Otto avec As-Valet dans un pot 3-bet. Et encore ce n'est rien comparée à la seconde rencontre : un full contre full qui lui coûte son tapis. Jason n'a rien à se reprocher sur cette finale, à part peut-être sa fâcheuse tendance à être du mauvais côté du setup.

TeunisK
Il ne faisait décidément pas bon être étranger en ce début de table finale. Après les deux irlandais, c'est au tour du néerlandais de nous quitter prématurément. Pourtant arrivé en table finale avec un solide tapis de 40 blindes, Teunis Kooij a rendu les armes dans une confrontation comme rarement on en croise dans un tournoi de poker : un coin flip. Son As-Roi n'a pas trouvé la solution pour s'améliorer face aux Huits de Raul Manzanares Lozano. Le runner-up de l'Estreilllas 2016 repart certes déçu, mais avec le sourire et une promesse de revenir l'an prochain pour faire mieux.

Adrien Decramer
Il fut incontestablement l'un des plus grands agitateurs de cette table finale, bien que le seul que l'on ne puisse pas considérer comme un réel pro. Retiré des tables live comme online - "je ne joue plus que les sessions du dimanche," nous a-t-il dit -, Adrien Decramer a chèrement vendue sa peau, n'hésitant pas à se frotter à de nombreuses reprises à son voisin de gauche Sonny Franco. C'est néanmoins contre Otto Richard que l'Aixois a rendu les armes, dans une banale bataille de blindes perdu avec KJ contre A2. Pour sa première apparition à ce niveau, Adrien nous a régalé et s'est enrichi du même coup de 32 500 €.

Raul
Dernier joueur non-Français présent autour de cette table, Raul Manzanares Lozano ne fut pas le plus actif dans la dernière ligne droite de ce WPO. Résolument dans le camp des tights (voire même des nits), le Valencien ne s'est jamais vraiment mis en danger, semblant privilégier un jeu plus small ball. Son Main Event s'est achevé dès le turn d'un board 3795, où il avait trouvé la top paire avec Roi-9... pour se retrouver drawing dead contre la paire de 3 d'Otto Richard encore lui. Gros grinder online du côté de Manchester où il s'est expatrié, Raul décroche son premier gros résultat en live, une troisième place bonne pour 45 000 €.

Sonny Franco
Nom le plus ronflant de cette finale (en tout cas pour nous qui suivons le circuit tout au long de l'année), Sonny Franco nous a déroulé le menu complet servi à la brasserie du parfait petit grinder MTT. Grosse prise de risque qui finit très (très) bien en entrée, énorme bluff plus ou moins calculé en plat principal et stratégie savamment calculée en heads-up en dessert, le Petit Prince de Marrakech est passé à deux doigts de devenir celui de Dublin, mais a été Otto-stoppé par un énorme setup full contre full avant de légitimement rendre les armes. Sa démonstration de force de bout en bout du tournoi, pour sa toute première apparition sur un WPO - lui qui ne devait venir que pour le foot-golf -, lui permet d'ajouter une nouvelle ligne de choix à son palmarès et 67 000 € à sa bankroll.

Otto Richard
Mais le plus fort, le plus serein, le plus sûr de sa force aujourd'hui, c'était bien lui, Otto Richard. Il est rare que le chipleader de début de finale finisse par être celui qui soulève le trophée, mais ce soir au City West Hotel, celui qui endosse habituellement le costume de grinder de l'ombre est soudainement passé de l'ombre à la lumière, empochant le plus gros gain de sa carrière en live. Aujourd'hui, c'est bien simple, personne n'a été en mesure de pouvoir l'inquiéter, à part un Sonny à la stratégie très high variance en début de heads-up. "Je sais qu'il est meilleur que moi dans ce domaine," a ce dernier après coup. La résistance qu'il lui a offerte n'en est que plus belle, et renforce d'autant cette incontestable victoire.

Résultats - Winamax Poker Open 2017
1 069 inscriptions (re-entry inclus) - Dotation 522 206 €

Otto Richard
Vainqueur : Otto Richard 92 000 €
Runner-up : Sonny Franco 67 000 €
3e : Raul Manzanares Lozano (Espagne) 45 000 €
4e : Adrien Decramer 32 500 €
5e : Teunis Kooij (Pays-Bas) 23 000 €
6e : Jason Tompkins (Irlande) 16 000 €
7e : Michael O'Sullivan (Irlande) 12 000 €

Liste complète des 125 joueurs primés sur le Main Event

Sonny Franco ne sera pas le prince de Dublin

- 25 septembre 2017 - Par PonceP

Sonny4

C'en est fini ! Dans une ambiance survoltée de fin de festival, le successeur d'Antonin Teisseire vient d'être désigné au terme d'un heads-up somme toute rapide mais sacrément disputé. Deux joueurs excellents se sont disputés le précieux titre pendant une heure et demie et c'est Sonny Franco qui a fini par s'incliner. Le Petit Prince de Marrakech n'a rien à se reprocher et a livré un tête à tête de haut-vol. Il aura fallu une rencontre inévitable dont il n'est pas parvenu à se remettre pour sacrer notre nouveau champion, Otto Richard.

Sonny1

Le changement de maillot en cours de heads-up au profit de celui du "finisseur" Mario Balotelli n'aura pas suffit.

Otto était clairement désigné favori à l'entame de ce duel, avec 38 millions de jetons contre 15 millions pour Sonny. Il a d'ailleurs immédiatement semblé prendre l'ascendant sur son adversaire en grignotant son stack et accroissant son avance. Mais le poker de heads-up réserve toujours des surprises. Sonny est progressivement remonté et est même parvenu à repasser chip leader avant l'ultime break de ce Main Event. Peut-être grâce à ce maillot fétiche de l'OGC Nice, un sympathique clin d'oeil au vainqueur en titre et fervent supporter Antonin Teisseire. "Je savais qu'il était meilleur que moi en HU, explique Sonny, du coup j'ai décidé de mettre un peu de variance dans l'équation, en ouvrant à 3,5x notamment. Par contre j'avais décidé de check 100% hors de position. Et puis, il y a eu ce setup..."

C'est effectivement au retour de la pause que les choses vont s'envenimer. La main-clé de ce tournoi commence par un limp d'Otto Richard depuis le bouton, comme il l'a souvent fait durant ce heads-up. Sonny checke sa grosse blinde et le flop se dévoile : AA5. C'est check chez Sonny, et Otto mise une blinde, soit 500 000. Sonny augmente les enchères à 1 500 000, mais Otto rajoute une couche et avance 3 000 000. Payé par Sonny.

La turn est le 4 et Sonny décide de prendre le lead en misant un quart du pot, 1 700 000, mais se voit de nouveau sur-relancé par son adversaire à 3 800 000. Encore payé.

La river est le 4 et cette fois Sonny checke. Otto envoie rapidement son tapis pour 16 000 000 et se voit instantanément payé par Sonny qui détient A2 pour un full difficilement battu. Sauf qu'Otto dévoile A5 pour le jeu max de chez max. Le pot de de plus de 45 millions de jetons part chez Otto qui vient de porter une estocade fatale à son opposant à qui il reste à peine 7 millions de jetons, soit une douzaine de blindes.

Sonny2

Un dernier coup joué avec le sourire jusqu'aux lèvres : c'est aussi ça Sonny Franco.

Le sort de Sonny Franco sera scellé quelques mains plus tard lorsqu'il envoie le reste de son tapis avec Q7 au bouton et se fait payer par AQ. Un board anecdotique plus tard, Otto Richard est le vainqueur de la huitième édition du Main Event du Winamax Poker Open, laissant Sonny empocher un très beau lot de consolation de 67 000 €, qui fera son entrée en bonne place dans le Top 3 de ses meilleurs résultats en tournoi live.

Pour sa toute première venue à Dublin, le Montpelliérain a en tout cas été surpris par le niveau global du tournoi. "Le niveau était hyper relevé en table finale, avec quatre très bons reg' étrangers, et aussi de très bons joueurs français, c'était franchement pas évident." Et dire que, comme le vainqueur de l'an passé Antonin Teisseire, qui a mis l'ambiance dans le rail du début à la fin de cette table finale, Sonny n'avait même pas prévu de mettre les pieds à Dublin. "C'est Guignol qui m'a dit de venir pour qu'on fasse le foot-golf ensemble ! Je me suis dit : 'pourquoi pas, ça peut être sympa de passer une semaine détente sans jouer au poker.' Et puis au final j'ai quand même tenté ma chance sur le Main Event." Une re-entry brûlée plus tard, l'histoire était en marche.

Sonny3

Consolé par sa supportice n°1 Sarah.

"Franchement, je me suis régalé, conclut-il. J'ai même profité de mon jour off pour aller faire du shopping. En plus, il y avait tous les potes dans le rail dont Arthur, le fils d'Antonin. J'aurais aimé gagné pour ça, pour l'ambiance, plus encore que pour les 25 000 € de différence entre la première et la deuxième place." Car il faut bien l'avouer, pour la seconde année consécutive, le clan des sudistes a mis le feu à la table finale d'un Winamax Poker Open, à grands renforts de chants empruntés à la Brigade Sud de Nice, donnant toute sa saveur au tournoi le plus fun de l'année. Et ça, ça vaut presque une victoire.